Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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dimanche 24 mars 2013

Fantômas de André Hunebelle (1964)


Fantômas a encore frappé. A paris, une nouvelle bijouterie vient de se faire voler pour plus de cinq millions de nouveaux francs. Le commissaire Juve se veut rassurant et lors d'une intervention télévisée, il affirme être sur le point d'arrêter l'insaisissable criminel. De son coté, le journaliste Fandor ironise sur les capacités de la Police a stopper la vague de crimes dont se rend coupable Fantômas et décide de mener sa propre enquête. Il commence tout d'abord par inventer une fausse interview en compagnie de sa fiancée et photographe Hélène Gurn qui le prend en photo grimé en fantômas dans un cimetière. Dans cette interview, il égratigne la réputation du commissaire Juve qui rend visite au jeune journaliste pour lui donner son avis sur l'article qu'il a écrit. C'est dans le locaux du journal qu'une bombe explose, envoyée par le vrai Fantômas. Le commissaire Juve est alors persuadé que ce dernier et Fantômas ont un rapport et décide de remonter la piste du criminel en faisant suivre le journaliste.

Vêtu de haillons, le commissaire Juve opère dans le quartier où vit Fandor lorsqu'il est pris pour un soulard par deux agents de police qui l'emmènent au poste de police. Peu de temps après, Fandor est assommé chez lui et lorsqu'il se réveille, c'est pour constater qu'il a été transporté chez Fantômas...

Si c'est bien la série de films réalisés par André Hunebelle qui a popularisé le personnage de Fantômas, il ne s'agit pas d'une pure création cinématographique mais littéraire dont les auteurs furent Pierre Souvestre et Marcel Allain. Les deux hommes écrivirent à eux deux trente-deux romans inspirés des péripéties de Fantômas. Après le décès de Pierre Souvestre, Marcel Allain continua à écrire les aventures de leur héros et donna naissance à onze romans supplémentaires.

Au cinéma, Fantômas fit d'abord son apparition dans spet œuvres muettes et en noir et blanc entre 1913 et 1937. Puis trois autres, toujours en noir et blanc mais parlantes entre 1932 et 1949. Suibirent alors les trois volets de la trilogie d'André Hunebelle, Fantômas, Fantômas Se Déchaine et Fantômas Contre Scotland-Yard.

La trilogie faillit devenir une tétralogie devant l'énorme succès remporté par le premier volet Fantômas en URSS. Plus de 60 millions d'entrées, ce qui poussa les producteurs à envisager un épisode tourné en URSS et titré Fantômas A Moscou. Mais l'idée fut abandonnée et après les second et dernier volets de la trilogie, le personnage de Fantômas a disparu de la circulation au cinéma, jusqu'à ce projet de Christpohe Gans qui depuis 2003 est annoncé mais semble encore dans les cartons.
A la télévision, quatre épisode de Fantômas ont été réalisés en 1979 et s'inspirent de quatre des aventures écrites par Pierre Souvestre et Marcel Allain.

Dans le Fantômas de André Hunebelle, c'est Jean Marais lui-même qui exécute ses propres cascades. L'acteur qui interprète le journaliste Fandor se cache également derrière le visage de Fantômas lorsque celui-ci est grimé autrement qu'avec son angoissant masque bleu. Un masque qui ne laisse transparaitre aucune émotion. Plus que Fantômas ou Fandor, c'est bien évidemment la présence de Louis De Funès dans le rôle du commissaire Juve qui marque les esprits. On retrouve le jeu habituel de l'acteur comique. On s'amuse à le voir défier son pire ennemi, se ridiculisant plus souvent qu'à son tour, et sans jamais parvenir à mettre le grappin dessus.
Le rôle était au départ prévu pour un autre grand acteur français: Bourvil. Mais ce dernier refusa le rôle et c'est ainsi que De Funès se retrouva dans la peau du commissaire Juve. Le film est devenu l'un des films comiques français les plus populaires. A tel point qu'en 1995 une publicité utilisa le personnage de Fantômas, celui des films de Hunebelle, afin de faire la promotion d'une voiture.

lundi 18 mars 2013

Cuisine Et Dépendances de Philippe Muyl (1992)


Martine et Jacques invitent leur vieil ami Philippe à venir diner chez eux un samedi soir. Cet écrivain-journaliste à succès vit depuis dix ans avec Charlotte, également une amie de Martine et de Jacques, mais aussi de Georges qui vit depuis un certain chez ces derniers. C'est après avoir rencontré Philippe dans une galerie marchande d'un grand magasin que Martine a eut l'idée de l'inviter diner, eux qui ne se sont pas revus depuis dix ans. Fred, le frère de Martine est lui aussi convié, en compagnie de son amie Marylin.

Malheureusement, tout commence mal. Les invités arrivent avec deux heures de retard, arguant qu'un embouteillage les a empêché d'arriver à l'heure. Georges s'est gavé de pistaches en attendant l'apparition de Charlotte et Philippe, et reste imperturbablement ancré entre la cuisine et le balcon qui donne sur l'immeuble d'en face. Il fume cigarette sur cigarette pendant que Jacques tente désespérément de le convaincre de revenir dans le salon. Martine est surexcitée et ne sait plus où donner de la tête. Charlotte croise Georges dans la cuisine après que celui-ci l'ai copieusement ignorée à son arrivée. Fred est un joueur de poker invétéré qui joue des sommes d'argent folles mais qu'il n'a pas sur lui. Alors, pour rembourser ses dettes, il emprunte chaque fois à sa sœur et son beau-frère au point de leur devoir aujourd'hui 70 000 francs. Marylin est une jeune femme facile qu'il a croisé quatre jours plus tôt dans une boite de nuit. D'après Fred, ils sont devenus inséparables.

Martine et Jacques espèrent que la soirée sera parfaite. Georges s'en fiche et s'enfonce dans un pessimisme désespérant. Fred a le couteau sous la gorge et compte sur la générosité et la compréhension de Jacques pour se faire prêter à nouveau de l''argent. Charlotte, dévouée corps et âme à la carrière de Philippe suit patiemment la superficielle conversation de Martine, et assiste aux lamentations de Georges. Philippe ne décolle pas du salon et se laisse charmer par les formes séduisantes de Marylin...

Cuisine Et Dépendances est l'adaptation de la pièce éponyme écrite par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, et mise en scène par Stephane Meldegg. Signé Philippe Muyl, le film s'articule autour d'une scène pratiquement unique puisque les dépendances du titre ne sont pratiquement pas exploitées. Ce qui n'empêche pas l'œuvre d'être une merveille d'un point de vue de l'interprétation et de l'écriture. La cuisine est donc le théâtre de conversations souvent houleuses entre conjoints et amis. Entre Georges (Jean-Pierre Bacri), écrivain raté qui envahit l'existence de sa sœur Martine (Zabou Breitman) qui, elle, rêve de le voir faire ses valises une bonne fois pour toute. Fred (Jean-Pierre Darroussin), frère immature qui perd son temps entre les de jeunes femmes inconsistantes et les parties de poker. Et Charlotte (Agnès Jaoui) qui sacrifie son existence au profit de celle, professionnelle, de Philippe avec lequel elle a choisi dix ans plus tôt de faire sa vie, laissant Georges sur le carreau. Quand à Jacques (Sam Karmann), il tente avec plus ou moins de bonheur de tempérer les humeurs de son épouse et les tracas de Fred. Une attitude qui cache peut-être davantage de lâcheté qu'un vrai désir d'aider son prochain. Bref, tout ce petit monde dévoile une facette monotone de son existence.
Sans même avoir jamais été mis en présence des personnages de Philippe et de Marylin, les seuls dialogues entre les autre protagonistes nous donnent une image assez précise de la personnalité de ces deux individues occultés visuellement dans le film. Pas à un seul moment nous n'aurons le plaisir (ou le malheur) de les rencontrer. Le personnage de Georges, outre le fait que l'idée de revoir un ancien ami devenu célèbre le révulse, montre très vite une propension au pessimisme. Quand au rejet qu'il cultive envers Philippe, il cache, bien au delà du dégout que lui inspire le succès de cet homme qu'il n'a pas revu depuis des années, une rancœur liée au choix de Charlotte de vivre avec ce dernier plutôt qu'avec Georges.

Sous le vernis des apparences, Martine et Jacques ont bien du mal à cacher la tristesse de leur quotidien. La première avide d'une vie sociale espère sans doute qu'au delà d'une simple soirée de retrouvailles percera l'espoir d'une existence nouvelle. Quand au second, le voilà amorphe devant les situations les plus délicates, au point de ne pas sembler parvenir à combattre ce qui certainement mettra en péril l'avenir de son couple.

Entre agacement (Zabou en maitresse de maison hystérique) et jubilation (Jean-Pierre Bacri en colocataire au tempérament noir et qui dénigre toute chance de parvenir au bonheur), Cuisine Et Dépendance est un catalogue rempli de scènes et de répliques savoureuses servies par des acteurs de talents mis en scène de manière sobre et aux mouvements de caméras savamment orchestrés.

lundi 11 mars 2013

Quattro Mosche di Velluto Grigio de Dario Argento (1971)



Le musicien Roberto Tobias en est convaincu: il est épié de près par un mystérieux homme et ce, depuis une semaine. Un soir, alors qu'il quitte le groupe de musique avec lequel il vient de répéter et se dirige vers sa voiture, il aperçoit ce même homme, vêtu de noir, raide comme un bois mort, fixant son attention sur le musicien. Excédé, Roberto décide d'en avoir le cœur net, se dirige vers l'inconnu, et le poursuit lorsque ce dernier prend la fuite. Retrouvant les traces de l'homme à l'intérieur d'un théâtre abandonné, Roberto demande des explications à ce dernier qui sort alors un couteau et menace de s'en servir contre le musicien si celui-ci ne recule pas. Les deux hommes en viennent aux mains et l'inconnu se retrouve avec sa propre arme plantée en plein ventre. A l'étage du théâtre, un homme affublé d'un grotesque masque a tout vu. Il a même photographié la scène. 
 
Les jours qui suivent, Roberto reçoit des lettres anonymes renfermant des messages. L'une d'elle est même accompagnée de la carte d'identité de la victime. Les documents que le musicien avait regroupé et qui prouvaient qu'il était suivi depuis une semaine ont disparu. Roberto découvre chez lui, et sous une pile de disques, des photographies témoignant de son implication dans la mort de Carlo Marosi, l'homme qu'il prétend avoir tué à sa femme, Nina. Depuis la mort de Marosi, Roberto fait un étrange rêve récurrent dans lequel il est exécuté en place publique. La bonne découvre ce qui se trame et contacte l'homme au masque afin de lui soutirer de l'argent. Mais son cadavre est retrouvé égorgé en plein cœur du parc dans lequel elle avait pris rendez-vous avec lui.

Carlo Marosi est en réalité bien vivant, mais Roberto, ça, ne le sait pas. En dehors du chantage dont il fait l'objet, aucune somme d'argent ne lui est demandée. Sur les conseils de son ami Diomede, Roberto engage alors le détective privé Gianni Arrosio afin de résoudre le mystère qui plane autour de cette affaire.

Quatre Mouches De Velour Gris est le dernier volet de sa fameuse trilogie animalière amorcée par L'Oiseau Au Plumage De Cristal et Le Chat A Neuf Queues. Ces deux premières œuvres ayant inspiré toute une série de gialli aux titres équivoques (La Queue Du Scorpion, La Tarentule Au Ventre Noir), c'est le père de Dario Argento lui-même qui pousse son fils a réaliser un dernier film au titre évocateur. Des mouches d'ailleurs, qui mettront un certain temps avant de faire leur apparition puisque elles viendront étoffer (malheureusement un peu tard) une histoire déjà passionnante mêlant chantage, meurtres et investigations. Séparé de sa femme tout récemment, il est presque impossible de faire l'impasse entre ce fait et la lente dégradation du couple Roberto-Nina (Michael Brandon-Mimsy Farmer) dont les rapports son vampirisés par le pseudo meurtre dont s'est rendu coupable le batteur. Les meurtres justement, qui sont la marque de fabrique du cinéaste qui choisit pour le moment de n'en montrer qu'un minimum (l'exécution du rêve demeurant le plus graphique). Peu de sang en effet, mais pas mal de meurtres finalement si l'on tient compte qu'un seul, monté de toutes pièces, est à l'origine d'une machination particulièrement bien pensée.
Dario Argento aime faire de ses victimes des artistes en tout genre. Celle de L'Oiseau Au Plumage De Cristal est écrivain et celle du Chat A Neuf Queue verbicruciste. Quand à Roberto, il est batteur dans un groupe de rock. Les meurtriers sont toujours vêtus de noir comme pour mieux éviter toute identification de la part du spectateur même si cela les rend potentiellement vulnérables aux yeux des protagonistes.

Considéré comme l'une des meilleures œuvres de Dario Argento, Quatre Mouches De Velour Gris offre cependant une conclusion qui laisse quelque peu le spectateur sur sa faim. Aucun élément ne vient confirmer le moindre soupçon quand à l'identité de l'assassin. On se retrouve tout bête à constater que les éventuels schémas que l'on s'est forgé durant le film tombent à l'eau. Alors que dans L'Oiseau Au Plumage De Cristal, l'identité du tueur était légitimé par la simple idée que notre œil peut parfois nous jouer des tours, ici, aucune scène durant la projection ne permet de mener le spectateur sur le chemin de la vérité. Malgré tout, Quatre Mouches De Velour Gris reste un somment dans la carrière du cinéaste et demeure une référence dans le genre Giallo.

lundi 4 mars 2013

Les Clefs De Bagnole de Laurent Baffie (2003)



Laurent Baffie est gonflé !!!

Il parcours les producteurs avec sous le bras l'un des pires scénarios. Il tente de vendre son histoire à Claude Berri, Alain Terzian, Dominique Farrugia, Charles Gassot et Alain Sarde, mais aucun n'accepte de lire son scénario à part le premier qui lui promet d'y jeter un œil dès que Laurent aura trouvé un acteur qui accepte d'interpréter le rôle principal.

Alors l'ambitieux personnage arpente les rues à la recherche de sa vedette.

Il se fait jeter par Guillaume Canet, Marc Lavoine, Jean-Claude Brialy (pour lequel il affirme avoir écrit le rôle), Yvan Attal, Guy Bedos (auquel il fait également croire que le rôle a été écrit pour lui), Gérard Darmon, Élie Semoun (qui envoie paitre Laurent avant de lui dire de demander à Dieudonné), Dieudonné (qui le jette avant de lui dire de demander à Élie Semoun). les Inconnus (avec par ordre d'apparition: Bernard Campan, Didier Bourdon et Pascal Legitimus), Dominique Besnehard, Jean-Pierre Darroussin, Antoine De Caunes, Jacques Gamblin, Enrico Macias, Kad & Olivier, Édouard Baer, Florent Pagny, Bruno Solo, Thierry Frémont, Gérard Jugnot, Patrick Timsit (qui affirme: C'est pas que j'veux pas, c'est que j'peux pas), Vincent Lindon, Jean-Marc Barr, Vincent Perez, Patrick Braoudé, Rochdy Zem, Michel Muller, Smaïn, Eddy Mitchell, Laspalès, Michel Boujenah, Albert Dupontel, Eric Cantona, Jean Rochefort (qui assène une terrible réplique à Laurent Baffie: J'ai tourné avec les plus grands, c'est pas pour jouer avec les plus petits), Richard Berry, Samuel Le Bihan, les Robins Des Bois, Lorant Deutsch, Jean Dujardin, Mouss Diouf, Dave, Daniel Auteuil, Pierre Richard (qui est relancé par Laurent en plein match de Tennis à Roland Garros), Pierre Arditi (qui refuse de passer de Resnais à Baffie), Gad Elmaleh (que Laurent vient relancer jusque sur la scène où il interprète son one man show), Thierry Lhermitte (qui assure que son projet n'est ni fait, ni à faire), Jamel Debbouze (qui n'accepte, ironiquement, que si son rôle est celui d'un chien en pâte à modeler) et enfin, Gérard Lanvin.

Même Michael Youn et Bernard Menez refusent le rôle. C'est dire si le scénario n'inspire personne. A part peut-être un acteur. Le seul à accepter de tourner dans Les Clefs De Bagnole, c'est Daniel Russo, un ami proche de Laurent Baffie. Sophie Marceau donne le clap de début de tournage, et c'est parti.

Dès lors, c'est dans un univers absurde imaginé par Laurent Baffie que l'on pénètre. Jusqu'à maintenant, le jeune cinéaste a, en moins d'une dizaine de minutes, réussi l'exploit de faire apparaître dans son film pas moins d'une soixantaine de producteurs, chanteurs, acteurs et humoristes. Le slogan du film lors de sa sortie fut: N'Y Allez Pas, C'est Une Merde!
Et en effet, certains spectateur ont dû être écœurés devant tant d'improbabilité, tant d'idées jetées en pâture. Pourtant, c'est sans doute ce fourmillement qui fait de ces Clefs De Bagnole une petite merveille ubuesque. Laurent Baffie habite un appartement parisien dont une porte donne sur la mer. Les gogues quand à eux plongent l'invité en plein océan. Le bar dans lequel le réalisateur a ses habitudes est une cour des miracles qui rappelle le cinéma de Jodorowski.

Lorsque le film a réellement démarré, on croise une fois de plus tout un panel d'acteurs français, et non des moindres puisque Gérard Depardieu est enrôlé comme fromager, Jean-Marie Bigard comme banquier, François Rollin comme statisticien, et surtout Alain Chabat comme vendeur de chiens. Dani embauche Baffie et Russo comme déménageurs de pianos, jardiniers, carreleurs, menuisiers, plombiers, laveurs de vitres, couvreurs, et même vendangeurs dans le midi. Et tout cela en moins de trois minutes.

Avouons que Laurent Baffie n'est pas avare en terme de situations. L'interprétation n'est certes pas toujours convaincante mais le plaisir est là. Une heure vingt-six de délirantes situations qui se succèdent sur un train d'enfer, ponctuées d'interviews et d'apparitions amusantes comme celle du Monsieur Preskovic du Père Noël Est Une Ordure...
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