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dimanche 29 avril 2012

Crimen Ferpecto de Alex De La Iglesia (2004)



Raphaël est un être imbu. Ambitieux et arrogant il travaille dans un grand magasin de vêtements où il connaît un certain succès auprès des femmes qu'il dirige au rayon féminin. Il brigue depuis un certain temps le poste de chef d'exploitation, au même titre d'ailleurs que son éternel concurrent, Don Antonio qui lui s' occupe du rayon masculin. Homosexuel avéré et affublé d'une perruque ce dernier espère lui aussi passer de son statut de chef de rayon à celui de chef d'exploitation ce qui lui permettrait d'avoir tout l'étage à ses ordres et d'avoir le dessus sur Raphaël. Une "frontière" invisible sépare les rayons hommes et femmes. Un long tapis rouge qui marque la séparation entre les deux rivaux. Mais un jour tout change. En effet, l'un des deux hommes va pouvoir atteindre son but. Mais pour cela chacun va devoir prouver qu'il est le plus compétent dans son domaine et va devoir obtenir le meilleur chiffre d'affaire du mois. Il ne reste plus qu'une seule journée et les deux hommes se talonnent de près. Alors que le chiffre d'affaire de Raphaël est légèrement en deçà de celui de Don Antonio il repère une proie dans la foule des clientes de son rayon. A l'aide de son bagou, il va convaincre cette dernière de s'offrir un manteau de fourrure à douze milles euros. En fin de journée Don Antonio doit se résoudre à reconnaître qu'il a été battu sur le fil par l'arrogant Raphaël. Mais le lendemain matin, tout sourire, ce dernier constatera qu'en fait Don Antonio a été promu à sa place et apprendra que le chèque rempli la veille par la cliente qui s'est offert le manteau de fourrure était en bois.


Dès lors les ambitions de Raphaël sont revues à la baisse et il se retrouve à devoir gérer le rayon "grandes tailles". Il revoit même la cliente responsable de son échec et devant témoins la "bouscule" avant d'être attiré à l'écart vers la pièce des cabines d'essayage par le nouveau chef d'exploitation qui se fait un plaisir de lui signifier son renvoi. Les deux hommes en viennent aux mains et par accident Don Antonio est tué dans l'une des cabines. Raphaël constate très vite qu'un témoin a assisté à toute la scène dans la cabine d'à coté avant de prendre la fuite. Après avoir nettoyé la pièce de toute traces suspectes et après l'avoir fermée, le cadavre se trouvant toujours enfermé à l' intérieur, Raphaël part à la recherche du témoin dont il n' a aperçu qu'une paire de chaussures blanches surmontées de chaussettes noires. Après avoir cru reconnaître le témoin en la personne d'une cliente portant la même paire de chaussures que celle vue plus tôt, il réalise son erreur avant de tomber sur une enveloppe mauve adressée à son nom et enfermant une lettre l'invitant à se rendre à la cafétéria. Il tombe alors nez à nez avec Lourdes, l'une des employées les plus disgracieuses du magasin qui lui révèle qu'elle a assisté à la dispute et au meurtre de Don Antonio. Clairement amoureuse de Raphaël, elle promet de garder le secret sur ce qui s'est déroulé mais très vite le meurtrier involontaire doit faire face à d'innombrables exigences de la part de Lourdes qui révèle alors une personnalité bien plus complexe qu'il n'y paraissait au premier abord...


"Le Jour De La Bête", "Mes Chers Voisins" et "Le Crime Farpait". Autant de petits films sans prétentions qui cachent en réalité de petites perles d'humour noir. Trois exemples de ce dont est capable le cinéma espagnol en général et Alex De La Iglesia en particulier. Trois histoires qui n'ont aucuns rapport entre elles mais qui emportent leurs lots de personnages pittoresques dans des aventures rocambolesques dont on ne sort jamais indemnes. Ceux du "Crime Farpait" baignent dans un cadre inattendu, celui d'un grand magasin qui devient le théâtre d'un meurtre tout d'abord avant d'être celui d'une prison dans laquelle se retrouve enfermé Raphaël. Une prison physique qui prends l'apparence d'une jeune femme très laide qui profite de l'occasion qui lui est donnée pour exercer un chantage sur "Raphaël le meurtrier" en le forçant à coucher régulièrement avec elle. Elle va même jusqu'à le présenter à ses parents et l'on craint alors le pire sur la suite des événements. La pression exercée est aussi d'ordre moral puisque Raphaël n'est plus maître ni de ses émotions ni de sa volonté puisque Lourdes veille sur chacun de ses faits et gestes, allant jusqu'à le menacer de se rendre à la police s'il n'exécute pas tout ce qu'elle lui ordonne de faire. Lourdes s'amuse à faire renvoyer les vendeuses à la plastique parfaite du rayon féminin par Raphaël finalement promu chef d'exploitation pour les faire remplacer par d'aussi laides vilaines qu'elle. 


La seule solution pour Raphaël est de se débarrasser de Lourdes est de la tuer. C'est à ce moment très précis que le film change radicalement de vitesse. Comme toujours chez Iglesia, le tempo s'accélère au même rythme que la musique et ses personnages se trouvent emportés dans un séisme duquel pas même les décors ne réchappent, se consumant eux-mêmes dans un feu salvateur. Toujours avec un brin de cynisme Iglesia plonge ses protagonistes en enfer, où chaque élément du décor devient un piège, où chaque flamme devient un rempart infranchissable mais n'est rien en comparaison de cette jeune femme qu'est Lourdes et qui fait honneur à la laideur en la vengeant de tous ces hommes qu'elle rebute. Il est jouissif de voir cet homme trop sûr de lui être confronté à une femme qui se révèle machiavélique dans sa façon d'aborder leur relation. Le féminisme l'emporte sur le matérialisme, la "laideur", elle, l'emporte sur le paraître. La morale pourtant n'est pas vraiment sauve puisque Lourdes ne gardera de cette étrange aventure aucune humilité et seul Raphaël semblera relativiser en mettant de coté son effroyable superficialité pour aller désormais à l'essentiel.
Un véritable petit bijou d' humour noir.

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