Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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jeudi 30 août 2012

Quelqu'un De Bien

Paul et son frère Pierre ne se voient plus depuis dix ans. Dix ans qu'ils sont fâchés. Depuis que Paul a pris la femme de Pierre. Ce dernier a le foie malade. Il a besoin d'une greffe rapidement mais ne trouve aucun donneur compatible. Alors, sur le conseil de sa nouvelle compagne Marie, il part retrouver son frère. Le premier contact est rude. Pierre gifle son frère, qui lui rend la pareille un peu plus tard. Comme le fait remarquer Paul, c'est une nouvelle fois Pierre qui demande de l'aide à son frère. 
Comme il l'a toujours fait d'ailleurs. Mais Paul ne tient pas rigueur à son frère des longues années qu'il a vécu sans avoir de nouvelles de lui. Il accepte d'ailleurs assez facilement l'idée de lui donner une partie de son foie afin de lui sauver la vie. 

Pierre est propriétaire d'une boutique de vêtements consacrée aux jeunes créateurs. Paul, lui, vend sur la côte atlantique des articles à base d'algues dans les instituts de thalassothérapie. Pierre suit Paul durant sa tournée, ce qui va permettre aux deux frères de se retrouver. Mais ce qui au départ semblait comme une évidence va devenir une contrainte à laquelle Pierre ne semblait pas s'être suffisamment préparé. Tout d'abord, il apprend que l'opération consistant à lui prélever un bout de foie comporte un pourcentage de risque. Minime, mais le simple fait qu'il y en ait un, si petit soit-il, remet en cause son engagement auprès de Paul. Il trouve tout d'abord des prétextes pour ne pas se rendre aux rendez-vous prévus avec le médecin chargé de suivre et d'opérer Paul. Ensuite, sa seule obsession est de trouver une autre personne prête à accepter de donner une partie de sa personne afin de lui éviter d'en passer par là.


Lorsque l'on a vu "Quasimodo D'El Paris" (1999) ainsi que "L'Américain" (2003), tout deux réalisés par Patrick Timsit, on est en droit de s'inquiéter à l'idée de visionner "Quelqu'un De Bien", tourné par le comique en 2002. Si Timsit n'a plus rien à prouver sur scène et en tant qu’interprète, il en va tout autrement du métier de cinéaste. Le premier cité est franchement plat et ne fait rire qu'en de rarissimes occasions quand au second, il s'agit d'une catastrophe cinématographique. Non seulement le scénario est indigent, mais de plus la mise en scène et l'interprétation sont mauvaises.

Parce que Patrick Timsit et José Garcia (qui campent respectivement Paul et Pierre) sont d'excellents acteurs, on accepte de jouer le jeu une nouvelle fois. On se dit que ce sera la dernière (surtout si l'on découvre les trois œuvres dans cet ordre). C'est un peu méfiant que l'on suit le générique puis les premières images de l'histoire qui nous est contée. L'idée est somme toute basique et promet surtout l'affrontement entre deux frères qui se détestent et ne se sont pas vus depuis de nombreuses années. Dans un premier temps, Timsit endosse une attitude assez froide. Ce qui peut se comprendre après ce qu'il a dû subir à cause de son ex-femme et de son frère. José Garcia est un homme décontracté, sûr de lui, et convaincu d'être très à la mode. Il singe assez souvent les personnages qu'il avait l'habitude de camper sur le plateau de Nulle Par Ailleurs en compagnie d'Antoine De Caunes, plaquant sur le rôle de Paul des attitudes qui à l'époque participèrent à l'attachement du public pour cette sympathique personnalité.


Leurs personnages agrémentent leur chemin de croix d'une multitudes d'anecdotes, de celles qu'ils ne purent partager du fait de l'éloignement de chacun. Si dans le fond, le principal soucis de l'un (faire accepter à son frère le don d'une partie de son foie) et de l'autre (trouver un moyen d'échapper à l'opération en trouvant un autre donneur) auréole le film d'une aura dramatique, c'est l’éternel ping-pong auquel s'adonnent les deux principaux acteurs qui retient surtout l'attention. On est rassuré sur le devenir de Timsit-réalisateur (même si le film qui suivra sera le plus mauvais des trois). Si le film baigne au départ dans une vaporeuse impression de pessimisme, c'est le personnage de Paul lui-même qui va bouleverser la donne et renverser l'idée que l'on se faisait des deux personnages. Timsit sort en boite, drague, boit, et se sachant condamné, décide de s'éclater avant que ne vienne l'emporter la faucheuse. Garcia, lui, se décompose. L'idée de se retrouver avec une cicatrice (dont il exagère les dimensions) et les risques liés à l'opération le poussent à fuir devant ses responsabilités et son véritable visage nous apparaît enfin. Du moins celui que nous espérions découvrir avant le générique de fin. Sensible, pas si sûr de lui que ça finalement, mais dont la vraie nature nous est révélée grâce à l'épée de Damoclès qui pointe sa menaçante lame au dessus du crâne de Paul.

Marianne Denicourt (qui interprète le rôle de Marie), elle, joue pour la première fois la comédie et apporte une vraie fraîcheur. On prend beaucoup de plaisir à voir également Gérard Rinaldi, l'un des célèbres Charlots dans le rôle d'un directeur de Thalasso.


lundi 27 août 2012

Les Bronzés, Le Père Noël, Papy et les autres 2/2



C'est Jean-Marie Poiré qui poursuit l'aventure du "Splendid" en réalisant l'adaptation cinématographique du "Père Noël Est Une Ordure". Clavier, Lhermitte, Jugnot, Chazel et Anémone en sont les principaux interprètes. Balasko, lamotte, Moynot et Claire Magnin (qui, si elle n'est pas la plus connue fait partie intégrante de la troupe du Splendid) font quand à eux partie du casting mais n'ont qu'un petit rôle. Michel Blanc n’apparaît même pas dans le film mais prête sa voix à l'obsédé sexuel au téléphone. Est-ce parce que le second volet des "Bronzés" n'a pas eu le même succès que le premier ? "Le Père Noël Est Une Ordure" lui aussi n'attirera pas plus d'un million et demi de spectateur. Pourtant le film est extraordinairement drôle. Les répliques fusent en permanence. Anémone et Lhermitte sont pathétiques. Jugnot et Chazel sont explosifs et déjantés.

L'année suivante, Poiré tourne à nouveau avec le Splendid "Papy Fait De La Résistance", film lui aussi inspiré d'une pièce de théâtre écrite par Christian Clavier et Martin Lamotte. Outre les acteurs et actrices habituels, on y croise Jacqueline Maillan en célèbre cantatrice, dont l'époux (Jean Carmet) est tué par l'explosion d'une grenade. Roland Giraud campe un officier allemand, le Général Spontz, épris de Bernadette Bourdelle (Dominique Lavanant), la fille de la cantatrice. Quand à Jacques Villeret, il est le maréchal Ludwig Von Apfelstrudel et accessoirement le demi-frère d'Adolf Hitler. Un détail intéressant entoure le casting du film. En effet, même le rôle le moins important est interprété par un acteur connu, ce qui permet de retrouver Bernard Giraudeau, Jean-Claude Brialy, Roger Carel, Jean yanne ou bien encore Jacques François pour de très courtes apparitions. Quatre millions de fans iront assister aux nouvelles aventures de la bande, faisant de "Papy Fait De La Résistance" le second plus gros succès du Splendid.


En 1984 Michel Blanc et Gérard Jugnot passent derrière la caméra. Le premier réalise "Marche A L'Ombre" et y joue aux cotés de Gérard Lanvin, quand au second il met en scène "Pinot simple Flic" Avec l'actrice Fanny Bastien. Josiane Balasko réalise sa première œuvre l'année suivante avec "Sac De nœuds"
avec Isabelle huppert, farid Chopel et Jean Carmet dans les principaux rôles. Anémone accompagne Jugnot dans "Le Quart D'Heure Américain" en 1982 et Thierry Lhermitte dans "Le Mariage Du Siècle" en 1985 avant de jouer pour Michel Deville dans "Péril En La demeure" la même année et Jean-Loup Hubert dans "Le Grand Chemin" 1986.

François Leterrier réalise "Tranches De Vie" en 1985. Une comédie à sketchs dans laquelle on retrouve la majeure partie de la bande. Au Hazard : Un interprète de piètre qualité galère au moment de traduire les propos de hauts dignitaires russe et africain. Durant une mission spatiale, un couple s'engueule et la compromet. Interview d'un couple de paysans sur la révolution sexuelle... Le film est basé sur la bande dessinée du même nom signée Gérard Lauzier mais l'entreprise se révèle médiocre malgré le très large panel d'acteurs et d'actrices français employés.


Thierry Lhermitte tourne dans le premier volet des "Ripoux" de Claude Zidi en compagnie de Philippe Noiret. Led succès est au rendez-vous. En 1985, le cinéaste fait encore appel au comique pour son film "Les Rois Du Gag", une œuvre très moyenne mais qui se regarde malgré tout sans trop de déplaisir. Dominique Lavanant traine sa silhouette dans quelques œuvres marquantes ("Trois Hommes Et Un couffin", "Quelques Jours Avec Moi") mais retient toute l'attention dans l'excellent polar de Joel Santoni "Mort Un Dimanche De Pluie" dans lequel elle interprète une jeune désaxée mariée à un infirme tout aussi dérangé qu'elle et qui veut faire payer son handicap à celui qu'il estime être responsable de l'accident dont il a été victime. En 1988 Claude sautet l'engage pour son très touchant "Quelques Jours Avec Moi". L'actrice est en fait très discrète mais sait parfois s'entourer des bonnes personnes.

En 1985, la pièce de théâtre "Nuit D'Ivresse" sort sur les planches du Théâtre du Splendid. Mise en scène et interprétée par Michel Blanc et josiane balasko, on y voit Simone et Jacques Belin, un animateur télé passablement bourré, passer une soirée entre deux tables d'un bistrot tenu par l'excellent Jean-François Derec. La pièce est un régal et les comédiens irrésistibles. La pièce est adaptée l'année suivant mais le rôle de Blanc est cette fois-ci interprété par Thierry Lhermitte. Contrairement à la pièce, le film manque de finesse. Il se révèle même souvent vulgaire. Les lieux eux-mêmes sont différents. Le bistrot ne sert plus qu'à l'introduction des personnages et l'histoire s'étend vers des lieux aussi divers qu'un parking de supermarché souterrain, une soirée, ou bien même dans la rue.


Jusqu'en 2006, les membres du Splendid vont se partager bon nombres de films allant du meilleur ("Twist Again A Moscou" et "Grosse Fatigue"), au pire ("La Vengeance D'Une Blonde" et "Les sœurs Soleil"). Cette année là, Patrice Leconte réuni à nouveau les personnages des bronzés pour un troisième volet. Vingt-sept ans après le second, "Les Bronzés 3 : Amis Pour La Vie" paraît bien fade. C'est même le moins drôle des épisodes. Les acteurs ont vieilli. L'action située dans une aire contemporaine ne sied pas vraiment à l'aspect ringard des portraits qui nous étaient présentés il y a presque trente ans. Aujourd'hui les préoccupations de chacun ont changé mais ne sont pas forcément le signe un bienfaiteur renouvellement. L'écriture est faible, les gags téléphonés et sans doute déjà entendu dans des œuvres plus anciennes. Depuis, l'équipe du Splendid n'a plus donné signe de vie. Chacun est retourné à ses occupations, certains se retrouvant parfois dans un même film pour une collaboration de courte durée ("L'Auberge Rouge" et "Musée Haut, Musée Bas").

vendredi 24 août 2012

Le Retour Des Morts-Vivants de Dan O' Bannon (1985)


14 août 1985. Chelles, en Seine et Marne, un après-midi de grosse chaleur. Les potes en congés et quelques dizaines de francs en poche, je fonce tout droit dans l'un des deux seuls cinémas de la ville. L'ABC est trop loin et les vitrine du Cosmos arborent de magnifiques photos de corps en putréfaction. J'opte donc pour ce dernier. Au dessus de ma tête s'affiche en poster une bande de cadavres décharnés entourant une punk prête à se désaper pour le plaisir de ses compagnons de fête. "Le Retour Des Morts-Vivants" est donc à l'affiche de ce petit cinoche de quartier qui vit peut-être déjà ses dernières heures (c'est ce que je me suis mis à penser les quelques années qui ont suivi la sortie de ce film et pourtant, vingt-sept ans plus tard, il tient encore debout).

D'entrée de jeu, les fins connaisseurs seront surpris du nom du réalisateur. Dan O' Bannon. Un curieux patronyme qui cache pourtant le scénariste de quelques perles cinématographiques telles que : "Alien, Le Huitième Passager", "Dark Star" ou encore "Totall Recall". Bannon est donc l'auteur et le principal ouvrier de ce "Retour Des Morts-Vivants" qui empreinte autant à la parodie qu'il rend hommage à "La Nuit Des Morts-Vivants" dont l'un des personnages, Frank (campé par James Karen), fait référence au début du film. Contrairement au film de George Romero, l’œuvre de Dan O' Bannon situe non pas son action dans une maison perdue en pleine campagne mais entre une entreprise de produits pharmaceutiques, un crématorium et un cimetière. Freddy est un adolescent comme les autres. Il aime boire, faire la fête et écouter de la musique de dégénérés. Il vient cependant d'être embauché dans une boite qui s'occupe de préparer des cadavres en vue d'être envoyés dans les écoles de médecine. C'est Frank qui est chargé de lui apprendre les rudiments du métier. Dehors, Trash, Suicide et les autres cherchent le terrain propice à la fête nocturne qu'ils vont donner en attendant leur ami Freddy.

Ce que ce dernier ne sait pas encore, c'est que la cave de l’entrepôt abrite des containers renfermant des corps revenus à la vie seize ans plus tôt. Des fûts égarés par l'armée et qui ont été livrés par erreur dans cet entrepôt. Se méfiant des révélations que lui fait Frank, Freddy accepte de l'accompagner jusqu'à la cave afin de jeter un œil sur ces fameux containers. Une fois arrivé au sous-sol et à proximité des fûts, Freddy constate que l'un d'eux fuit. Afin de lui prouver que ceux-ci sont en bon état, Frank donne un coup sur l'un d'eux, ce qui provoque une fuite beaucoup plus importante de gaz. Inhalant l'inquiétante substance qui s'échappe du container, les deux hommes s'écroulent au sol, évanouis.

Lorsqu'ils se réveillent, et au vu des visages cireux et des auréoles qu'ils arborent sous les aisselles, on imagine que Frank et Freddy ne vont pas faire de vieux os. Mais le plus grave, entre tout autre chose, c'est l'inquiétant hurlement qui provient de la chambre froide à l'intérieur de laquelle un corps est entreposé. Un cadavre qui jusqu'ici était bien mort mais dont nos deux amis, aidés de leur patron Burt appelé à la rescousse, vont avoir du mal à se débarrasser. Car contrairement aux morts de Romero, ceux de Bannon ne s’oxydent pas d'une simple balle entre les deux yeux. Même décapité et découpé en morceaux, l'encombrant macchabée continue à s'agiter comme un furieux.

C'est alors que Burt à une idée de génie : demander à son ami Bernie, le médecin légiste, de lui prêter son four crématoire afin d'y brûler le cadavre mis en pièces. Aidé de Frank et Freddy dont l'état est de plus en plus inquiétant, Burt se dirige vers l'établissement dans lequel travaille son ami. Le patron de l'entrepôt tente de convaincre Ernie d'accepter de lui filer un coup de main.

Grossière erreur !!! Ce dernier accepte. Et voilà qu'une fumée épaisse s'échappe de la cheminée du four crématoire et qu'elle provoque un curieux orage. Une pluie acide se répand alors dans le cimetière voisin. Celui justement dans lequel les amis de Freddy se sont réunis en attendant qu'il termine son service. Trash, les fesses à l'air, tente de trouver le soutien de ses amis, la pluie lui brûlant la peau. Mais tout le monde s'en fiche et ne pense qu'à se trouver un abri. Au cœur du cimetière retentit alors le glaçant hurlement d'une créature tout juste sortie de terre. Commence alors une véritable nuit de cauchemar peuplée de morts-Vivants désarticulés et décidé à mordre dans la cervelle d'une bande de punks stupides...

Je ne vais pas passer par quatre chemins. "Le Retour Des Morts-Vivants" est un petit bijou d'humour noir. Les films dits de "Zombies" sont légion mais ceux dont on conserve un souvenir impérissable sont rares. S'il tire sur la corde humoristique, le film de Dan O'Bannon n'oublie pas ses références tout en se permettant de scrupuleusement déglinguer certains principes. En effet, ses macchabées possèdent une endurance et une vivacité exceptionnelles et sont capables de courir aussi vite que leurs proies. S'ils s'expriment peu, ils aboient le mot "cerveau" dès que l'occasion d'en croquer un se présente. Ils ne meurent pas d'une simple balle dans la tête et résistent à tous les types de traitement. Et même s'ils périssent par le feu, la fumée qui se dégage de leur corps nourri la terre du cimetière où sont enterrés les leurs.

La bande-son est tonitruante et les effets-spéciaux, de qualité, baignent le film d'une ambiance comico-horrifique assez plaisante (le mort-vivant errant dans la cave et dégoulinant de sang). Le mélange est très réussi et même si l'on ne ressent l'effroi que dans de très rares occasions, le rythme est suffisamment relevé pour que l'ennui n'ait pas le temps de s'installer. On appréciera également la conclusion qui évite l'inévitable happy-end. Une manière plutôt radicale de soigner le mal. "Le Retour Des Morts-Vivants" se hisse sans problème dans le top dix des films de zombies...

samedi 18 août 2012

Les Bronzés, Le Père Noël, Papy et les autres 1/2

 
L'équipe du Splendid voit le jour dans les années soixante-dix. Autour d'un quatuor principal composé d'amis d'enfance (Christian Clavier, Gérard Jugnot, Michel Blanc et Thierry Lhermitte) vont venir se greffer Marie-Anne Chazel, Josianne Balasko, Claire Magnin et Bruno Moynot (ces deux derniers étant les moins connus de la troupe). Contrairement aux idées reçues, Anémone, Martin Lamotte er Dominique lavanant ne font pas partie de l'équipe du Splendid même si ces trois là l'ont souvent accompagnée.

Gérard jugnot rêve de devenir cinéaste et monte avec ses amis Clavier, Blanc et Lhermitte son premier court métrage "e Rêve De Cathode" en 16 mm. Puis la bande se lance dans le théatre avec une série de pièces. "La Concierge Est Tombée Dans L'Escalier", "Non, Georges Pas Ici", "Je Vais Craquer" (qui sera adaptée au cinéma avec Clavier dans le rôle principal), "Ma Tête Est Malade", Le Pot De Terre Contre Le Pot De Vin", "Bunny's Bar" (avec Valérie Mairesse qui fit partie du Splendid aux tout débuts de l'aventure avant d'être remplacée par Josiane Balasko), mais surtout "Amours, Coquillages Et Crustacés" et "Le Père Noël Est Une Ordure" qui inspirèrent respectivement au cinéma "Les Bronzés" et "Le Père Noël Est Une ordure".


C'est Patrice Leconte qui réalise le tout premier film avec l'équipe du Splendid au grand complet. Il s'agit de son second long métrage après avoir fait tourner Coluche dans le très moyen "Les Vécés" Étaient Fermés De L'Intérieur. Balasko, Clavier, Jugnot et Lhermitte ont avant ce premier véritable événement dans leur carrière, tourné pour le compte de Doillon et Resnais dans le film "L'An 01", croisant ainsi la route de Romain Bouteille, le Professeur Choron, Coluche (ainsi que son épouse Véronique), Gérard Depardieu et donc, Patrice Leconte. Ce dernier, en tant que réalisateur du premier film officiel de l'équipe du Splendid, se doit de trouver l'idée qui évitera aux "Bronzés" de n'être qu'une succession de sketchs puisqu'ici, il ne s'agit plus de mettre en scène des comédiens sur une scène de théâtre mais de les diriger dans un film de cinéma. Le film fait un peu plus de deux millions d'entrées et s'inspire évidemment de la pièce "Amours...". Scénarisé par le Splendid et Patrice Leconte, le film est devenu l'une des comédies les plus populaires du cinéma français, au même titre que sa suite sortie l'année suivante. Entre temps, certains membres de l'équipe tournent pour d'autres cinéastes (la majeure partie se retrouvant dans le film de Coluche "Vous N'Aurez Pa L'Alsace Et La Lorraine" et Gérard Jugnot campant l'un des deux principaux personnages en compagnie de Daniel Auteuil dans le film de Charles nemes "Les Héros N'Ont Pas Froid Aux Oreilles").
En 1979 sort enfin la suite des "Bronzés" sobrement intitulée "Les Bronzés Font Du Ski". Exit les plages ensoleillées et plongée dans l'univers des pistes de ski, ce qui nous vaut une fois de plus une somme de gags assez conséquente et qui touchent toujours au but. On rit énormément devant une galerie de portrait toujours aussi épatantes et le plaisir de retrouver les personnages du premier film est là. La mise en scène (toujours de Patrice Leconte) s'étoffe et les personnages sont nettement plus "consistants". Curieusement, le film connait un succès moindre (1,3 millionss d'entrées) mais devient par la suite, et comme son prédécesseur, un classique du genre.


Entre cette suite et le prochain véritable film tourné par le splendid, trois années vont s'écouler durant lesquelles chacun des principaux acteurs va tourner dans une série de films pour la plupart très connus des amateur. Michel Blanc tourne avec Molinaro ("Cause Toujours... Tu M'Intéresses !"), Ribes ("Rien Ne Va Plus") ou encore Chabrol ("Le Cheval D'Orgueil") avant de retrouver Patrice Leconte pour deux excellentes comédies : "Viens Chez Moi, J'Habite Chez Une Copine" en 1980 et "Ma Femme S'Appelle Revient" l'année suivante. Clavier tourne au hasard dans : "Je Vais Craquer" de François Leterrier (adaptation de la pièce de théâtre éponyme), "Clara Et Les Chics Types" de Jacques Monnet (avec ses acolytes Lhermitte et Balasko, ainsi que la tête d'affiche Isabelle Adjani), et "Les Babas Cool" (toujours de Leterrier) dans lequel on retrouve un épatant Philippe Léotard dans le rôle d'un chef de communauté de hippies.


Gérard Jugnot, quand à lui, tourne aux cotés de Jean-Marie poiré, Victor Lanoux, Berndatte Lafont et Pierre Mondy dans "Retour En Force" ainsi que dans une parodie fantastique aux cotés des Charlots dans "Les Charlots Contre Dracula" de Jean-Pierre Desagnat avant de retrouver Gérard Oury et Pierre Richard pour "Le Coup Du Parapluie". Thierry Lhermitte joue lui dans "La Banquière" de Francis Girod, "Clara..." donc, ainsi que dans "Les Hommes Préfèrent Les Grosses" (en compagnie de josiane Balasko) et "Légitime Violence", un drame interprété par Claude brasseur et véronique genest. Balasko tourne avec Coluche dans "Le Maître D’École"et "Hôtel Des Amériques" avec André Téchiné, Chazel tourne sous la houlette de Paul Boujenah, Jean-loup Hubert, Leterrier et Michel Lang. Anémone apparaît dans quelques-uns des films précités ("Je Vais Craquer", "Viens Chez Moi...", "Les Babas cool") ainsi que dans "pour Cent Briques T'As Plus Rien" d’Édouard Molinaro. Plus ou moins impliquée dans ces œuvres, elle est chaque fois irrésistiblement drôle. Beaucoup moins présente que la majorité des autres artistes, Dominique Lavanant a participé briévement à de grandes œuvres du cinéma français comme le "Calmos" de Bertrand blier ou le très étrange "Un Papillon Sur L’Épaule" de Jacques deray avec l'indispensable Lino Ventura. Enfin, Martin Lamotte apparaît dans quelques œuvres comme "Inspecteur La Bavure" de Claude Zidi, le délirant "Elle Voit Des Nains Partout" (rejoignant ainsi quelques-uns de ses amis du Splendid) et surtout "Les Babas Cool" dans le rôle d'un hippie "amoureux de ses chêvres"...

Puis arrive l'année 1982 et la sortie de l'un des meilleurs films du Splendid : "Le Père Noël Est Une Ordure"...

A suivre...




lundi 13 août 2012

Creep de Christopher Smith (2005) - ★★★★★★★☆☆☆



Kate n'a vraiment pas de chance. Alors qu'elle rejoint le métro, embrumée par l'alcool, elle s'assoupit sur un banc pour ne se réveiller qu'après le passage de la dernière rame. Elle est seule, fatiguée, pressée d'en finir avec cette soirée, et commence à avoir peur. Elle a beau crier et taper contre les grilles baissées d'une bouche de métro, ses appels restent sans effets. Elle qui se croit déjà condamnée à errer toute la nuit dans les couloirs inquiétants du métro londonien finit pourtant par entendre au loin le crissement d'une rame qui approche du quai sur lequel elle s'est endormie un peu plus tôt. Tout va donc rentrer dans l'ordre. Elle va pouvoir sauter dans le premier wagon et pouvoir enfin rentrer chez elle...

Sauf que Christopher Smith n'a pas l'intention de donner une fin positive à son film. Du moins, pas aussi rapidement.

Kate est donc cette fois-ci bien à l'abri dans le wagon sur lequel elle s'est ruée.

A l'abri ?

  
Entre deux stations, la rame s'arrête brutalement. Elle ne repartira plus. Quelques bruits de pas accompagnent l'obscurité imposée par une coupure d'électricité. C'était écrit : Kate va passer une nuit éreintante. Et même peut-être pire que cela. Tout d'abord parce que ces pas qu'elle entend résonner, ce sont ceux de ce connard de Guy, un égocentrique sûr de son charme et que kate a osé jeter lors de la soirée à laquelle ils participaient tous les deux. Défoncé, le jeune homme a suivi kate jusque dans le métro afin de lui demander de lui faire une gâterie qu'elle a l'idiotie de refuser. Lui, s’énerve. Elle, se défend avec rage, mais sans véritable réussite. Heureusement, Kate est sauvée in extremis du viol par un individu dont on n'aperçoit même pas la silhouette et qui se charge d'éliminer Guy.

Christopher Smith maintient un certain suspens, écourtant les scènes en apportant de nouveaux éléments afin de capturer l'attention du spectateur avant qu'il ne fuit de trop pesantes longueurs (fort heureusement absentes jusqu'ici). D'un cadre aseptisé (celui de la soirée cocktail), on passe directement à celui beaucoup plus obscure d'un monde souterrain pour plonger jusque dans des abîmes d'une noirceur qui dépasse de loin celle de la majorité des films fantastiques.

Kate embarque donc avec elle un quatuor de personnages qui vont tous tomber entre les griffes de ce mystérieux individu que le cinéaste s'emploie à rendre invisible devant l'objectif de la caméra. C'est peut-être de ce coté là qu'il faut d'ailleurs situer l’intérêt puisqu'une bonne partie de l'intrigue repose sur cette seule question : qui donc promène sa silhouette dans les couloirs du métro londonien et tue ceux qui entrent en contact avec Kate ? Deux jeunes cloches fort sympathiques (moyennant finances), un violeur (guy en l’occurrence) ainsi qu'un gardien de la sécurité pas tout à fait conscient du danger qui se trame derrière son dos. 

Plutôt que de maintenir le suspens jusqu'à la dernière minute, au beau milieu du film Smith nous montre le tueur et sa découverte nous saisit à la gorge. En effet, plutôt que de nous servir une sempiternelle créature à la mâchoire disproportionnée et percluse de dents acérées, au corps monstrueusement difformes cachant derrière de douteux replis d'abominables excroissances prêtes à péter au visage du personnage principal, le monstre de "Creep" a quelque chose de terriblement humain. Alors évidemment, il ne sera jamais prêt pour les podiums de mode mais il conserve une apparence suffisamment proche de la notre pour que nous nous identifions à lui en tant qu'être humain. Et cette curieuse manière qu'il a de se déplacer. Comme s'il était constamment tiraillé par l'envie de se déposséder de telle ou telle partie de son corps. Son regard absent démontre à quel point il est déshumanisé. Et pourtant, lorsqu'arrivé dans la glauquissime salle de chirurgie désaffectée, il mime sans doute des actions dont il a par le passé été lui-même victime, il semble encore davantage faire partie des nôtres.

Les décors sont sublimes. Gros travail sur les textures qui suintent et vomissent les immondices produites par l'humanité. Chaque objet est sa place et file un terrible bourdon. Le monstre dégage une impression de malaise et quand à l'actrice principale, l'allemande Franka Potente habite le film à chaque plan. Le film renouvelle le genre et prouve que malgré la disparition de la Hammer, il est encore raisonnable d’espérer découvrir de petites pépites de l'autre coté de la Manche...

jeudi 9 août 2012

Rundskop de Michael R. Roskam (2012)




L'éleveur de bétail Jacky Vanmarsenille impose aux fermiers de Saint Trond de ne faire affaire qu'avec son oncle. Participant en famille à un important trafic, il est en affaire avec la mafia des hormones. Lorsqu'un un policier chargé de faire tomber les principaux acteurs du trafic, Diederik, l'ami d'enfance de Jacky refait surface. L'homme travaille pour L'un des grands pontes de la mafia des hormones mais en parallèle, informe la police sur les agissements de ceux qui l'emploient. En effet, cette taupe travaille avec les agents Eva Forrestier et Antony De Greef dont il est amoureux. Ces derniers veulent soupçonnent du meurtre du policier et veulent faire tomber le mafieux Marc De Kuyper et Jacky Vanmarsenillle. Diederik sait que son ami d'enfance est innocent et veut tout faire pour lui éviter le moindre ennui avec la justice.


Les deux hommes partagent un très lourd secret qui hante l'existence de Jacky depuis sa plus tendre enfance. Vingt ans plus tôt, alors que les deux jeunes enfants étaient en vadrouille dans la nature, ils tombèrent sur une bande de gamins dirigée par Bruno Schepers, un faible d'esprit qui surpris Jacky et Diderik en train de les épier derrière un arbre. Décidé à attraper les curieux, le déficient mental mit la main sur Jacky et le castra à grands coups de pierre devant ses camarades ébahis et un Diederik impuissant.


Émasculé, Jacky est depuis toutes ces années obligé de se piquer aux hormones. Robuste gaillard, il est secrètement amoureux de Lucia Schepers, la sœur de Bruno, mais n'ose s'en approcher du fait de son handicap. Remplaçant le rôle de père et de mari dont il rêve par l'élevage d'animaux, il espère pourtant entrer en contact avec celle qu'il aime...

Il y a des films comme celui-ci, sur lesquels on tombe tout à fait par hasard, sans jamais en avoir entendu parler. Des œuvres exceptionnelles qui, chaque année ne se comptent que sur les doigts d'une seule main. "Rundskop" fait partie de cette frange de films qui marquent les esprits pour un long moment. Le cinéaste belge Michael R. Roskam aurait pu se contenter de réaliser un film autour d'un sujet unique, à savoir celui qui intéresse les principaux personnages: le trafic du bétail élevé aux hormones. Mais derrière l'aura nauséeuse que dégage le sujet (aidée par une flopée d'interprètes aux visages peu engageants) se noue un drame qui nous est révélé peu à peu et dont toute l'ampleur va avoir des conséquences sur l'évolution d'un homme, en l'occurrence Jacky, personnage rude et violent, et pour lequel pourtant nous avons une certaine sympathie. Interprété par l'époustouflant Matthias Schoenaerts, Jacky est un homme déconstruit par le drame qu'il a vécu il y a longtemps et que rien ni personne ne semble pouvoir lui faire oublier. Personne à part peut-être Lucia (Jeanne Dandoy) dont il est amoureux et qu'il ose finalement approcher. Jacky, malgré son imposante stature n'est encore qu'un enfant timide, peu sur de lui et maladroit.

Un personnage presque inquiétant parfois mais dont la sincérité dénote avec une partie de son entourage. A commencer par Diederik (Jeroen Perceval), homosexuel et meilleur ami d'enfance de Jacky, et qui joue un double rôle. La majeure partie des personnages a une gueule terrible. Même les flics paraissent douteux. Eva (Barbara Sarafian) ressemble à une vieille pute Hollandaise fatiguée et Antony (Tibo Vandenborre) à un homosexuel habitué aux salons de manucures. Le duo de ploucs Christian et David Filippini (respectivement interprétés par Erico Salamone et Philippe Grand'Henri) agit comme une soupape humoristique à la noirceur du propos. Car il ne faut pas s'y tromper. Si "Rundskop" a d'abord les allures d'un film policier opposant des trafiquants d'hormones à un service de police dévolu à leur arrestation, le cinéaste jongle entre ce sujet et ce qui finit par nous intéresser en priorité: l'histoire de Jacky. 
 
Le film est une merveille de concision. S'il faut tout d'abord un certain temps pour s'adapter à la somme de personnages qui nous sont présentés, le fil de l'intrigue se délie finalement assez vite et l'on commence ensuite rapidement à comprendre où veut en venir Michael R. Roskam. La musique de Raf Keunen accompagne et marque de manière indélébile le calvaire de Jacky et provoque une émotion vive et de manière régulière tout au long du film. "Rundskop" fait donc sans conteste parmi les œuvres les plus importantes de l'année.

samedi 4 août 2012

Ciné Fast-Food: Eating Raoul de Paul Bartel (1982)

 
Paul et Mary Bland rêvent d'ouvrir un restaurant. Lui vend du vin mais termine au chômage après avoir commandé des bouteilles hors de prix sans en avoir parlé avant à son patron. Quand à Mary, elle est infirmière et n'obtient pas le crédit nécessaire auprès de son banquier. Ce dernier est un véritable obsédé sexuel qui fait des avances à la plantureuse et séduisante jeune femme qui l'éconduit. D'ailleurs, le monde semble fourmiller de pervers. A l'étage de l'immeuble dans lequel vivent Paul et Mary, certains voisins organisent des soirées échangistes. L'un des participants s'égare un jour devant leur porte et s'incruste chez eux avant de sauter sur Mary. Paul s'interpose entre sa femme et l’intrus. Les deux hommes en viennent aux mains mais Mary intervient ensuite en assommant l'échangiste à coup de poêle. Ce dernier meurt et le couple décide de lui faire les poches avant de s'en débarrasser en le jetant par le conduit menant jusqu'aux poubelles du rez de chaussée.


Ne sachant toujours pas comment faire pour se procurer la caution de vingt mille dollars qui leur permettrait d'acquérir leur futur restaurant, Paul et Mary échafaudent un plan qui les aiderait à gagner beaucoup d'argent en un temps record. Après s'être débarrassés d'un second obsédé sexuel le lendemain et dans des conditions identiques, le couple passe une annonce dans un magasine apprécié des amateurs de sexe en tous genres afin d'attirer ces derniers dans un piège. Promettant d'assouvir tous les fantasmes de leurs futures victimes, Paul et Mary n'auront en réalité d'autre objectif que celui de tuer et voler tout ceux qui viendront sonner à leur porte.


Puisqu'il s'agit d'une entreprise particulièrement périlleuse, ils vont faire appel à un serrurier afin de sécuriser leur appartement. En l’occurrence, celui qu'ils contactent se nomme Raoul. S'il paraît tout d'abord sérieux et honnête, il se révèle être en vérité un parfait escroc qui:la nuit s'introduit dans les appartements des clients auxquels il a loué ses services à l'aide d'un double des clés.

Lorsqu'il pénètre dans celui des Bland, il découvre allongé dans la cuisine, la seconde victime de Paul et Mary. Raoul leur propose alors de s'associer à eux, de partager l'argent, et de débarrasser ses nouveaux complices de leurs encombrants cadavres. S'il acceptent, ils ne se doutent pas qu'en plus d'empocher la moitié des gains , Raoul revend les corps à une fabrique d'aliments pour chiens et les voitures victimes à des types peu scrupuleux. 

De plus, ce dernier tombe amoureux de Mary, qui d'abord lui résiste, et décide de se débarrasser de son encombrant rival... 


Tourné dans des conditions particulières, le film de Paul bartel, malgré ses évidents problèmes de budget, se regarde avec un certain plaisir. Mélangeant avec un certain bonheur la comédie et l'horreur (ici suggérée), "Eating Raoul" ravira les amateurs de pellicules indépendantes (au hasard "Basket Case" de Frank Henenlotter, "Pink Flamingos" de John waters ou bien "Welcome To The Dollhouse" de Tod Solondz). La somme de 500 000 dollars représentant le budget total n'ayant pas été réunie en une seule fois, le film fut tourné en peu de jours mais sur une période d'un an, les scènes ayant été réalisées chaque fois que les fonds le leur permettaient. Proche de l'amateurisme, le film dégage tout d'abord une étrange sensation de malaise. Un peu comme lorsque l'on se promène seul dans un pays dont on ne maîtrise pas la langue. Mais Paul bartel et Mary Woronov insufflent tant de conviction dans leur projet que l'on adhère finalement très vite à l'aspect rudimentaire de la mise en scène, des seconds rôles et des décors...
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