Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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jeudi 27 septembre 2012

Le Festival International Du Film Fantastique D'Avoriaz Par Année: 1974




Pour cette seconde édition du Festival, c'est une femme qui préside. Silvia Monfort est comédienne et directrice de théâtre. Elle est également la fille du sculpteur Charles Favre-Bertin. Elle tourne pour le cinéma ("Les Misérables" de Jean-Paul Le Chanois avec Jean Gabin) et pour le petit écran ("Le Rêve D'Icare" de Jean Kerchbron) mais c'est avant tout sur les planches du théâtre qu'elle monte ("Jeanne D'Arc", "Le Marchand De Venise", "Phèdre"). A ses cotés, on retrouve une autre femme, la britannique Ingrid Pitt considérée comme la reine des films d'horreur. Actrice, elle joue dans une trentaine de films ("The Vampire Lovers", "Comtesse Dracula", "La Maison Qui Tue") et pour la télévision dans une dizaine de séries et de téléfilms ("L'Homme De Fer", "Angoisses"). Les cinéastes Jean Eustache ("La Maman Et La Putain", "La Rosière De Pessac"), Fred Haines ("Steppenwolf") et Aleksander Petrovic ("Petar Dobrovic", "Zapisnik") font eux aussi partie du jury du festival. Ils sont également accompagnés des écrivains Roland Topor ("Mémoires D'Un Vieux Con", "Le Locataire Chimérique" dont Polanski s'inspirera pour son chef-d'œuvre "Le Locataire"), Louis Pauwels (également journaliste), François Nourrissier ("Les Chiens A Fouetter", "L'Empire Des Nuages"), Romain Gary ("La Promesse De L'Aube", "Les Trésors De La Mer Rouge") et Dellfos ("Cerise"). Le graphiste, peintre, illustrateur et auteur de bandes dessinée Guy Peellaert ("Les Aventures De Jodelle") et le journaliste et critique de cinéma Jacques Doniol-Valcroze terminent de composer le jury de ce second festival d'Avoriaz.

Cette année, neuf films sont en compétition et deux sont placés dans la catégorie hors-compétition. Le chilien Alejandro Jodorowski débarque avec son légendaire "El Topo". Western ésotérique et extrêmement violent, le film est emprunt de mysticisme. Interprété par le cinéaste lui-même, il offre le rôle du fils du héros à son propre enfant, Brontis (qui jouera également dans deux autres œuvres de son père "La Montagne Sacrée" et "Santa Sangre"). "Hex" voit un groupe d'anciens soldats traverser l'Amérique tomber sur la demeure de deux soeurs adeptes de la sorcellerie. "La Maison De L'Exorcisme" de Mario Bava quand à lui est une version remaniée de son "Lisa Et Le Diable" imposée par le producteur du film. 
 

"La Maison Des Damnés" de John Hough est un film britannique interprété par le quatuor Pamela Franklin-Roddy McDowall-Cive Revill-Gayle Hunnicutt. Une équipe de savants se rend dans une maison supposée hantée par un milliardaire excentrique. Entre le cartésien Dr. Barett et la médium Mlle Tanner, les rapports sont tendus. Le premier aimerait prouver que les évènements qui se produisent dans la demeure n'ont rien de fantastique quand la seconde essaie, à travers les diverses agressions dont elle est victime, de démontrer qu'un esprit est bien présent dans la demeure. "Mondwest" est un parc d'attraction permettant à ses visiteur de retrouver l'ambiance du passé. Ils peuvent selon leur choix, revivre l'époque médiévale, romaine ou celle du far-west. Les acteurs auxquels ils vont être opposés sont des robots. L'un de ces derniers ne va, malheureusement, plus répondre aux commandes et tout faire pour éliminer ceux qu'il juge comme étant ses ennemis. Dans ce film de Michael Crichton, on retrouve l'un des visages les plus connus du western. Yul Brynner campe en effet ce robot inquiétant qui n'en fait plus qu'à sa tête. Un rôle qui lui colle évidemment à la peau. On retrouve également le personnage du Docteur Phibes dans une suite intitulée "Le Retour De L'Abominable Docteur Phibes" toujours réalisé par Robert Fuest et interprété par Vincent Price.

L'année précédente Christopher Lee Faisait partie du jury du festival. En cette année de 1973, il concourt cette fois-ci en tant qu'acteur dans l'un des films présentés. Il campe de nouveau le plus célèbre des vampires dans "Dracula Vit Toujours A Londres". Ce film signera la fin du parcours sanguinaire de l'acteur dans la peau du suceur de sang. Christopher Lee étant écœuré de la tournure que prend son personnage, il part par la suite se réfugier aux États-Unis. 

 
Quand au "Sssnake le cobra" de Bernard L. Kowalski, il aborde le curieux thème de l'expérience génétique. Un savant passionné par les reptiles rêve de créer une nouvelle espèce. Pour cela, il inocule une substance dans le corps d'un cobaye qui très vite, va montrer des signes de mutation et se transformer en cobra royal. Encore une fois, le thème de l'animal est abordé. L'année d'avant, il s'agissait d'abord de batraciens (et accessoirement de reptiles et d'arachnides). Cette fois-ci, il s'agit de serpents.
L'autre claque cette année-là, après l'hallucinant "El Topo" de Jodorowski, est le "Soleil Vert" de Richard Fleischer. Le film obtiendra d'ailleurs le grand prix. Œuvre de science-fiction et d'anticipation, il nous plonge en 2022 sur une Terre où la quasi totalité de la faune et de la flore ont disparu. Ceux qui n'ont pas es moyens de se procurer les rares denrées encore disponibles n'ont d'autre choix que de se nourrir d'une nourriture de synthèse, le soleil, produit par la multinationale Soylent. Le policier Thorn enquête sur le meurtre de l'un des dirigeants de Soylent. Visiblement, l'homme avait d'importantes révélations à faire concernant la production de ce "soleil" dont la majeure partie de la population se nourrit. Le film est une œuvre sublime consacrant des troubles qui risque fort malheureusement de nous toucher un jour: la surpopulation et l'épuisement des ressources naturelles... Un grand prix mérité.

"la Lunule" de Harvey Hart et "Rouslan et Lioudmila" de Alexsandr Ptushko sont les deux films présentés hors-compétition. Si la présence du premier (interprété par une Karen Black habituée des films d'épouvante) paraît évident, celle du second, une comédie dramatique, peut dérouter. D'où le choix de le présenter dans cette section.
Le deuxième prix est remporté par "Hex" de Leo Garen et quand au prix spécial du jury, il revient au très mérité "El Topo" d'Alejandro Jodorowski. A noter que cette année, l'idée de décerner le prix d'interprétation masculine semble avoir été abandonnée.

dimanche 23 septembre 2012

La Semaine Columbo: Accident de Edward M. Abroms (1972)

La tante de Roger Stanford dispose du plus grand nombre de part de l'entreprise familiale spécialisée dans la chimie. Son oncle David Buckner, au courant des troublantes activités de son neveu, fait chanter celui-ci afin d'obtenir ses parts et ainsi pouvoir vendre l'entreprise à une multinationale. Murphy, le chauffeur de David, a en effet fait suivre le jeune homme et le rapport est accablant. Il doit démissionner sinon sa tante sera mise au courant des manigances de son neveu. Ce dernier se doutant d'avoir été observé a déjà préparé une alternative: le meurtre de son oncle David et de Murphy.

Pour cela, il a élaboré une bombe placée dans un étui à cigares. David étant un grand consommateur de havanes, Roger a judicieusement remplacé celui logé dans le véhicule de fonction que s'apprêtent à prendre les deux hommes par un autre, truffé d'explosifs.

Le soir venu, et alors que David et Murphy sont partis depuis plusieurs heures, la police est présente dans la demeure des Buckner. Inquiète de ne pas avoir de nouvelles de son mari, Doris a en effet contacté la police qui a dépêché sur place le lieutenant Columbo. De plus, au moment même où David demandait à Murphy de lui tendre l'étui à cigares, il laissait un message téléphonique à sa femme. Cette dernière diffuse en présence du neveu et de Columbo la bande enregistrée sur laquelle on entend clairement son époux faire référence aux cigares. Le lieutenant est intrigué par le comportement de Roger qui ne cesse de regarder sa montre.

Bien que n'ayant jusqu'à maintenant que ce maigre "indice" à se mettre sous la dent, il apprend par la suite que David Bruckner avait des ennemis. C'est tout d'abord cet élément qui le mène à penser que l'accident est peut-être en réalité un meurtre.

Avant de laisser sa chance à Peter Falk en tant que réalisateur dans le dernier épisode de la première saison (Une Ville Fatale), les producteurs confient Accident au réalisateur Edward M. Abroms. S'il n'est pas catastrophique, cet épisode demeure assez faible au regard de ceux qui l'ont précédé. L'intrigue est plutôt mince. Si ce n'étaient les performances de Peter Falk et surtout de l'épatant Roddy McDowall qui campe ici le rôle d'un gamin de vingt ans alors qu'il était âgé de quarante-quatre ans!

On appréciera la manière employée par Columbo pour piéger le neveu farfelu. Effectivement, n'ayant aucun autre moyen de faire tomber Roger pour le double meurtre de son oncle et de Murphy, Columbo monte un stratagème plutôt efficace puisqu'il parvient à faire s'effondrer les défenses de l'hyperactif jeune homme.

samedi 22 septembre 2012

La Semaine Columbo: Attente de Norman Lloyd (1971)

Bryce Chadwick s'occupe de l'entreprise familiale depuis la mort de son père. S'octroyant le droit de se mêler de la vie privée de sa soeur Beth, il apprend à cette dernière qu'il a envoyé à Peter Hamilton, une lettre dans laquelle il le menace de se passer de ses services au sein de l'entreprise si celui-ci continue à entretenir une relation avec Beth. Bryce est un frère et un homme d'affaire autoritaire qui n'autorise aucune contradiction de la part de sa soeur. Cette dernière n'acceptant visiblement pas les plans de Bryce, choisit la manière la plus radicale contre celui qui représente un frein dans son existence.

Ressassant le projet de meurtre qu'elle est décidée à accomplir, elle est bien certaine d'avoir tout calculé. Elle s'assure tout d'abord que Charles, le domestique, sera absent le lendemain dans la soirée. Elle ôte ensuite la clé de la porte d'entrée de la demeure du trousseau de son frère, ce qui obligera celui-ci à contourner la maison jusqu'à la fenêtre de la chambre de Beth pour pouvoir entrer. La jeune femme remplace l'ampoule du réverbère de l'entrée par une autre, grillée, afin de s'assurer que le porche sera plongé dans le noir. La maison étant munie d'un système d'alarme, Beth devrait être en mesure de faire passer l'intrusion de son frère pour un cambriolage et ainsi, justifier le fait de lui tirer dessus.

Le lendemain soir, Beth attend que son frère arrive. Lorsque celui-ci se présente devant la porte d'entrée, il s'aperçoit que manque à son trousseau, la clé de la demeure. Il sonne à la porte, et Beth, qui entend alors retentir la sonnerie, se muni du revolver qu'elle conserve dans sa table de nuit et attend patiemment que se présente Bryce devant la fenêtre de sa chambre. Mais voyant débarquer celui-ci devant la porte, grande ouverte, la jeune femme est prise de panique. Car en effet, son frère ayant pris la précaution de cacher un jeu de clés sous un pot situé devant l'entrée de la maison, il lui a été facile d'entrer. Bryce n'a pas fini sa phrase que Beth tire trois coups de feu avant de déclencher l'alarme. A l'entrée de la propriété arrive Peter Hamilton qui désire avoir quelques explications au sujet de la lettre que Bryce lui a fait parvenir. Le fiancé de Beth se précipite alors dans la demeure et trouve Beth affolée dans l'entrée. Lorsque Peter entre dans la chambre de celle-ci, c'est pour constater que Bryce est mort...


Parmi tout ceux qui n'apprécient guère Columbo, certains évoquent le fait que l'on connaisse par avance l'identité du tueur. Et pourtant, c'est très certainement pour cette raison que Columbo se démarque de l'ensemble des séries policières. C'est aussi et surtout un bon moyen pour les téléspectateurs de chercher en compagnie du célèbre lieutenant de police, les indices permettant à l'arrestation du meurtrier. Si dans une grande majorité des cas il est difficile d'imaginer dans un premier temps quel sera le cheminement qui mènera à l'arrestation du meurtrier, un peu d'attention de la part du téléspectateur lui permet de noter l'indice qui confondra le coupable dans Attente.

Si parmi les soixante-neuf meurtriers de la série, quelques-uns s'avèrent profondément attachants ( le personnage campé par Donald Pleasance dans l'épisode Quand Le Vin Est Tiré), d'autres, de part leur comportement, se révèlent détestables. Si l'on peut comprendre le désir de liberté ressentit par Beth (Susan Clark), le spectateur s'irrite très facilement du joug qu'elle fait subir à ses nouveaux employés ainsi qu'à son fiancé Peter (l'excellent Leslie Nielsen). Elle opte finalement pour un comportement similaire à celui de son frère. A ce propos, il est intéressant de noter la description que fait Bryce du fiancé de sa soeur alors qu'il se révèle être un homme tout à fait charmant et à l'opposé du personnage décrit au départ.
Columbo, lui, reste tel qu'il est. Affable, il ne discute pas les ordres de la mère de Beth et Bryce lorsque la vieille femme ordonne au policer de se charger du taxi et des bagages sans imaginer qu'il puisse être inspecteur de police. Bien qu'ayant fort à faire avec une Beth au comportement parfois inquiétant, il n'oublie jamais de garder son calme et que l'essentiel, pour lui, est de confondre la meurtrière.

Fait amusant, Peter Falk a fait grève durant le tournage de cet épisode. Exigeant auprès des studios Universal de pouvoir réaliser lui-même un épisode de la série, et devant leur refus, l'acteur a quitté le plateau de tournage jusqu'à ce que lui soit accordé son caprice. Certaines des scènes dans lesquelles l'acteur apparaît de dos auraient parait-il été tournée à l'aide d'une doublure. C'est ainsi que l'épisode Une Ville Fatale, tourné juste après celui qui suivra Attente, verra crédité Peter Falk en tant que réalisateur...

vendredi 21 septembre 2012

La Semaine Columbo: Plein Cadre de Hy Averback (1971)

Plein Cadre fait directement suite à Poids Mort, un épisode non chroniqué ici.

Randy Mathews, riche collectionneur d'art, a décidé de déshériter son neveu Dale Kingston qui ne l'entend pas de cette oreille et met en place un scénario visant à éliminer son oncle avant qu'il ai eu le temps de modifier son testament. Pour cela, il lui faut un alibi. Et c'est en, la personne de Tracy O'Connor. Cette jeune peintre médiocre, embobinée pas le critique d'art participe au meurtre tandis que Dale se montre lors d'une exposition consacrée à un peintre de petite envergure au moment supposé du meurtre. Afin de tromper les enquêteurs sur l'heure de la mort, il recouvre le corps étendu de son oncle qu'il vient d'abattre d'une couverture chauffante que Cathy retire plus tard au moment exact où le gardien de nuit de la demeure du milliardaire fait sa ronde. 
Dale fait également disparaître deux peintures afin de faire croire à un cambriolage. C'est un coup de feu tiré par Cathy bien longtemps après le meurtre qui éveille les soupçons du garde qui se précipite alors dans le salon pour tomber nez à nez avec le cadavre du vieil homme. Avant d'aller avertir la police, il entend au loin des bruits de talons s'éloigner. 

 Columbo va comme à son habitude, très vite soupçonner l'auteur du meurtre avant de découvrir que celui-ci avait une complice. Manipulateur, Dale Kingston (interprété par Ross Martin, surtout connu pour son rôle dans la série Les Mystères De L'ouest) n'hésite pas à se débarrasser de cette dernière lorsque le besoin s'en fait ressentir. Pour le lieutenant, c'est l'occasion de pénétrer un univers qui lui est étranger. Celui des arts de la peinture. Une fois encore, le tueur n'est pas n'importe qui puisqu'il s'agit d'un critique d'art renommé. 
On le découvre gêné lors de l'interview menée auprès du propriétaire de la demeure où Dale s'est montré au moment supposé du meurtre. Ne sachant pas où se mettre il est en effet décontenancé devant la présence d'une femme nue posant pour le peintre amateur. 

 Columbo pense détenir suffisamment d’éléments pour confondre le suspect mais lorsque il apprend que ce dernier est au courant que l'héritage doit revenir à sa tante, l'affaire repart à zéro. Car, et c'est là toute l'excellence du scénario, on découvre qu'en effet Dale savait tout depuis le début et que l'extraordinaire mise en scène du meurtre ,n'était que le premier chapitre d'une pièce en deux actes dont le second est principalement interprété par la tante Edna, nouvelle victime de son cupide neveu Dale. 

Columbo, désemparé par la nouvelle, continue malgré tout à soupçonner le neveu qui ne se doute alors pas qu'il va lui-même tomber dans son propre piège. Une technique d'ailleurs mise à l'épreuve dans bon nombre d'épisodes...

jeudi 20 septembre 2012

La Semaine Columbo: Faux témoin de Bernard L. Kowalski (1971)

Le détective Eye Brimmer fait suivre Lenore Kennicut pour le compte de son époux, Arthur Kennicut, qui soupçonne celle-ci de le tromper. Lorsque Brimmer reçoit Arthur dans son bureau, c'est pour lui assurer que sa femme n'a rien à se reprocher et qu'il peut être tranquille. Sauf que dans la pièce d'à côté, l'épouse d'Arthur assiste à travers la projection d'une caméra au mensonge du détective. Car en effet, elle trompe bien son mari avec un certain Ken Harcher. Lorsqu'Arthur Kennicut quitte le bureau de Brimmer, et que ce dernier rejoint Lenore dans la pièce d'à côté, celle-ci remercie le détective d'avoir gardé le secret.

Mais Brimmer n'étant pas le genre d'homme à avoir pitié de son prochain, il propose en échange de son silence que Lenore lui révèle toute information utile le concernant. Voyant que l'épouse de Kennicut ne semble pas encore prête à collaborer, il la laisse partir en lui proposant de réfléchir à sa proposition.

Plus tard dans la soirée, et alors qu'il se trouve chez lui, Brimmer reçoit la visite de Lenore qui lui révèle qu'elle a décidé d'avouer à son mari sa relation avec Ken Archer et surtout, qu'elle va lui révéler les méthodes peu scrupuleuses qu'emploie le détective pour soutirer des informations. Brimmer ne pouvant accepter cela, frappe la jeune femme qui tombe au sol, morte. Pour ne pas éveiller les soupçons, il planque le corps de sa victime dans le coffre de sa voiture avant d'aller le jeter à plusieurs kilomètres de là, sur une plage déserte. Intervient alors l'inépuisable lieutenant Columbo...

Dans cette quatrième apparition du célèbre inspecteur en imperméable froissé, c'est l'acteur Robert Culp qui interprète le rôle de l'assassin. Il sera également ceux des épisodes Le Grain De Sable et de Subconscient. Il donne la réplique à Ray Milland qui s'illustra dans bon nombres de films dont quelques improbables productions fantastiques (The Thing With Two Heads). C'est ainsi qu’apparaît pour la toute première fois la fameuse Peugeot 403. Bien qu'elle apparaisse dans Le Livre Témoin, épisode diffusé antérieurement à celui-ci, Faux témoin a bien été tourné avant et donc, il est bien le témoin visuel de la toute première apparition de la 403. Dans cet épisode, c'est une particularité liée à la victime qui permettra à Columbo de tromper l'assassin et de le démasquer. En effet Lenore Kennicut portait des lentilles lorsqu'elle est morte, et c'est ce détail apparemment insignifiant qui va aider le lieutenant dans l'arrestation de Brimmer.

mercredi 19 septembre 2012

La Semaine Columbo: Le Livre Témoin de Steven Spielberg (1971)

James ferris et Ken Franklin sont tous deux responsables des Mystérieuses Nouvelles De Mme Melville. Une série de roman policiers à succès que les deux hommes écrivent en tandem. Du moins, c'est ce que pensent leurs nombreux fans car en réalité, seul le premier possède l'imagination permettant de faire vivre leur héroïne. Lorsque celui-ci décide d'abandonner son compagnon au profit d'une carrière solo, Ken le prend assez mal d'autant plus que sans son acolyte, il est incapable de pondre la moindre idée.

Décidé à se débarrasser de James, Ken organise un court voyage jusque dans sa demeure secondaire afin d'y éliminer son ami avant d'aiguiller les futurs enquêteurs sur d'éventuels malfrats auxquels James aurait eu l'intention de consacrer des écrits.

Columbo débarque sur l'affaire, confronté à un Jack Cassidy (Ken Franklin) qui interprétera le rôle du tueur à trois reprises (ici donc, ainsi que dans les épisodes Edition Tragique, dans lequel il tuera une fois encore un auteur de romans, et Tout N'est Qu'illusion dans lequel il se grime en illusionniste). Outre l'acharnement habituel de l'inspecteur à décortiquer le moindre indice en sa possession, il pourra compter sur l'inattendue participation de Lily Lasanka, l'épicière, fan de l'héroïne Mme Melville qui donnera du fil à retordre à l'impeccable stratagème mis au point par l'assassin. Enclin à participer au duo Ferris-Franklin d'un point de vue surtout médiatique et mondain, Ken se révèle être un écrivain de petite envergure qui, devant Columbo, paraît au contraire d'une grande intelligence et capable d'imaginer de stupéfiants scénarios.

Et d'ailleurs, dans toute sa tragique existence d'écrivain moyen, la mise en scène menant au meurtre de son ami James Ferris est sans doute la seule véritable idée de génie ayant émergé de son propre esprit. Tout comme dans Inculpé De Meurtre, c'est l'intervention d'une femme qui va mettre en danger la parfaite mise en scène orchestrée par le tueur. Mais si dans ce dernier, elle servira d’appât dans le piège mis en place par Columbo, dans Le Livre Témoin, elle n'aura pas la chance de survivre aux implacables ambitions de Ken Franklin.

Considéré comme l'un des tout meilleurs épisodes de la série, Le Livre Témoin est mis en scène par le tout jeune Steven Spielberg. Il sera le premier d'une série de grands cinéastes à mettre son talent au profit de cette excellente série que représente Columbo.

Enfin, on remarquera l'hommage rendu au téléfilm Inculpé De Meurtre puisque le livre destiné à Lily Lasanka et que Ken Franklin lui dédicace porte le même titre.

mardi 18 septembre 2012

La Semaine Columbo: Rançon Pour Un Homme Mort de Richard Irving (1971)

Pour ce premier épisode pilote (après le téléfilm Inculpé De meurtre), le scénario écrit par Dean Hargrove met le lieutenant Columbo face à un assassin de sexe féminin. Brillante avocate, Leslie Williams se débarrasse de son mari avant de créer une manœuvre afin de faire croire que celui-ci a été enlevé. La police est avertie du faux enlèvement et bientôt, l'avocate reçoit un appel téléphonique provenant de l'un des kidnappeurs lui demandant une rançon contre la vie de son mari.

Tout est mis en place afin que Paul Williams, la victime, ne risque aucun danger et c'est Leslie elle-même qui se rend sur le lieu indiqué par le contact téléphonique. Une fois le sac renfermant la rançon jeté par la fenêtre d'un petit avion de tourisme, la police se rend dans la zone de parachutage pour l'y découvrir vidé de son contenu. Pour Columbo débute une nouvelle enquête parsemée d'indices qui vont très vite l'amener à soupçonner l'avocate.

Entre l'inspecteur et la meurtrière va naître une relation de pseudo-amitié particulièrement troublante. C'est d'ailleurs ainsi que l'on découvrira que le policier est capable de manipulation. Lui qui plus tard ne cessera de faire référence à sa femme (que l'on ne rencontrera jamais dans la série) se laissera parfois séduire, faussement troublé par le charme de criminels en jupons. On découvre également que le lieutenant a le mal de l'air et a peur en avion. Il démontre son savoir-faire en décortiquant les moindres faits et gestes, les moindre détails (le siège avant gauche de la voiture ramené vers l'avant afin de s'adapter à la taille de l'avocate). Comme dans tout bon épisode de la série, l'humour prédomine et fait passer les dialogues les plus longs pour de vrais moment de bravoure (une scène de dialogue assez longue entre les deux principaux protagonistes voit Columbo supporter avec difficulté le fait d'être à bord d'un avion de tourisme).

Dans cet épisode, et comme ce fut déjà le cas dans Inculpé De Meurtre, l'assassin n'est pas un vulgaire malfaiteur mais un individu aisé, bien intégré dans la haute société. Comme cela arrivera parfois, c'est l'absence de moralité de la meurtrière qui la fera plonger dans le piège tendu par Columbo. C'est ainsi que cet épisode et le précédent se distinguent par leur somme de ressemblances, le fait que Richard Irving y étant probablement pour quelque chose.

La silhouette de Columbo nous apparaît cette fois-ci telle qu'on la verra désormais au terme des soixante-neuf épisodes (téléfilm et pilotes compris) que compte la série. Le cheveu hirsute, le cigare planté entre les lèvres et surtout cet inséparable imperméable froissé dont la couleur ne dépareillera jamais avec les tenues éternellement beiges et brunes du costume que porte l'inspecteur, et que l'on retrouve presque dans la peinture poussiéreuse de sa vieille 403 Peugeot.

lundi 17 septembre 2012

La Semaine Columbo: Inculpé De Meurtre de Richard Irving (1968)


Afin d'élargir quelque peu le champ d'investigation du site, Le Culte Du Septième Art promènera ses guêtres dans le vaste huitième art et tout particulièrement la branche réservée aux séries télévisées. Pour inaugurer cette nouvelle section, la parole est donnée au célèbre Lieutenant Columbo. Prénommé Franck, ce très collant inspecteur de la police criminelle apparaît pour la toute première fois dans l'épisode Inculpé De Meurtre, réalisé par Richard Irving. Diffusé pour la première fois sur NBC le 20 Février 1968 aux États-Unis, il faudra attendre le 12 Novembre 1976 pour voir débarquer sur TF1 ce curieux personnage. Pas encore tout à fait dégingandé, il arbore déjà son fameux imperméable (que Peter Falk acheta lui-même, croyant pas erreur que les scénaristes avaient prévu de lui en faire porter un). A savoir que l'exemplaire qu'il porte dans cet épisode pilote sera le même durant toute la première période.

Comme cela sera toujours le cas dans la série, une longue séquence permet d'introduire le personnage du tueur, d'expliquer la mise en scène du meurtre qu'il s'apprête à perpétrer, et surtout, les raisons de son acte. Il permet ainsi au spectateur de découvrir avant Columbo lui-même le visage de l'assassin. Ici, un certain Ray Fleming qui, aidé de sa maîtresse Joan Hudson, va se débarrasser de son encombrante épouse Carol. Le psychiatre se crée de toutes pièces l'alibi parfait, aidé par la jeune actrice Joan qui pour le coup, interprète le rôle de sa vie, se faisant donc passer pour la femme de Ray, au cœur d'un diabolique scénario imaginé par son amant.

Lorsque intervient pour la toute première fois l'inspecteur Columbo, il apparaît comme un flic sans charisme, vêtu d'un trois pièces classique. Déjà, et c'est dans la majeure partie des cas par la suite que l'on s'en rend compte, une première erreur de la part du docteur Fleming met la puce à l'oreille d'un lieutenant apparemment anodin mais qui note en réalité chaque détail. Car si dans la série tous les assassins nous sont dévoilés au début de chaque épisode, ce qui en fait tout l'intérêt ce n'est pas seulement l'attirance que l'on éprouve pour ce personnage fort sympathique (bien que très collant) qu'est le lieutenant Columbo, mais aussi la manière qu'il a de tisser sa toile autour de meurtriers imbus qui ne se doutent jamais de la fausse naïveté du personnage qu'ils ont face à eux.

Cette première enquête est particulièrement difficile à résoudre pour un Columbo qui se trouve face à un psychiatre égocentrique qui ne se laisse jamais impressionner par l'acharnement de l'inspecteur déterminé à résoudre son affaire de meurtre. L'homme est sûr de lui et croit avoir commis le meurtre parfait. Sauf que Columbo pense pouvoir jouer sur la fragilité et le manque d'envergure de sa maîtresse Joan pour faire tomber les masques. Mais malgré la pression exercée sur celle-ci, le jeune roseau ne plie pas et c'est en jouant sur la corde de l'ego de l'assassin que Columbo parvient à faire tomber le psychiatre pour meurtre. Dans cet épisode comme dans tant d'autres, l'inspecteur piège l'assassin en usant de subterfuges en l'absence de preuves.

En fait d'épisode pilote, Inculpé De Meurtre est en réalité un téléfilm basé sur une pièce de théâtre portant le même nom. Si dans la quasi totalité de la série à venir les meurtres sont simplement suggérés, l'assassinat de Carol Fleming est filmé et particulièrement violent. 
Inculpé De Meurtre précède donc de trois années l'entame d'une série de soixante-huit épisodes qui feront la renommée d'un acteur et de son personnage, affublé dun imperméable froissé, d'un cigare malodorant, d'un chien prénommé Le Chien et surtout d'une Peugeot 403 Cabriolet essoufflée.


dimanche 16 septembre 2012

Le Festival International Du Film Fantastique D'Avoriaz Par Année: 1973

 
Pour cette première édition du Festival d'Avoriaz, le jury est présidé par le cinéaste René Clément auquel on doit des films aussi célèbre que sa reconstitution de la seconde guerre mondiale "Paris Brûle-t-il?". A ses cotés, on retrouve les cinéastes Juan Luis Bunuel (le fils de Luis Bunuel), Robert Enrico ("Le Vieux Fusil", "Pile Ou Face", "Zone Rouge"), René Gainville ("Libérez-Nous Du Mal"), Nelly Kaplan ("La Fiancée Du Pirate"), Alain Robbe-Grillet ("La Belle Captive"), André Farwagi ("Les Lutteurs Immobiles") ainsi que l'écrivain surréaliste André Paul Édouard Pieyre De Mandiargues ("Marbre", "Le Lys De Mer"), l'acteur Christopher Lee, célèbre pour avoir interprété le sanguinaire comte Dracula dans une série de films produits par la légendaire Hammer ("Dracula Vit Toujours A Londres", "Le Cauchemar De Dracula"), le poète Gaston Ferdière ("L'Herbier", "Le Grand Matin"), le dessinateur Jean Gourmelin (il confectionne en 1964 les décors et les costumes pour le téléfilm "Le Golem" de Jean Kerchbron) et enfin Claude Tchou, éditeur et fondateur des éditions Tchou en 1962.

Dix films sont en compétition cette année là. Des oeuvres américaines, britanniques, italiennes, française et même un ovni provenant de l'ancienne Tchécoslovaquie. Dans la section Hors-compétition, deux films: le soviétique "Aelita" de Yakov Protazanov et l'américain "Devil In Miss Jones". Le premier est un film de science-fiction muet datant de 1924 et basé sur un récit d'Alexei Tolstoï. Le second fait partie des œuvres pornographiques les plus connues. Écrit et réalisé par Gérard Damiano, le film conte l'histoire d'une femme qui se suicide dans sa salle de bain et se retrouve damnée et est jetée en Enfer où elle supplie d'être ressuscitée afin d'être condamnée à l'Enfer pour des raisons qu'elle jugera valable. De retour sur Terre, elle plonge dans le sexe et la dépravation... Considéré comme un chef-d'œuvre du genre, on peut toutefois juger sa présence douteuse dans un festival consacré à l'horreur et au fantastique même si certains éléments du scénario font bien référence à ce dernier. 
 

En compétition donc, on retrouve tout d'abord un "Abominable Docteur Phibes" dans le rôle duquel on retrouve le légendaire Vincent Price en médecin rendu fou par le décès de sa femme et qui décide de venger sa mort en tuant de manière originale les responsables, le confrontant ainsi à la police de Scotland Yard. "La Baie Sanglante", outre le fait d'être mis en scène par l'immense Mario Bava, est considéré par beaucoup comme étant le tout premier Slasher de l'histoire du cinéma. Plus proche de ce genre que du Giallo (catégorie dans laquelle il est souvent enfermé), le film est l'un de ses plus illustres représentants et les meurtres parmi les plus impressionnants. "Dunwich Horror" rappelle à travers ses gothiques décors la firme Hammer mais a bien été tourné en Californie, loin donc des célèbres studios britanniques. Principalement interprété par Sandra Lee et surtout Dean Stockwell, dont le rôle faillit échoir à David Carradine ("Épouvante Sur New-York") mais aussi Keir Dullea ("2011, L'Odyssée De L'espace"), est un récit basé essentiellement sur la sorcellerie et tiré d'une nouvelle de Howard P. Lovecraft. Premier Festival, premier film avec de grosses bêbêtes gluantes et mésestimées. Un vieillard (Ray Milland) réunit sa famille sur une ile perdue sur laquelle vont sévir batraciens, arachnides et autres reptiles. Dans "Les Oiseaux, Les Orphelins Et Les Fous", trois orphelins échappent à leur manière à la violence et la noirceur du monde qui les entoure. Le film fut interdit dans son pays pendant une vingtaine d'années, le ministère de la culture slovaque l'ayant jugé "négativiste et non socialiste".


Dans le film "La fille En Étain" de Marcello Aliprandi, un homme qui ne se contente pas de choses simples et qui est toujours à la recherches de sensations fortes et nouvelles fait la rencontre, et tombe sans le savoir amoureux d'une femme-robot. Marco Ferreri (le fameux géniteur de "La Grande Bouffe") oppose un homme et une femme dans un monde où une épidémie à décimé une grande partie de l'espèce humaine. La grande question est: Faut-il oui ou non continuer à procréer? "Silent Running" de Douglas Trmbull aborde un autre aspect catastrophique touchant notre planète. La terre n'ayant plus assez de ressources, une équipe cultive à bord de la navette spatiale Valley Forge des plantes. Passionné, le botaniste Freeman Lowell refuse d'abdiquer lorsque de la Terre un message demande à l'équipage de la navette de revenir et de tout détruire. Dans le rôle principal, on retrouve Bruce Dern, le papa de l'ancienne égérie découverte par David Lynch, Laura Dern. Le scénario quand à lui est en partie signé par le cinéaste Michael Cimino ("Voyage Au Bout De L'Enfer", "L'Année Du Dragon"). "Themroc" est le seul film français à être en compétition cette année là. On y retrouve une grande partie des acteurs du Café de la Gare. La particularité de cette œuvre est que les dialogues se bornent à une série de cris et de grognements. Ce film signé Claude Faraldo est symbolique de agitatrice époque des années soixante-dix. Même si les aspects abordés dans le film ne sont pas très clairement discernables (l'inceste et l'anthropophagie) en raison de dialogues exclusivement constitués de hurlements, le film est malgré tout interdit aux moins de dix-huit ans. 

 
Enfin, LE film de cette première édition du Festival International Du Film Fantastique D'Avoriaz qui marque véritablement les esprits est le "Duel" de Steven Spielberg. Il remporte d'ailleurs le Grand Prix. Spielberg n'a que vingt-cinq ans lorsque son téléfilm sort sur les petits écrans américains. Il semble avoir tant de succès qu'il est exploité deux ans plus tard dans les salles de cinéma. Le postulat de base est des plus simple: L'employé de commerce David Mann est pourchassé sur une petite route du désert californien par un chauffeur de poids-lourd qui cherche visiblement à le tuer. Tant que l'on ne distingue rien de ce dernier, le film baigne dans une aura fantastique laissant place par la suite à une ambiance des plus horrifique et paranoïaque (la fabuleuse scène du restaurant). Le film a été repris en 2009 au cinéma et un an plus tard, c'est le groupe de musiciens français Antiquarks qui tourne en France avec son projet de ciné-concert consacré au film de Steven Speilberg. Réinterprétant la bande-son du film, ce dernier gagne peut-être encore davantage en intensité...

Le deuxième prix est remis à Juraj Jakubisko pour son "Les Oiseaux, Les Orphelins Et Les Fous", le prix d'interprétation masculine à Michel Piccoli pour son rôle dans "Themroc" et le prix spécial du jury pour cette même œuvre...

mercredi 12 septembre 2012

Star Trek II: The Wrath Of Khan de Nicholas Meyer (1982)



Une soif de vengeance dont les origines remontent à bien des années auparavant.

Carnet de bord du capitaine James T. Kirk. Coefficient espace-temps 3141.9.

L'USS Enterprise vient d'intercepter un étrange vaisseau nommé Botany Bay. Le docteur MacCoy y détecte à son bord des battements de cœur. Le capitaine Kirk, secondé par l'historienne Marla McGivers et par le docteur McCoy lui-même, se rend sur le vaisseau et y découvre une centaine de corps endormis. Marla détermine le type de vaisseau dont il s'agit et annonce que le Botany Bay est un vaisseau-dortoir. Mais la téléportation des membres de l'Enterprise semble avoir déclenché le réveil de l'un des passagers du Botany Bay qui est sauvé in-extremis de la mort par le capitaine Kirk qui demande alors à ce que l'étranger soit téléporté jusqu'à l'infirmerie. L'homme se présente sous le nom de Khan. Kirk lui apprend qu'il est endormi depuis deux cents ans. Khan récupère assez vite des forces et les examens révèlent qu'il est physiquement et intellectuellement doté de capacités hors du commun. Spock étudie les archives mais n'en découvre aucune concernant le Botany Bay. Il étudie une hypothèse selon laquelle, dans les années 1990, à l'époque où la planète Terre vivait des heures sombres, un groupe de criminels aurait pu s'emparer de l'un des plus récents vaisseaux spatiaux. Mais sans faits, et comme le dit judicieusement Spock, rien ne peut corroborer ses propos.
A l'infirmerie, Khan reprend des forces mais lorsque le capitaine Kirk l'interroge sur les motifs de l'expédition du Botany Bay, le commandant du vaisseau-dortoir reste évasif. Permettant malgré tout à son invité de consulter la documentation de l'Enterprise, le capitaine rejoint Spock sur la passerelle qui lui apprend que sur Terre 'un groupe de supers-hommes s'emparèrent du pouvoir en 1993 dans plus de quarante nations avant d'être vaincus et de prendre la fuite à bord du Botany Bay. Khan faisait justement partie de ces hommes agressifs et arrogants.
Mais cet homme au charisme certain, qui par sa seule présence parvient à séduire l'historienne Marla McGivers et à s'en faire une acolyte, n'a désormais qu'un seul but: prendre le contrôle de l'USS Enterprise. Et pour cela, il doit tout d'abord retourner sur le Botany Bay où l'attendent ses hommes. Après une bataille acharnée entre les deux hommes dont le capitaine Kirk sort victorieux, ce dernier fait arrêter Khan mais choisit d'abandonner les charges retenues contre lui et décide de l'envoyer, ainsi que tout ses hommes, sur la planète Ceti Alpha V...

Les Derniers Tyrans est donc l'épisode à l'origine de la phénoménale colère de Khan, qui bien des années plus tard trouvera l'occasion rêvée de se venger de son ennemi juré, l'amiral Kirk.

"La vengeance est un plat qui se mange froid". Khan.

Journal de bord, date interplanétaire 8130,4

Tandis que l'équipage du vaisseau Enterprise, constitué d'anciens membres et de nouvelles recrues, subit l'échec du test Kobayashi Maru contrôlé par l'amiral Kirk, l'USS Reliant fait route en direction de Ceti Alpha VI avec l'espoir de n'y trouver aucune trace de vie afin d'y mener à bien le projet Genesis, œuvre du docteur Carol Marcus qui jusqu'à maintenant n'a pas encore rencontré le succès escompté. Chekov perçoit à la surface de la planète un léger flux d'énergie qui risque de contrecarrer les plans du projet. C'est pourquoi il se rend en compagnie du Capitaine Terell à a surface de ce que les deux hommes croient tout d'abord être Ceti Alpha VI. En réalité, cette dernière a explosé il y a quinze ans, changeant l'orbite et transformant Ceti Alpha V, la planète sur laquelle Chekov et Terell viennent d'atterrir, en un désert de sable aride. Les deux hommes tombent devant une capsule à l'intérieur de laquelle Chekov découvre des objets ayant appartenu à l'un des pires adversaires que l'Enterprise eut à combattre dans toute son histoire: Khan ! Lorsqu'il se rend compte de leur méprise, Chekov invite le Capitaine Terell à quitter de toute urgence la capsule mais il est trop tard, le piège se referme sur eux et ils deviennent les prisonniers du Tyran et des quelques survivants qui l'accompagnent depuis deux cents ans et qui ont jurer de vivre et de mourir sous ses ordres. Désormais, Khan n'aura qu'un unique but: se venger de l'amiral Kirk...


Plus qu'une suite au premier long-métrage sorti trois ans plus tôt, Star Trek: La Colère De Khan fait donc suite à l'épisode Les Derniers Tyrans, épisode datant de 1967, soit quinze années plus tôt, ce qui correspond exactement au nombres d'années qui sépare dans le long-métrage les première et seconde rencontre entre l'Enterprise et l'arrogant Khan. Car ce personnage emblématique toujours interprété par le très charismatique Ricardo Montalban a accumulé des rancœurs contre l'amiral Kirk qui ne se doute pas encore du piège qui se referme sur lui. Les scénaristes Harve Benett et Jack B. Sowards imaginent pour cela deux outils imparables. Tout d'abord la première, apparemment insignifiante mais terriblement efficace. Une petite créature qui une fois logée dans son cortex cérébral va permettre à Khan de contrôler Chekov. On pourra d'ailleurs trouver un peu facile le malaise dont est victime ensuite cet ancien chef de la sécurité devenu depuis officier scientifique sur le Reliant. Confortant ainsi l'efficacité aléatoire de cette petite créature et permettant surtout aux membres de l'Enterprise de reprendre pour un temps le contrôle de la situation.



Ensuite, le projet Genesis. Cette fabuleuse (mais pour le moment surréaliste) invention permettant de donner la vie à partir de l'ABSENCE de vie. Selon les propos du docteur Carol Marcus, "la structure moléculaire est réorganisée au niveau subatomique en une matière génératrice de vie de masse égale". En bref, il s'agit d'introduire le projet Genesis sur une planète à la surface de laquelle pas la moindre trace de vie n'est présente. Et c'est là que l'idée folle de Khan apparaît. Car l'introduction du projet Genesis sur une planète habitée aurait des conséquences terribles sur ses habitants. C'est donc à un affrontement de titans auquel nous avons droit. Entre deux personnages charismatiques (Khan donc, ainsi que l'amiral James T. Kirk toujours interprété par William Shatner). On y découvre parmi l'habituel cortège d'anciens personnages (Spock, le Docteur McCoy, Scott, Chekov, Sulu et Uhura), de nouvelles recrues dont la vulcain Saavik (Kirstie Alley, qui se permet un minuscule et très amusant dialogue dans la langue des siens en compagnie de Spock).

Des effets-spéciaux derniers cris ordonnés par le papa de Star Wars.

L'un des aspects les plus remarquable pour l'époque, ce sont les effets-spéciaux réalisés par la boite de George Lucas, ILM (Industrial Light & Magic ), ceux qui permettent de visualiser durant La Colère De Khan, les effets du projet Genesis. Pour l'époque, ils sont ce qui se fait de mieux.
Nous faisons également, et en même temps que lui, la connaissance du fils de l'amiral Kirk. Le fougueux David Marcus (Merritt Butrick). Si le film laisse entrevoir une bataille acharnée entre deux sanguins, le film recèle de scènes épatantes. Déjà, la réapparition de Khan à l'écran au début du film est l'un des moments forts. Les rides de Ricardo Montalban lui vont plutôt bien et malgré le calme de son personnage, on sent bien la amertume qui se cache derrière. Et puis il y a cette scène à la toute fin du film entre l'amiral et son ami de toujours le Capitaine Spock...



La musique, écrite par James Horner fait son travail même si, on aurait préféré peut-être à nouveau Jerry Goldsmith derrière les manettes. Elle reste cependant d'une honnête facture. Pus qu'à une suite, Star Trek: La Colère De Khan ressemble davantage à un remake long format des Derniers Tyrans auquel les années auront permit une certaine liberté au niveau des effets-spéciaux.

dimanche 9 septembre 2012

Ciné Fast-Food: Frankenstein 90 de Alain Jessua (1984)




Le Docteur Victor Frankenstein rêve de reprendre le flambeau laissé par ses ancêtres et qui consiste à donner vie à un homme crée à partir de diverses parties du corps humain. Prélevant bras, jambes et torses dans le laboratoire où officie sa compagne Élisabeth, c'est l'inspecteur chargé d'enquêter sur la disparitions des membres qui lui fournit une tête. Celle de Frank, la créature à laquelle Victor finit par donner vie dans le laboratoire secret qu'il a construit derrière l'un des murs de la cave de sa demeure. Frank s'exprime avec aisance. Particulièrement laid, il est incapable de contrôler sa force, ce qui provoque des ravages dans l'entourage de Victor. Témoin des rapports intimes entre Victor et Élisabeth, Frank espère lui aussi trouver sa promise. Il tente de serrer dans ses bras la femme de ménage de Victor mais lui brise les reins. Amoureux d'Élisabeth, il l'enlève et l'emmène jusqu'au cœur de la forêt et la viole. Victor décide alors de lui créer une compagne parfaite. Elle s'appellera Adélaïde. Et effectivement, il s'agit d'une jeune femme au physique remarquable. Malgré tout Frank demeure toujours amoureux d'Élisabeth...


L'œuvre toute entière d'Alain Jessua est parcourue d'un étrange pessimisme. "Traitement De Choc" voit Annie Girardot aux prises avec un médecin pratiquant de curieuses expériences sur de jeunes portugais dans l'institut de thalassothérapie dont il est le propriétaire. "Armaguedon" oppose le mégalomane louis Carrier (Jean Yanne) au psychanalyste Michel Ambrose (Alain Delon). Ce dernier tente de nuire au projet fou de Carrier dont l'intention est de faire exploser une bombe lors d'une émission de télévision. "Les Chiens" démontre déjà à l'époque l'insécurité latente des cités-dortoirs et dénigre la pratique de la self-défense à travers le portrait d'un jeune médecin tout juste installé dans une banlieue parisienne où "sévissent" des maîtres-chiens. Quand à "Paradis Pour Tous", ce film dresse le portrait d'Alain Durieux, handicapé après avoir tenté de se suicider, et devenu le cobaye d'un médecin ayant inventé un traitement annihilant les états dépressifs. 
 

Alors quand sort dans les salles "Frankenstein 90", le film déroute. On n'y retrouve pas la patte si particulière du cinéaste. Souvent critiquée en raison d'une interprétation mollassonne, l'œuvre est achevée par la presse. D'autant plus qu'Alain Jessua s'attaque tout de même à l'un des grands classiques littéraires du fantastique (Frankenstein de Mary Shelley) et à deux des plus flamboyantes adaptations cinématographiques signées James Whale ("Frankenstein" et "The Bride Of Frankenstein"). L'interprétation elle-même fait défaut. Le pourtant si talentueux Jean Rochefort peine à convaincre dans son rôle de médecin fou (aspect de sa personnalité totalement ignoré dans ce film). Eddy Mitchell, si drôle habituellement, ressemble à un pantin qu'un cerveau électronique ne parvient même pas à rendre un tant soit peu crédible. Quand au reste de la distribution, elle n'aide pas davantage l'histoire à s'étoffer. Fiona Gélin est peut-être séduisante mais son personnage n'aide qu'à apporter une raison valable à l'arrivée d'une Adélaïde-Herma Vos potiche et sans consistance. Tout juste Ged Marlon aurait-il mérité un rôle plus important (et plus long) que celui de pseudo Columbo cynique qui lui est offert.


La partition musicale (signée Armando Trovajoli) n'est pas en reste puisqu'elle compense l'éventuel aspect dramatique en apportant une touche d'insouciance au sujet abordé. Dominique Colladant et Reiko Kruk peuvent en revanche s'estimer satisfait du travail accompli sur les effets-spéciaux puisque les différents membres humains et le maquillage appliqué sur le visage d'Eddy Mitchell sont plutôt réussis.

En fait, "Frankenstein 90" s'apparente plutôt à une parodie maladroitement mise en scène des classiques précédemment évoqués qu'à une production revendiquant un certain sérieux. Il suffit juste de jeter un œil à l'affiche du film pour s'en convaincre...

Voir aussi: Kamikaze

mercredi 5 septembre 2012

Never Let Me Go de Mark Romanek (2011)


Il est utopique de penser voir un jour une œuvre faire l'unanimité. Il y aura toujours des hommes ou bien des femmes, dont la sensibilité est pourtant parfois plus exacerbée, conspuer un film, sans même prendre le temps de réfléchir sur les volontés exactes du cinéaste. Dégueuler des termes neutres qui évitent tout développement (du type: ce film est nul à chier !) ne semble curieusement plus l'apanage d'adolescents pré-pubères dévoreurs de blockbusters, mais est un outil très efficace permettant à d'autres de cracher avec virulence sur des œuvres qu'ils n'ont probablement pas pris la peine de suivre jusqu'au bout.
Mais il est vrai que dans le film de Mark Romanek, nous n'assisterons jamais à une course-poursuite entre bolides ni à une invasion d'extraterrestres belliqueux. Tout juste pourra-t-on s'étonner de constater que ce film d'anticipation se situe dans le passé. Ceux qui cherchent des réponses risquent évidemment de rester sur leur faim. Ça n'est visiblement pas le propos du film que d'apporter des solutions à la tragique histoire qui touche Kathy, Tommy et Ruth. Pas de morale à deux balles non plus. Juste la traversée d'une existence courte pour nos trois personnages qui finalement ne profiteront pas vraiment du peu de temps qui leur est alloué avant que le compte à rebours ne commence. 

Une élevage en batterie pour de jeunes enfants conditionnés
 
Le scénario est assez simple en soit. Une école qui éduque de jeunes enfants afin que chacun d'entre eux conserve des organes internes en parfait état. A l'issue de ces années durant lesquelles beaucoup de légendes circulent (disparitions et décès autour de l'enceinte de l'établissement, évitant ainsi toute idée d'école buissonnière), les tout jeunes adultes sont confiés à des accompagnants qui les suivent jusqu'à leur stade terminal. Leur existence et cet acharnement à faire d'eux des être à l'hygiène de vie irréprochable n'a qu'un but: récupérer leurs organes afin d'en faire profiter à d'autres. Sont d'ailleurs considérés Kathy, Tommy et Ruth comme des être non pourvus d'âmes. C'est pour cette unique raison que la Galerie prélève parmi les meilleurs élèves, les meilleures créations artistiques. Afin d'évaluer non pas l'état de leur âme mais pour juger si ou ou non ils en ont seulement une.

Carey Mulligan campe avec pudeur le rôle de Kathy. Une interprétation toute en finesse et émotion. Une émotion qui passe parfois simplement par le regard. Tommy (Andrew Garfield), lui, est un être profondément fragile qui peut parfois se montrer violent envers lui-même. Ruth (Keira Knightley) est tout d'abord la peste du trio. Celle qui par jalousie vole l'amour naissant entre Kathy et Tommy. Un amour qui nous saute aux yeux dès le début mais pour lequel on ne peut rien. Il suffirait d'un mot de la part de Kathy. Ou bien même de Tommy. Mais non, c'est l'éternel désespoir qui prend le dessus. Et plus les années passent, plus les visages murissent, et plus on se dit que tout espoir est vain. 
On aurait imaginé pourtant des êtres pleins de vie, de rêves et d'une envie de tout bousculer sur leur passage. Mais on a l'impression qu'au contraire, ils s'enlisent. Même quand l'expectative d'un sursis de quelques années se profile, ils n'y songent pas dès le départ. Charlotte Rampling campe une directrice d'établissement froide et faussement maternelle mais la dernière vision que l'on a de son personnage est (espérons-le) celle d'une femme qui réalise enfin toute l'effroyable horreur à laquelle elle a participé durant tant d'années. 

Une œuvre bouleversante, interprétée par de jeunes acteurs de talent
 
Le rythme du film est lent, ce qui ajoute au poids déjà très lourd du propos. Et que dire de la musique de Paul Watkins et que certains jugent trop répétitive. Elle est merveilleuse, bouleversante et magnifie les moments forts de Never Let Me Go. Adam Kimmel contribue à la beauté stupéfiante de certains paysages. Certains décors anecdotiques comme les quelques plans vus dans la demeure de Madame Marie-Claude se meuvent comme des peintures vivantes. Tout semble avoir été construit de manière à donner à l'ensemble une remarquable harmonie. 

Never Let Me Go est donc un film à découvrir, mais aussi à partager.


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