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mercredi 31 décembre 2014

Un réveillon au ciné: La famille Bélier de Eric Lartigau (2014) et Une Heure de Tranquilité de Patrice Leconte (2014)




Afin de clore cette année 2014, une partie du réveillon se déroulera au cinéma Mega CGR de Narbonne. A l'affiche, toute une série de films dont deux nous intéressent tout particulièrement. D'un coté, le dernier Patrice Leconte, le bonhomme qui se cache derrière les cultissimes Bronzés (du moins pour les deux premiers volets), Tandem ou encore Monsieur Hire. De l'autre, Eric Lartigau qui nous a pondu jusqu'à maintenant quelques excellentes comédies, au hasard, Mais Qui a tué Pamela Rose ? Et Un Ticket Pour L'Espace, toutes deux interprétés par le duo de comiques Kad Merad et Olivier Baroux. C'est le film de ce dernier que nous verrons en premier. La Famille Bélier s'est déjà créé une petite réputation. Le film est déjà sorti depuis deux semaines et comme nous sommes le 31 au soir, on compte donc sur une salle à peu près vide. Erreur, elle est presque pleine. Deux places heureusement situées idéalement nous tendent les bras. Le Mega CGR de Narbonne serait un très agréable complexe s'il n'avait pas la fâcheuse habitude de nous balancer entre quinze et vingt-cinq minutes de publicité à chaque séance. Et ce soir, cerise sur le gâteau, on a droit à un court métrage d'une dizaine de minutes de la prévention routière. C'est gai, enfin, non, pas vraiment, mais bien fichu tout de même. Ça s'appelle La Magie de Noël et c'est signé de l'acteur-réalisateur Mathieu Amalric.

Fondu au noir, le film commence enfin. L'histoire de La Famille Bélier, c'est celle de Paula, jeune adolescente dont la mère, le père et le frère sont sourds. La famille travaille à la ferme, et vu le handicap des siens, autant dire que la présence de Paula est plus qu'essentielle. Oui mais voilà qu'un jour elle est prise contre sa volonté parmi les élèves de la chorale de son école et que son professeur de chant découvre en elle un talent inouï pour la chanson. Un don pour lequel le professeur va tout mettre en œuvre afin qu'il s'exprime et pourquoi pas, pousser la jeune Paula à participer à un concours se déroulant à.. Paris. Mais Paris est loin du petit village où vivent Paula et les siens. ? Entre son désir de chanter et celui de soutenir ses parents, Paula est tiraillée. Et ce n'est pas l'amour qu'elle éprouve pour le jeune Gabriel qui va arranger les choses. Aie, aie, aie : Dans le rôle principal, j'ai nommé Louane Emera. Chanteuse !!! Effet de mode ? Peut-être. Ou bien la jeune artiste est-elle suffisamment talentueuse pour se lancer dans une carrière d'actrice, toujours est-il qu'elle va devoir faire ses preuves, surtout que l'histoire alléchante de cette famille peu ordinaire donne vraiment envie de s'y plonger corps et âme.

Fort heureusement, nous sommes assez vite rassurés. La gamine est mignonne et ne manque pas d'aplomb. Et puis, face à un Eric Elmosnino extraordinaire dans le rôle de ce professeur cynique et jusqu’au-boutiste, elle est tenue par la main du début jusqu'à la fin. Le plus délicat reste finalement les rôles tenus par Karin Viard et François Damiens. Difficile de tenir un emploi de sourds sans tomber dans le ridicule. Et tourtant,ici, tout fonctionne merveilleusement. Rodolphe est plutôt bourru, peu... « bavard ». Quand à Gigi, elle rayonne. En fait, Karin et François campent un couple touchant, savoureusement drôle et grave quand il le faut. On rit beaucoup. Il suffit de tendre l'oreille pour comprendre que le film fonctionne à merveille. Le public rit à gorge déployée. Quelques petits moments d'émotion parsèment ce récit juste comme il faut. Et puis, il y a ces idées géniales qui viennent ponctuer l'histoire comme celle qui nous met directement nous, spectateurs, dans la peau de ces deux attachants personnages que sont Gigi et Rodolphe.
N'oublions pas non plus les quelques seconds rôles essentiels de ce récit que sont Luca Gelberg, dans le rôle de Quentin, le frère de Paula, ainsi la pétillante Roxane Duran dans celui de Mathilde, la meilleure amie de Paula. Une très belle réussite.


Mince ! 22H19. La prochaine séance est dans une minute et il nous faut changer de salle. Heureusement, le Mega CRG n'est pas un dédale de couloirs et nous replongeons très vite dans l'obscurité. Cette fois-ci, la salle est un peu plus petite et le nombre des spectateurs réduit. Nous avons une nouvelle fois droit au sempiternel déluge de publicités et au court métrage de Mathieu Amalric.  
Une Heure de Tranquillité n'a pas l'air d'attirer les foules. Cette histoire de mélomane qui trouve l'objet rare en chinant avec comme seul but de pouvoir bénéficier d'une heure pour écouter le disque qu'il vient d'acquérir aurait sans pu en attirer plus d'un. Surtout que Michel, le mélomane en question va bien évidemment crouler sous les visites durant cette fameuse heure de tranquillité qu'il aurait aimé s'octroyer. Une épouse dépressive (Carole Bouquet qui n’hésite pas à s'enlaidir pour l'occasion), une Valérie Bonneton toujours aussi savoureuse en maîtresse de Michel et meilleure amie de Nathalie, l'épouse. Rossy de Palma en Femme de ménage, Stéphane de Groodt en voisin TRES collant, Sébastien Castro en fils pétri de bonnes intentions mais finalement assez épuisant à supporter. Surtout lorsque l' on apprend que lui et Pierre (Christian Charmetant en meilleur ami de Michel)... enfin, c'est une autre histoire. Et puis il y a Arnaud Henriet en faux polonais mais en vrai maçon portugais pas vraiment là pour faire honneur à cette « famille » d'ouvriers habituellement très talentueux.

Bien que Patrice Leconte soit l'homme qui se cache derrière la caméra, quelque chose cloche dès le départ. Ce ne sont pourtant pas Christian Clavier et toute sa clique qui ratent le coche mais l'écriture qui fait peine à voir. Comme les situations d'ailleurs. On le sait avant même d'entrer dans la salle, le film a déjà été fait mille fois. Pourtant, on a envie d'y croire. D'ailleurs, le reste des spectateurs y croit lui puisqu'il rigole assez facilement aux facéties de Clavier et des autres. Une Heure de Tranquillité est finalement une toute petite comédie et demeure dans l'exceptionnelle filmographie de Patrice Leconte comme l'une de ses œuvres les moins abouties. Et pourtant, dieu sait si chacun y met de son énergie pour donner corps à cette comédie.








samedi 27 décembre 2014

Cinq Films Sinon Rien: Thank You Satan de André Farwagi (1989), Chained de Jennifer Chambers Lynch (2013), Proxy de Zack Parker (2013), Savage de Brendan Muldowney (2009), Gallows Hill de Victor Garcia (2014)



Alain partage sa vie entre son épouse France, leurs deux filles, et Iliana, sa maîtresse. Lorsque Nathalie, la plus jeune des deux enfants du couple, découvre que son père trompe sa femme, la jeune fille passe un pacte avec le Diable pour remédier à cela. Alors que la famille doit bientôt quitter l'appartement dans lequel elle vit, Nathalie fait la connaissance de Greg, jeune musicien noir avec lequel elle joue au Loto. Par miracle, ils gagnent ensemble une coquette somme d'argent. Greg va pouvoir enfin acheter le cabaret de ses rêves et Nathalie régler les problèmes qui règnent au sein de sa famille.
Film de cinéma réalisé par André Farwagi, Thank You Satan ressemble davantage à un téléfilm français à petit budget. Malgré l'idée de départ, plutôt intéressante, l’œuvre de Farwagi est assez médiocre. Pierre Chesnais, qui campe souvent des êtres effacés donne une fois de plus la voix à un personnage insignifiant, et qui malheureusement n'est épaulé que par une pléiade d'acteurs au talent plus que discutable. Marie Fugain donne dans l'interprétation façon « AB Productions ». Bernard Le Coq ne fait que deux très brèves apparitions, Carole Laure, malgré son charme n'arrive pas à faire décoller cette histoire d'adultère dont on finit par se ficher des implications familiales. Quand à Eric Blanc, dont on n'a plus de nouvelles depuis des années, il fait ce qu'il peut dans une profession qui n'est de toute façon pas la sienne. Thank You Satan est donc un (télé)film sans véritable consistance qui tentera vainement de combler une dernière partie de soirée. Et encore...


Tim et sa mère sont enlevés par un chauffeur de taxi alors même qu'ils rentrent chez eux. Sarah, la mère, est tuée tandis que Tim attend effrayé à l'intérieur du véhicule de leur kidnappeur. Dès lors, Bob, le chauffeur de taxi, va faire du jeune enfant son prisonnier, lui énumérant la liste de ce qu'il devra faire et ne pas faire s'il veut vivre dans un semblant de confort. Tim découvre que celui qui a tué sa mère et la attaché à une chaîne est un tueur en série extrêmement dangereux qui s'en prend exclusivement aux femmes.
Chained est un film signé Jennifer Chambers Lynch. Et si le nom de Lynch est célèbre, c'est bien grâce à son papa qui œuvre lui-même dans le cinéma avec un brio inégalé. Alors, qu'en est-il de ce Chained principalement interprété par l'immense Vincent D'Onofrio ? Exit le policier sensible cultivé et intelligent de la série New-York Section Criminelle. Ici, D'Onofrio est un dingue marqué par une enfance qui l'a traumatisé pour le restant de ses jours. Une croissance qui nous est divulguée à travers des flashs pas toujours très clairs mais qui en disent long sur l'épreuve qu'à du être la vie familiale de Bob enfant. L'acceptation du jeune Tim ( Evan Bird, puis Eamon Farren) quand au sort qui lui est réservé peu dans un premier temps laisser perplexe. Est-ce la peur de finir comme maman qui pousse le gamin à se taire et accepter son sort ? Toujours est-il que le film repose entièrement sur les rapports que vont entretenir Bob et l'enfant. Un enfant qui va grandir et être éduqué à la manière du tueur en série. Dès le départ, on ressent un certain effroi devant les exactions perpétrées par Bob devant le regard de cet enfant encore innocent. Chained est original, parfois saisissant, mais souffre d'un défaut récurrent qui nuit sensiblement à l’intérêt général de l’œuvre : la pauvreté de son scénario. Basique et sans réelle évolution, il crée un ennui vite perceptible et qui ne libère le spectateur de son emprise qu'en de très rares occasions. Et c'est bien dommage car l'on aurait aimé pouvoir davantage arracher les accoudoirs de nos fauteuils devant ce portrait sinistre et inquiétant d'une éducation déviante...
D'Onofrio offre une interprétation curieuse, mélange d'immaturité, de violence renfrognée et de menace permanente.


Esther Woodhouse sort de sa séance d'échographie rassurée. Le bébé va bien et devrait naître dans deux semaines environ. Sauf que la jeune femme tombe sur un dingue qui l'assomme en pleine rue avant de la frapper violemment au ventre. Esther survit, pas son bébé. Dans sa chambre d’hôpital où elle vient de reprendre conscience, infirmière, médecins, policiers et conseillers se succèdent à son chevet. Lorsque la jeune femme retourne chez elle, c'est pour retrouver son appartement. Aussi qu'elle l'avait laissé, Esther n'a pas de famille. Pas de proches non plus, à part sa petite amie. Sur les conseilles d'une femme qui lui a rendu visite à l’hôpital, elle participe à un groupe de soutien pour mères en deuil. Là, elle fait la connaissance de Melanie qui, elle-même, perdu son fils et son époux dans un accident de voiture.

Drôle de film que ce Proxy signé Zack Parker. Curieux, oui, mais l’œuvre est tout d'abord une véritable claque. Parce qu'il aborde des sujets aussi divers que le deuil après la mort d'un proche, la folie, et surtout, oui surtout, ce besoin qu'ont certains de se sentir aimés, reconnus et pourquoi pas, célèbres. Le film démarre par une quelconque scène d'échographie, précédent une autre, particulièrement violente et inattendue. Le film se décompose en deux parties. Comme si une seconde histoire prenait le relais de la première. Deux récits qui s'entrecroisent et mettent en parallèle le difficile vécu de deux jeunes femmes en réalité mal dans leur peau. Parker filme son œuvre de différentes façons. Il y a un aspect réaliste quand aux scènes filmées à l’hôpital. D'un autre point de vue, certains passages outrageusement filmés au ralenti apportent un semblant de poésie à l'horreur des faits. Quelques scènes interrogent quand à leur utilité, mais rassurez-vous, leur explication se trouvent au terme d'une œuvre pour le moins éprouvante...


Paul est photographe de presse. Il aime les belles sapes et arbore une longue chevelure brune. Plus malin que ses homologues, il parvient à prendre LA photo qui va faire la différence. Mais tout n'est pas rose dans l'existence de Paul. Son père est très malade. Heureusement pour lui, il peut compter sur une infirmière, laquelle Paul commence à fréquenter. Mais la vie bien réglée du photographe va un soir être anéantie par l'agression dont il va être victime. Volé, passé à tabac, lacéré, humilié et castré, il va peu à peu perdre pied.
L'irlandais Brendan Mudowney filme une ville de Dublin assez sinistre. Les regards, le bruit et la vie nocturne en font une cité menaçante. Savage décrit avec méticulosité la descente aux enfers d'un homme qui n'a rien demandé. La sinueuse transformation du personnage campé par Darren Healy commence par le rasage du crâne, s'identifiant ainsi instantanément à ceux qui l'on agressé. Pensant sans doute se fondre dans la foule, il réalise que cette modification corporelle n'aboutit à rien. Comme le soulignent les différentes phases de l’œuvre, la peur laisse la place à la colère, elle-même se laissant succéder par la vengeance. C'est pour Paul un périple terrifiant dans le monde de la violence urbaine. Et pour cela, il va faire le ménage autour de lui. On ne le voit plus rendre visite à son père et abandonne la relation qu'il vient de commencer avec l'infirmière. Il s'entraîne à se protéger des agressions, prends des stéroïdes et surtout, achète un couteau. C'est ainsi que Brendan Mudowney va décomposer son film. Pas simplement en nous mettant face à la vengeance d'un individu contre ses agresseurs mais en nous exposant les différents paliers qui mènent jusqu'à elle. Savage sort des sentiers battus et s'écarte donc avec brio des sempiternels "rape & revenge"...

Un américain et sa nouvelle compagne et future épouse font le voyage jusqu'en Colombie pour ramener la fille du premier au pays afin qu'elle participe au mariage à venir. Accompagnés d'un autre couple, le groupe roule en voiture et doit faire face à une féroce tempête avant de tomber dans un fossé. Forcés de reprendre la route à pieds et perdu au milieu d'une forêt, ils tombent sur une vieille bâtisse auparavant reconvertie en auberge tenue par un vieil homme visiblement peu enclin à le inviter à entrer se protéger de la tempête.

Voici comment démarre ce Gallows Hill qui nous vient tout droit d'Espagne. Pondu par un certain Victor Garcia dont ce n'est pas le premier film du genre, l’œuvre s'inscrit dans une catégorie que l'on peut juger de particulièrement encombrée. Celui de la possession. Ici, une fillette est retrouvée enfermée dans la cave. Pour commencer, tout porte à croire qu'elle est la victime d'un vieux pervers, en la personne du vieil homme avant de très rapidement nous expliquer les raisons de son isolements. Des Gallows Hil, on en a déjà vu des dizaines. Celui-ci ne se différencie malheureusement pas du lot. Pourtant, et surtout lorsque l'on connait la filmographie de Victor Garcia, ce titre là se laisse regarder sans déplaisir. On est encore loin du chef-d’œuvre mais quelques passages valent le coup d’œil et l'ambiance est relativement bien rendue. Disons que l’œuvre du cinéaste comblera une soirée, une seule, et si possible orageuse...




mardi 23 décembre 2014

Trois Films Sinon Rien: Noir Comme le Souvenir de Jean-Pierre Mocky (1995), Das letzte Schweigen de Baran bo Odar (2010), Un Assassin Qui Passe de Michel Vianey (1980)



Au programme, un thriller signé Mocky, un policier allemand, et un serial killer français...

La petite Garance est attirée par un clown dans un fourré, persuadée que son père a l'intention de lui faire une surprise. La gamine a en réalité été enlevée et la seule témoin de cette scène est l'une de ses camarades, qui, jalouse de voir que Garance a osé porter la même robe qu'elle, va se taire.
Dix-sept ans jour pour jour, c'est l'anniversaire de la disparition de Garance pour sa mère Caroline qui n'a toujours pas accepté la réalité de faits. Elle et Chris ont depuis divorcé, ce dernier ayant plongé dans l'alcool, persuadé de voir pas fait ce qu'il fallait pour sauver leur fille. C'est ce jour très précis qu'un curieux événement se produit. Dix-sept ans plus tard, tout semble vouloir rappeler à Caroline le terrible événement qui s'est produit des années en arrière. De plus, des meurtres sont commis au village. Tous ceux qui sont liés de près ou de loin au drame sont éliminés les uns après les autres.
Sabine Azéma, Jane Birkin, Benoit Régent, Jean-François Stévenin et Matthis Habich sont les principaux acteurs et actrice de Noir Comme le Souvenir, une œuvre signée par Jean-Pierre Mocky. Un thriller dans la plus pure tradition qui souffre de l’éternel manque de moyens du cinéaste. Si l'ambiance toute particulière de l’œuvre donne réellement envie de connaître le dénouement de l'histoire, le rythme mollasson que lui insuffle Mocky ruine quelque peu le potentiel de cette histoire de vengeance...

Été 86. Peer Sommer et Timo Friedrich roulent sur une route de campagne lorsqu'ils croisent la route d'une gamine de onze ans à vélà. Ne pouvant refréner ses pulsions, Peer rattrape la fillette, la viole et la tue dans un champs de blé, tout ça sous le regard horrifié de Timo. Bouleversé, ce dernier décide de quitter la région et de changer d'existence. Vingt-trois ans plus tard, jour pour jour et alors que le coupable n'a jamais été arrêté, une jeune fille disparaît dans les mêmes circonstances et sur le lieu même où la première victime à été retrouvée morte.
Voici donc comment débute Das letzte Schweigen, un thriller allemand signé Baran Bo Odar. En réalité, sans doute l'un des meilleurs films policiers de ces dix dernières années. Le cinéaste ne se contente pas simplement de « mener » l'enquête sur les deux meurtres mais met en parallèle la tragédie qui touche les deux familles, celle qui empoisonne l'existence du flic chargé de l'enquête, ainsi que les remords qui pourrissent la vie de Timo (l'excellent Wotan Wilke Mörhing). Das letzte Schweigen est un petit bijou, merveilleusement bien construit, et qui, en l'espace de deux heures seulement parvient à construire un scénario implacable, cohérent et magnifiquement interprété.

On reconnaîtra une certaine mollesse, qui ne nuit fort heureusement pas à l’intérêt général du film. Chaque acteur est à sa place et la mise en scène, sobre, n'exploite aucune technique de surenchère pour attirer son public. Il était une fois un meurtre est donc un excellent thriller qui s'attarde de manière plutôt réaliste sur un fait-divers sordide. Une très belle surprise...



Une série de meurtres est perpétrée à Paris. Ravic est chargé de l'enquête mais n'a pas encore mis la main sur le tueur qui s'en prend exclusivement aux jeunes femmes brunes. Le responsable de cette série de meurtre, c'est Jacques, un petit employé de banque qui vit seul dans un minuscule appartement et qui en secret, est amoureux de Pauline, une actrice célèbre, et inaccessible. Un Assassin qui Passe est l'une des rares excursions du cinéma français de l'époque dans le domaine du « serial killer ». Produit la même année que l'inusable classique de William Lustig Maniac, le film de Michel Vianey partait déjà avec un sérieux handicape et n'avait pas la moindre chance de lui faire de l'ombre. L’œuvre du français manque un peu trop de vigueur et de dialogues radicaux pour vraiment marquer les esprits.
Pas assez dur dans son propos, le film figure un personnage que la solitude a transformé en un monstre froid et sans émotions. La solitude, et même la peur des femme que l'inaccessibilité de celle qu'il aime accentue davantage. Face à lui, un flic cynique épaulé par un inspecteur au tempérament soupçonneux. Les meurtres sont d'une tristesse à pleurer. La faute à une mise en scène léthargique et à au visible détachement des acteurs qui semblent ne pas y croire.

jeudi 18 décembre 2014

Trois Films Sinon Rien: The Returned de Manuel Carballo (2013), Septic Man de Jesse Thomas Cook (2013), Contracted de Eric England (2013)



Au programme, un film de zombies canado-espagnol beaucoup plus profond qu'il n'y paraît, un superhéros digne de la firme Troma, et une soirée arrosée qui vire au cauchemar...

The Returned, c'est l'histoire d'un couple qui doit faire face à une terrible épidémie. Kate est médecin, Alex, lui, est professeur de musique. Il est surtout un « revenant ». Il a en effet contracté un virus qui lui permet de vivre normalement tant qu'il s'injecte un traitement spécifique qui isole celui-ci du reste de son organisme. Kate se procure frauduleusement des ampoules pour subvenir aux besoins de son compagnon. Aidés par un couple d'amis très proches, Kate et Alex vont devoir faire face à la prochaine pénurie de vaccin. En effet, une molécule de synthèse est en phase de test mais ne réagit pas positivement pour l'instant. Pire, un commando s'est lancé dans la recherche et l'extermination des « revenants ». Voilà donc ainsi que débute The Returned. Enfin presque puisque l'intro nous réserve quelques plans gratinés qui laissent présager d'un film plutôt sanglant. Ce que démentira très vite le reste du film. Car plutôt que de donner dans le énième film de zombies sanguinolent, le réalisateur Manuel Carballo préfère nettement donner à son œuvre les allures d'un drame fantastique. Et ça marche plutôt positivement.
On croit presque à cette histoire très émouvante qui tourne surtout autour des deux personnages principaux que sont Kate et Alex (Emily Hampshire, et Kris Holden-Ried). Le cinéaste en profite pour mettre en place une critique de la société comme le cinéma à l'habitude de nous en offrir. Les « revenants » du film ne peuvent évidemment nous faire oublier ces maladies qui ont jalonnées la vie de millions d'entre nous. A commencer par le SIDA. Éradication, concentration et ignorance sont au centre d'une intrigue qui se veut passionnante et qui promet même quelques bonnes surprises. The Returned décevra sans doute ceux qui ne jurent que par des hectolitres de sang. Ici, peu ou pas d'hémoglobine, mais une belle réflexion sur le comportement à avoir en cas d'épidémie...


Jack est le Septic Man. Un égoutier dont l'épouse Shelley attend un enfant de lui. A Collingwood, les morts se chiffrent en dizaines de morts. La responsable ? L'eau usée de la ville. Tout les habitants sont évacués. Tous sauf Jack qui accepte d'honorer un contrat proposé par un certain Phil Prosser. Alors que Shelley plie bagages pour ne pas mettre en péril la future naissance de leur bébé, Jack se rend dans les réserves d'eau de la ville afin de découvrir ce qui a bien pu les empoisonner. Voilà pour le pitch de départ de ce Septic Man qui a toutes les allures d'une bonne petite production Troma, et qui ressemble notamment au célèbre Toxic Avenger. Le film offre une vision très second degré qui ne sera pas nécessairement perçue par tout le monde. Enrobé d'une ambiance particulièrement glauque et de décors singulièrement crades, Septic Man s'enfonce peu à peu dans une noirceur nauséabonde que renforce l'apparition de deux frères totalement dingues qui se débarrassent de leurs cadavres encombrant en les jetant dans la fosse où se trouve enfermé Jack.
En réalité, Septic Man n'offre pas grand chose en pâture en terme d'histoire. A part l'évolution du mal qui s'attaque au personnage et sa lente agonie, le film est relativement ennuyeux. Et ce ne sont pas les incessants vomissements, ni les nombreuses scène crapoteuses qui vont changer quoi que ce soit à l'ennui qui disperse son parfum empoisonné. Mieux vaut être bien éveillé devant cette bande fumante car le sommeil guette le moindre signe de fatigue...

Samantha accepte l'invitation de son amie Alice à participer à une soirée chez elle. Là, elle y fait la connaissance d'un inconnu avec lequel elle va avoir un rapport non protégé. Ayant tout oublié ou presque, Samantha se réveille le lendemain matin chez elle avec une sévère gueule de bois. La jeune femme commence à ressentir des douleurs dans le bas du ventre. Elle est même victime d'une grande perte de sang. Elle consulte un médecin qui lui prescrit des médicaments en attendant les résultats des tests sanguins. Amoureuse de Nikki, Samantha vit chez sa mère. Une emprise trop forte qu'elle a du mal à supporter, d'autant plus que la maladie dont elle est atteinte ne fait que s'aggraver. Eric England se sert d'un moyen très efficace pour horrifier les spectateurs : la peur des maladies contagieuses. D'ailleurs, n'aperçoit-on pas un panneau préventif contre le SIDA ? L'analogie est donc évidente. Comme les symptômes, qui rappellent également un autre mal, lui, d'actualité, le virus Ebola. Alors que The Returned use d'une certaine finesse dans l'approche du mal, Contracted n'y va pas par quatre chemins. Autant dire que les hypocondriaques qui feront face jusqu'au bout à cette œuvre particulièrement graphique risquent de ressentir un certain nombre de symptômes. Le film rappelle un classique en noir et blanc signé Abel Ferrara, The Addiction. L'évolution de la maladie est ici visuellement décrite avec soin. Il n'est pas rare de ressentir un certain malaise. Car plus que la terrible dégradation physique de l'héroïne, c'est le comportement de son entourage, réfractaire à tout contact avec Samantha qui distille l'embarras. Contracted réussit le pari de remuer les estomacs, tout en convaincant avec force images, qu'il est plus que jamais important de rester prudent lors de rapports sexuels avec des inconnus. Une œuvre déstabilisante...

samedi 13 décembre 2014

Trois Films Sinon Rien: The Bleeding House de Philip Gelatt (2011), A Little Bit Zombie de Casey Walker (2012), Mørke Sjeler de César Ducasse et Mathieu Péteul (2011)



Au programme, une famille américaine en marge qui cache un lourd secret, un quatuor de jeunes canadiens aux prises avec un mal qui transforme l'homme en zombie, ainsi qu'un tueur, un père de famille, un flic et des zombies norvégiens...

La famille Smith vit dans une demeure isolée, loin de la ville et de ses habitants. Ses membres vivent reclus à cause d'un acte passé qu'ils ne parviennent pas à assumer. Marilyn, épouse de Matt et mère de Quentin et Gloria, décide de tout. C'est même elle qui refuse d'abord à un visiteur du nom de Nick de s'abriter chez eux pour la nuit. Mais l'individu lui inspirant confiance, Marilyn finit par l'accueillir dans leur foyer. Voici comment débute The Bleeding House, énième film d'horreur dont on croit tout d'abord avoir cerné les intentions avant de réévaluer nos impressions. L'idée est bonne, mais malheureusement, on se rend très vite compte que la réalisation ne suit pas. C'est mou, mais mou... Le scénario aurait très bien pu servir un court métrage. Un peu moins d'une heure trente, ça n'est pas bien long, mais ça l'est déjà trop pour la minceur du script qui ne parvient qu'en de très rares occasions à maintenir un semblant d'intérêt.
Fort heureusement, c'est l'arrivée de l'inconnu (Patrick Breen) qui élève très sensiblement le niveau. On comprend bien que les parents trouvent leur situation pesante, mais de là à ce que les acteurs jouent comme si les intraveineuses qu'ils vont plus tard avoir plantées dans le bras les tenait dès le début dans un état proche du coma, non merci. Le scénario évolue quelque peu, et apparaît même parfois dérangeant. Mais ce qui aurait pu être une œuvre en vase clos étouffante et morbide se révèle au final un petit film sans intérêt...

Dans le genre blague de potache, A Little Bit Zombie se pose en véritable spécimen du genre. Steve doit épouser bientôt celle qu'il aime, la jeune (et toute refaite) Tina. Accompagnés de la sœur de Steve, Sara, et de son époux Craig, les deux jeunes amoureux vont vivre une expérience pour le moins curieuse. En effet, piqué par un moustique se trimbalant un virus propageant un mal transformant les humains en zombies, c'est Steve qui va en faire les frais. Heureusement, le quatuor va croiser la route d'un chasseur de morts-vivants accompagné de son assistante Penny. Produit par One Million Dollar Film (OMDF), A Little Bit Zombie et clairement un petit film, sans prétention, qui ne cherche surtout pas à faire peur (bien mal lui en aurait pris), et qui reste une production basée essentiellement sur la volonté de donner corps à une petite comédie horrifique sans prétentions. D'un point de vue sanguinolent, le film demeure avare en terme d'hémoglobine. Très peu de sanf en effet, et quelques tête éclatées grâce à la magie des images de synthèse. Mais mon dieu que cela est moche. Comme l’œuvre est tout d'abord une comédie, on ne critiquera pas trop la médiocrité des effets-spéciaux et l'on s'attardera plutôt sur l'humour. Si cela passe parfois, on ne peut pas dire que le film est irrésistiblement drôle. C'est parfois très lourd, et même de temps en temps quelque peu vulgaire. Le film de Casey Walker est en définitive une caricature des films de zombies, et s'il ne fait pas partie des pires productions du genre, il ne demeurera malheureusement pas non plus dans le top dix des œuvres qui s'y consacrent...

Mørke Sjeler est un film franco-norvégien signé César Ducasse et Mathieu Péteul. Deux cinéastes français qui pourtant ont choisi de tourner leur œuvre en Norvège. Le film commence de manière classique avec le meurtre d'une jeune femme dans un parc. Victime d'un tueur armé d'une perceuse, elle est retrouvée morte et son corps, après avoir été autopsié par un médecin légiste, est envoyé au « frigo ». Morte ? Pas vraiment. En effet, la jeune femme va se réveiller et retourner tout naturellement chez son père. Un homme déboussolé qui va lui-même mener sa propre enquête pour savoir ce qui est arrivé à sa fille. Actrices et acteurs norvègiens. Décors froids et sinistres. Une histoire qui peu à peu déroule son fil et mène le spectateur vers divers horizons. Ne sachant visiblement pas vers quel but mener leur œuvre, Ducasse et Péteul en font un fourre-tout maladroit. Les amateurs de policier, thriller, épouvante, horreur, fantastique, zombies et slashers y trouveront leur compte. Du moins, s'ils font fi des innombrables défauts et incohérences de ce Mørke Sjeler qui sent parfois un peu trop l'amateurisme. On ne sait pas trop où veulent en venir les cinéastes. D'ailleurs, il ne faudra pas s'attendre à une conclusion limpide. Tout ceci apparaît comme un travail bâclé, qui de plus s'amuse à plagié un autre film, lui aussi tourné avec des bout de ficelles mais depuis, devenu une œuvre culte : Bad Taste de Peter Jackson. Il y a tellement de ressemblance entre certains plans que la comparaison est inévitable. Mais alors que Jackson faisait montre d'un réel tlent pour le montage, ici, on se retrouve avec une œuvrette qui cumule trop de tares pour que l'on se passionne vraiment pour le déroulement de son récit. Et c'est bien dommage car Mørke Sjeler possédait au départ un beau potentiel...

lundi 8 décembre 2014

Trois Films Sinon Rien : Honeymoon de Leigh Janiak (2014), It's in the Blood de Scooter Downey (2011), 247°F de Levan Bakhia et Beqa Jguburi (2011)



Au programme cette fois-ci, une lune de miel qui tourne au vinaigre,un sous-Predator mâtiné de drame familial et un huis-clos brûlant et humide qui laisse de marbre !!!


Paul et Béa filent le parfait amour. Ils viennent de se marier et se retrouvent à la campagne dans une très belle demeure appartenant au père de la jeune femme. Dans le petit village d'à coté, il rencontrent un ancien camarade de jeux de Béa dont le comportement curieux les laisse circonspects. Une nuit, le bonheur des jeunes mariés va cependant être troublé par un étrange événement. Croyant s'être réveillé tôt le matin avec l'intention d'aller pécher pour sa jeune épouse, Paul constate qu'il est plongé au cœur de la nuit. Pire : lorsqu'il retourne se coucher, Béa a disparu. Il part à sa recherche et, sans réponse de Béa commence à s'inquiéter. Ce n'est qu'au bout d'un moment qu'il la retrouve, hagarde et plantée au beau milieu des bois...
Réalisé par Leigh Janiak, Honeymoon est un film d'épouvante particulièrement efficace. Mais qu'à-t-il pu arriver à Béa pour qu'elle change ainsi ? S'il l'on a l'habitude d'analyser tout événement se déroulant dans un film, on devine assez vite les raisons de son état. On préfère même se dire que l'on est dans l'erreur pour ne pas corrompre l'intérêt du film. Honeymoon crée un climat véritablement angoissant, plaçant très souvent la caméra dans le dos de Paul (Harry Treadaway) pour nous donner l'illusion d'être avec lui. L'opacité de certaines images, sans être vraiment gênante, accentue en réalité cette montée d'adrénaline que cultive déjà le mystère entourant le comportement de Béa. Quelques éléments tentent de disperser le spectateur (la présence de l'ancien, et très nerveux, camarade de jeu de Béa) mais les certitudes prennent forme malheureusement trop vite. L'un des aspect les plus convaincants, c'est cette transformation opérée chez Béa (Rose Leslie). Tout naturellement, visage blême et sans maquillage, l'actrice finit par ficher la frousse. Alors que le début laisser présager un énième found-footage, Honeymoon se révèle au final une belle réussite dans le domaine de l'épouvante...

Lance Henriksen dans un survival ne peut laisser présager que du bon, non ? On aime l'acteur, on l'adore. Alors pourquoi It's in the Blood déçoit tant ? Ben justement, parce que l'on aime Lance Henriksen, qu'on l'adore. Effectivement, ce film signé Scooter Downey se casse la gueule assez rapidement. Déjà, l'image trop lisse rappelle ces sempiternels téléfilm du dimanche après-midi sur la six. On aurait préféré une image crasseuse et pas simplement ces effets sophistiqués qui finissent par lasser. Peu de mystère entoure la « chose » qui profite de la randonnée d'un père et de son fils pour leur faire la misère. Downey veut à tout pris assimiler les rapports houleux des deux hommes, du moins, leur passé, à ce qu'ils sont en train de vivre. Un sujet qui ne sent déjà pas trop bon. C'est du déjà vu, oui, pourtant, It's in the Blood est assez curieux dans son traitement. D'incessants flash-back entremêlés de visions étranges paraissent avoir été collés par un monteur schizophrène sous acides.
Lance Henriksen et sa voix rauque font ce qu'ils peuvent mais la sauce ne prends jamais vraiment. Même avec la motivation du jeune Sean Elliot, on n'y croit pas. Et ce qui plombe définitivement le film, c'est l'obligatoire comparaison qui naît lorsque apparaît ce qui semble en vouloir aux héros. On pense forcément à Schwarzy et la créature qui le traque dans le Predator de John McTiernan. De plus, on comptait quand même profiter d'une bestiole assez classe d'un point de vue morphologique, mais lorsqu'elle est filmée en gros plan, on regrette presque notre absence de trouble de la vision. C'est clair, on dirait pac-man brûlé au troisième degré. Ceux qui verront It's in the Blood comprendront...

On descend d'un cran supplémentaire en terme de qualité avec 247°F. Un titre aussi étrange qu'est simpliste le scénario. Placez un ancienne accidentée de la route, traumatisée après avoir perdu son compagnon, et enfermée dans un sauna en compagnie de plusieurs personnes de son âge. Voilà pour l'histoire. Il ne faudra pas s'attendre à être bouleversés ni effrayés par le sort qui attend ces jeunes gens dont le Q.I ne doit pas dépasser celui d'une huître en période de reproduction.
A trop entendre les donzelles gueuler à pleins poumons, on en vient à avoir de sombres pensées. Comme les imaginer cuire comme si le groupe était enfermé dans un four par exemple. En fait, il ne faut s'attendre à rien de spécial avec 247°F. Le suspens, s'il y en a, est très mal exploité. On aurait tout de même pu compter sur quelques moments de bravoure mais non, rien, c'est le vide sidéral. Le jeu d'acteur est insipide et la mise en scène des plus académique et sans aucune prise de risque. 247°F n'est même pas amusant à regarder et ne sera donc pas à conseiller en cas de soirée entre potes. A moins d'être sérieusement éméchés avant...

vendredi 5 décembre 2014

Trois Films Sinon Rien : In Fear de Jeremy Lovering (2013), Dernière Séance de Laurent Achard (2010), The Canal de Ivan Kavanagh (2014)



Au programme cette fois-ci, un film britannique entièrement tourné en forêt, un long-métrage français « dédié » au septième art, et une œuvre irlandaise adultère brouillant les pistes.

Pour fêter leur rencontre qui a eu lieu deux semaines auparavant, Tom invite Lucy dans un hôtel perdu dans la campagne anglaise. Après avoir fait un arrêt dans un restaurant situé au bord d'une route, le couple prend la direction de l’hôtel en passant sinueux sur lequel ils vont se perdre. Malgré la présence de nombreux panneaux signalant la proximité du site où ils sont censés se rendre, ils ne font que tourner en rond et se retrouvent systématiquement devant une curieuse demeure.
La nuit approche à grands pas, le réservoir d'essence se vide à vue d’œil et de curieux événements viennent émailler le voyage de Tom et Lucy : Alors qu'ils n'ont pas quitté la voiture d'un œil, ils trouvent dispersés sur la route les vêtements de la jeunes femme. Cette dernière voit même des silhouette sur le bord de la route. Le chemin qui mène à l’hôtel semble encore long. Comme cette nuit qui devient, à mesure que le temps passe, de plus en plus impénétrable.
C'est clair, In Fear ne révolutionnera pas le genre « épouvante » avec son scénario ultra basique et ses personnages conventionnels. Pourtant, il se dégage de ce petit film une réelle angoisse. Allez savoir pourquoi, mais les décors agissent comme un véritable anxiogène. Surtout durant la première demi-heure. Le cadre, allié à une bande-son inquiétante, est des plus austère. Déprimante, l’œuvre l'est donc dans ce premier tiers du film. On pourra donc regretter l'évolution quelque peu caractéristique de ce genre de film, ce qui finit par nuire à l'intérêt, d'autant plus que la relative courte durée de In Fear n'évite pas à une certaine lassitude de s'installer. Et c'est bien dommage. Le film de Jeremy Lovering se regardera donc sans véritable déplaisir mais ne restera pas dans les annales du cinéma d'épouvante, genre qu'il peine à renouveler...

Sylvain est cinéphile. Caissier, programmateur et projectionniste d'un petit cinéma de quartier, il va bientôt devoir quitter son emploi car le propriétaire des lieux à l'intention de faire faire des travaux afin de transformer le cinéma en un commerce beaucoup plus lucratif. Enfant, Sylvain était poussé par une mère autoritaire qui voulait faire de lui une star du cinéma. Depuis, elle est morte et son fils n'a pas exaucé son vœux. Sylvain vit dans les sous-sols du cinéma. Une pièce exiguë dans laquelle il entretient un véritable culte pour sa génitrice. Chaque soir, après la dernière séance, le jeune homme parcourt les nuits sombres de la ville à la recherche de proies féminines dont il prélève une oreille après les avoir tuées. Dernière Séance de Laurent Achard est une œuvre véritablement atypique dans le paysage cinématographique français.
Le film s'attarde sur le personnage d'un serial killer qu’interprète avec justesse Pascal Cervo. Si le film fait froid dans le dos, ça n'est pas tant en raison des agissements du tueur mais plutôt à cause de l'environnement dans lequel il baigne. L’œuvre est emprunte d'un sentiment de solitude tellement puissant qu'il finit par mettre mal à l'aise. Les meurtres eux oscillent entre suggestion et horreur pure. Les rapports qu'entretiennent Sylvain et sa mère (Karole Rocher) rappellent vaguement ceux du traumatisant Maniac de William Lustig tout en demeurant relativement soft en comparaison.
Dernière Séance est une œuvre curieuse, pessimiste et talentueusement filmée. A découvrir...

Un film qui nous vient d'Irlande n'étant pas chose commune, espérons que The Canal va faire preuve d'un intérêt suffisant pour nous donner envie d'aller voir plus loin ce que cache cette contrée en matière de cinéma. Un couple, David et Alice, s'installe dans une luxueuse demeure. Cinq ans plus tard, rien ne va plus. David ne le sait pas encore mais Alice a l'intention de le quitter et d'emporter avec elle leur fils Billy. Un soir, alors que David suit son épouse qui est au bras de celui qu'il suppose être on amant, fait une étrange rencontre dans des toilettes à la « déco » sordide. C'est le point de départ d'une aventure extraordinairement sordide. Alice est retrouvée noyée dans le canal qui jouxte le quartier où ils vivent. The Canal aurait pu être un film de fantômes comme les autres, sauf qu'il joue sur un autre registre également : celui de la culpabilité. Drame et (ou) film fantastique, The Canal nous promène où il veut sans qu'à aucun moment on ne sache définitivement de quoi il retourne.
Le cinéaste Ivan Kavanagh mèle différents styles pour le bonheur du cinéphile. Drame, thriller, épouvante, fantastique. On ne sait où donner de la tête d'autant plus qu'il crée un climat de tension et de paranoïa extrêmement bien fichu. Rupert Evans campe à merveille ce père aux abois qui veut connaître la vérité sur la disparition de son épouse. Antonia Campbell-Hughes joue quand à elle le rôle de la collègue-amie amoureuse de David qui aimerait débarrasser celui-ci de son obsession. Comme dans tout bon film du genre, il faut bien un flic pour coller aux basques du héros. Le rôle est dévolu ici à l'acteur Steve Oram. The Canal sort clairement du lot des films de fantômes. Ici rien n'est écrit d'avance et la fin nous réserve quelques surprises. L'ambiance cauchemardesque est terriblement bien retranscrite et démontre qu'en Europe on est capable de faire aussi bien, sinon mieux qu'en Amérique...
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