Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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mardi 25 février 2014

La Trilogie de Jeanne Labrune: C'est Le Bouquet



A sept heures du matin, Catherine décroche le téléphone. A l'autre bout du fil, c'est Kirsch, un vieil ami qu'elle n'a pas vu depuis de nombreuses années. Quinze ans qu'il ne se sont pas vus, mais Kirsch a choisit de reprendre contact après avoir assisté à une séance cinéma consacrée à Buster Keaton. Catherine est en colère d'avoir été dérangée si tôt dans la matinée. Elle décide d'en parler à son compagnon Raphaël, lequel finit par se prendre une volée de reproches. Très énervé, Raphaël se rend à son travail et s'en prend alors à son patron, Stéphane, directeur d'une start-up, qui le vire après s'être pris une série de critiques de la part de son employé.

Kirsch revient à l'assaut et dépose un bouquet de fleurs chez les voisins de Catherine et Raphaël qui hésitent à lire le petit mot qui l'accompagne. Ils ouvrent l'enveloppe et décident finalement de déposer le bouquet devant la porte de Catherine et Raphaël en omettant volontairement d'y replacer le petit mot. Plus tard, Catherine fait route vers le restaurant Les Fleurs du Mekong. Perdue et affolée, elle bouscule un vieil homme auprès duquel elle entame une conversation. Pressée, Catherine se fait offrir par Robert une carte sur laquelle et inscrit son numéro de téléphone, histoire de se reparler plus tard. Elle finit par retrouver Raphaël dans un restaurant asiatique situé dans une ruelle mal éclairée. Pas cher mais bonne, la cuisine de l'établissement se hisse à la hauteur des possibilités financière du nouveau chômeur.

Quelque temps plus tard, Raphaël appelle Stéphane afin de savoir si ce dernier est près à le réengager auprès de lui. Devant le refus de son ancien patron, Raphaël lui fait croire qu'il n'aurait de toute manière pas accepté de retravailler pour lui d'autant plus que la concurrence est déjà prête à l'engager. Stéphane, furibond, se confie à sa secrétaire, Edith, qui parallèlement est une excellente amie de Raphaël. La jeune femme complimente celui-ci, en, rajoutant quelque peu sur ses compétences, et file ensuite lui confier l'envie de son patron de voir Raphaël réintégrer l'entreprise..

C'est Le Bouquet ! est le second volet d'une trilogie initiée avec Ça Ira Mieux Demain en 2000 et achevée en 2004 avec le troisième volet Cause Toujours. Réalisé en 2001, C'est Le Bouquet !met en scène Jean-Pierre Darroussin (qui participe aux trois projets), Sandrine Kimberlain, Dominique Blanc, Maurice Benichou ou encore Jean-Claude Brialy et Dominique Besnehard. Le film est une succession de scénettes filmées majoritairement dans un immeuble parisien entre la loge du concierge, l'appartement de Raphaël et Catherine, et celui de leurs voisins les plus proches. L’œuvre est plus proche de la pièce de théâtre filmée que d'un véritable film.

On a tout d'abord des difficultés à suivre le cheminement des personnages. Le fil conducteur de leurs aventure est parfois si fragile et labyrinthique que l'on a du mal à cerner les intentions de la cinéaste Jeanne Labrune. Les premières qui opposent Jean-Pierre Darroussin et Dominique Blanc demandent un effort intense. On hésite entre le désir d'aller plus en profondeur dans l'histoire et celui d'évoquer la fatigue, histoire de donner une fin à l'agonie que revêt le trop farfelu personnage interprété par Dominique Blanc.

Mais, mieux vaut s'armer de courage car la récompense ne tarde pas à venir. Original, intriguant et finalement attachant, le scénario finit par s'éclaircir et c'est ainsi que l'on finit par saisir le fond de l'histoire (même si la fin laisse une curieuse impression). On retiendra également la sublime musique de Philip Glass avec des extraits tirés de deux opéras (Satygraha et Akhnaten). Deux superbes œuvres qui trouvent pourtant une drôle de place dans ce film. Un décalage qui colle finalement assez bien au contenu de C'est Le Bouquet !..

mercredi 19 février 2014

Holiday de Guillaume Nicloux (2010)




Michel Trémois déboule un soir, affolé, dans une pharmacie proche d'une gare. Le propriétaire des lieux se rappelle de cet homme qui s'est déjà présenté à lui la veille afin d'appeler un taxi. Le pharmacien et son épouse lui proposent gentiment de passer la nuit chez lui. Les événements qui se sont produits les deux derniers jours se bousculent alors dans son esprit.


Alors qu'il a échoué en compagnie de sa femme Nadine et de sa belle-mère Christiane Mercier dans un hôtel à l'excellente réputation, une série d'événements l'ont conduit à se retrouver impliqué dans le meurtre de Eva Lopez, cantatrice et accessoirement, propriétaire de l'établissement. Déjà qu'entre Nadine et Michel les rapports se font de plus en plus difficiles (Nadine n'éprouve plus aucun plaisir au contact de Michel), l'homme croise le chemin de personnages pour le moins curieux et énigmatiques : Richard Ponce, une espèce de détective affublé d'une abominable dentition et qui parcourt les couloirs de l'hôtel. Anthony Rivière, un homme adultère prédisposé à se laisser attacher aux montants de son lit afin de satisfaire sa maîtresse. Marie-Paule, une employée illuminée persuadée que l'invasion des Atlantes, que seuls quelques élus ont la possibilité de voir, a commencé. Ou encore, Hervé Delteil, qui rôde dans l'hôtel et passe son temps à geindre depuis le départ de son épouse deux ans plus tôt...



Guillaume Nicloux réalise ici une œuvre fantaisiste remplie de scènes savoureusement décalées. Déjà, le générique du début interloque avec ses matières qui s'écoulent et dont le spectateur se fait une idée aussi rapide que précise. Elle reflètent à elle-seules et résument le contenu de ce qui va suivre. Holiday est un rêve éveillé qui tient autant du songe que du cauchemar. Les vomissures, semences et autres tâches de sang sont le résultats des excès dont se rendent coupables les locataires de l'hôtel. Un nain libertin et fumeur d'herbe accompagné d'une femme qui met assez facilement sa poitrine à l'air propose à Michel (le toujours excellent Jean-Pierre Darroussin) une partie carrée que ce dernier rejette avec vigueur avant d'aller s'enfoncer dans les affres d'une drogue beaucoup plus efficace et officiellement admise par les autorités : le somnifère. Le début d'une incroyable aventure. Un chemin pavé de rencontres grotesques desquelles le spectateur parvient à s'arracher quelques sourires. Un humour noir, grinçant et parfois provoquant que quelques longueurs viennent entacher.


Darroussin dépérit en direct, devant nos yeux de voyeurs impuissants. Sa femme découvre l'orgasme auprès d'un parfait inconnu. On se fiche un peu du destin de cet homme qui voudrait motiver sa femme à extérioriser ses fantasmes mais qui la bride lorsqu'elle s'y met. Guillaume Nicloux, Jean-Bernard Pouy et Nathalie Lenthreau concoctent un scénario digne d'un roman d'Agatha Christie sous influence de drogues dures.

Autour d'une bande de joyeux lurons qui prennent leur rôle (peut-être pas) très au sérieux, le scénario rocambolesque chemine vers une issue qui confine à l'enquête policière avec à la clé, la révélation du meurtrier. Celle-ci se révèle finalement assez classique avec un regroupement des personnages à la manière d'un Hercule poirot du dimanche récoltant des applaudissements une fois le nom de l'assassin révélé. Holiday est donc un film plaisant, original, amusant sans vraiment être à mourir de rire. Une surprise agréable...

jeudi 13 février 2014

War Of The World de byron Haskin (1954)


La petite ville de Linda Rosa est le témoin de la chute d'une météorite qui vient s'écraser aux abords de son agglomération. Intriguée, la population se rassemble autour du brûlant objet. Des dizaines de fumerolles se dégagent des interstices de l'immense caillou que le docteur Clayton Forrester s’étonne de constater que la chute a généré peu de dégâts collatéraux.

Intéressé par l'objet, il préfère cependant attendre que celui-ci ait refroidit, d'autant plus qu'après analyses, il est manifeste qu'il dégage une forte radioactivité. Invité à venir s'abriter dans la demeure du pasteur Matthew Collins et de sa nièce Sylvia Van Buren, Clayton Forrester s'éloigne en leur compagnie de la météorite alors que trois hommes sont consignés afin de la surveiller durant leur absence.

Plus tard, et alors que les habitants de Linda Rosa sont réunis dans la salle des fêtes de la ville, les trois hommes qui surveillent la météorite sont témoins d'un étrange phénomène. En effet, à son sommet, une minuscule partie se détache et laisse a place à un trou circulaire duquel s'extrait un curieuse forme métallique. Un long cou surmonté d'un œil qui guette alors les alentours et fait feu sur les trois hommes stupéfaits qui tombent en poussière sur place.

A Linda Rosa, la fête bat son plein lorsque l’électricité s'éteint subitement. Les musiciens s'arrêtent et tous les hommes présents constatent que leur montre s'est arrêtée. Clayton Forrester demande au shérif de lui confier sa boussole et constate que l'aiguille ne donne plus vers le nord mais vers le site où s'est écrasé la météorite.

C'est ainsi qu'il part accompagné des autorités, du pasteur et de sa nièce sur les lieux du crash pour constater que les trois hommes ont disparu...

La guerre Des Monde de byron Haskin s'inspire du roman éponyme de H.G.Wells. Parmi les œuvres cinématographiques relatant une invasion d'extraterrestres belliqueux, celle-ci fait partie des plus fameuses, des plus réussies, et des plus célèbres. Si dans le roman, les aliens ont l'apparence de tripodes (de ceux que l'on découvre dans le décevant remake tourné longtemps après par Steven Spielberg avec le très énervant Tom Cruise dans le rôle principal), c'est parce qu'à l'époque il était inimaginable de pouvoir créer de manière crédible des structures aussi complexes. Alors, et même si leur animation n'a rien de remarquable, il fut beaucoup plus simple de concevoir des extraterrestres se mouvant à bord de vaisseaux.

On retrouve une fois encore cette habituelle complicité entre le chercheur et la jeune et jolie jeune femme qui l'assiste. L'armée américaine est mise à rude épreuve puisqu'elle n'est pas en mesure d'irriguer l'incessant et mortel ballet dont se rendent responsables des êtres venus de la planète Mars.

Revoir La Guerre Des Mondes fera du bien à tous ceux qui ne l'ont pas encore découvert, et surtout à ceux qui en ont marre de ces habituels clichés qui montrent une force d'armée américaine toujours supérieure aux autres et souvent seule capable d'endiguer ce genre de phénomènes. Des dizaines d’œuvres qui ont toujours passablement servi de prétexte pour faire la propagande de ces grandes et belles troupes suréquipées.

L'interprétation est généralement bonne, servie principalement par l'acteur Gene Barry (l'excellent épisode pilote de Columbo : Inculpé De Meurtre). Les effets-spéciaux, relativement kitsch restent d'honnête facture compte tenu de l'âge du film. L'intrigue demeure passionnante, surtout lorsque l'on constate l'impuissance des armées du monde entier devant le fléau que représente l'arrivée des extraterrestres. Si quelques menus détails paraissent exagérés, on pourra épiloguer sur la vraisemblance ou non de la conclusion, alors qu'elle démontre l'évidente nécessite d'avoir un maximum d'informations lorsqu'il s'agit de conquérir un terrain inconnu. C'est ainsi que les extraterrestres vont connaître une désillusion à la hauteur de leurs ambitions premières. Un chef-d’œuvre intemporel !

vendredi 7 février 2014

After Hours de Martin Scorsese (1985) - ★★★★★★★★☆☆



Paul Hacket, jeune informaticien, se détend après le travail à la table d'un petit restaurant. Accosté par Marcy Franklin, passionnée par le roman que Paul est en train de lire, l'homme et la femme se rapprochent et démarrent une courte conversation. Invité à se rendre plus tard chez l'amie de Marcy, Kiki Bridges qui confectionne des presses-papiers moulés en plâtre, Paul prend un taxi mais y perd le seul billet de vingt dollars qu'il possède et se retrouve sans un sou. Abandonné par un chauffeur mécontent, il fait à pieds le reste de la route qui mène dans le quartier où vit Marcy. Arrivé jusqu'à l'appartement de Kiki, il constate que Marcy s'est absentée. Lorsque celle-ci revient, ils fument ensemble un peu d'herbe et alors que la jeune femme s'éloigne durant un court instant, Paul tombe sur un ouvrage consacré aux greffes des grands brûlés. Marcy revient en tenue légère et alors que les deux nouveaux amis conversent, Paul aperçoit sur l'une des cuisses de Marcy, une griffure. Il a également vu la jeune femme revenir plus tôt avec un petit sachet contenant une pommade pour peaux sèches.Paul prend la fuite et s'engouffre dans le métro afin de rentrer chez lui. 

Mais comme il n'a pas assez de monnaie sur lui, il est viré sans ménagement par un agent de sécurité. Se retrouvant sous la pluie, il file se mettre à l'abri du Terminus Bar dont le propriétaire lui apprend qu'un cambrioleur sévit dans le quartier...After Hours est le dixième film de Martin Scorseses qui dans sa carrière de cinéaste plutôt spécialisé dans le milieu mafieux et les policiers, fait ici une entorse. ET quelle entorse. L’œuvre est un petit bijou d'humour noir. Le cauchemar éveillé d'un homme qui découvre un univers nocturne qui lui est totalement étranger. Une succession de bévues qui le mènent droit en Enfer. Et tout ça parce qu'il s'est dégonflé devant des images terribles de grands brûlés et qu'il a pensé que Marcy en était garnie.Mais là où se situe le génie du film de Scorseses, c'est la multitude de ramifications qui font de cette nuit un cauchemar dont Paul n'arrive décidément pas à se dépêtrer. Il a beau se réfugier dans un bar, chez une serveuse ou encore dans une boite de nuit thématique particulièrement glauque, chaque fois il est confronté à des personnages totalement barges qui au premier abord paraissent pourtant tout à fait quelconque. Et puis, cet homme étranger au quartier, que personne avant Marcy n'avait jamais vu, devient le coupable idéal dans la série de cambriolages qui touchent la région. 

Mais cela ne semble rien en comparaison avec la mort de Marcy. Que Paul découvre lui-même allongée sur son lit, une boite de médicaments vides posée sur la table de nuit.Griffin Dunne campe un Paul dépassé par les événements. Au bord de la crise de nerfs et de la folie, il interprète un personnage confronté aux pires situations. Au départ peu téméraire, il fini par trouver un peu de courage même si celui-ci se fait très discret. Il lui arrive plus souvent qu'à sont tour de se réfugier sous les jupes de femmes un peu paumées. Les personnages semblent être liés par un même destin. Tous se connaissent et vivent au rythme de la nuit. Comédie, After Hours demeure parfois pourtant assez déroutant, voire dérangeant. Si l'aventure est au départ particulièrement molle, c'est pour mieux distiller au fil de l'intrigue un rythme soutenu, qui ne cesse de s’accélérer, jusqu'à une chute finale particulièrement ubuesque. Une merveille où ne font que passer des acteurs et actrices savoureux, Griffin Dunne et Rosanna Arquette en tête.

lundi 3 février 2014

Les Tueurs Qui Inspirent Le 7ème Art: Ronald Defeo "Amityville 2: Le Possédé" de Damiano Damiani


De la fiction...



Anthony Montelli, sa femme Dolores et leur quatre enfants Sonny, Patricia, Mark et Jan s'installent dans une jolie demeure de la province d'Amityville. La maison est une agréable bâtisse de style colonial et prépare la famille à une existence des plus agréables. Pourtant, le calme apparent des lieux va très vite laisser la place à des événements étranges provenant d'une pièce cachée derrière l'un des murs de la cave. Une entité qui semble s’intéresser de près à Sonny, l’aîné des Montelli et qui entretient avec son père de difficiles rapports. En effet, le fils a de plus en plus de mal à accepter le comportement violent du père et sa fragilité facilite ce qui va alors s'apparenter à une véritable possession. Sonny se comporte tout d'abord vis à vis de l'église et de son représentant le père Adamsky, de manière plutôt curieuse. Fuyant l'homme de dieu, l'adolescent se réfugie dans sa chambre. Ensuite, d'étranges modifications physiques s'opèrent chez lui. Par la suite, il entretient avec sa sœur Patricia une relation incestueuse. Sonny semble ne plus être en mesure de contrôler ses pensées, d'autant plus qu'une voix lui ordonne à longueur de temps de se débarrasser des membres de sa propre famille...



 
Amityville 2 : Le Possédé de Damiano Damiani sort en 1982, soit trois ans après Amityville, La Maison Du Diable, une référence en matière de film d'épouvante tiré d'un fait divers réel survenu dans la bourgade du même nom dans l'état de New-York en 1974. Une suite donc qui n'en n'est pas vraiment une puisqu'il s'agit en réalité d'une préquelle revenant non pas sur les événements fantastiques dont furent victimes les membres de la famille Lutz mais sur le massacre qui survint dans la soirée du 15 novembre 1974.







Mais plutôt que de s'attacher à recréer le fait divers d'un point de vue strictement réaliste, Damiano Damiani s'attarde sur l'éventualité d'une possession du tueur, justifiant ainsi ses actes. Ce choix permet également de rester dans un même cadre horrifique que dans le premier épisode d'une saga qui comptera jusqu'en 2012, onze épisodes allant du meilleur (les trois premiers opus), au pire (le reste de la saga).









... à la réalité



Ronald est le fils aîné de la famille Defeo. Outre son père et sa mère, il vit avec ses deux sœurs Allison et Daws ainsi que ses deux frères Mark et John dans une jolie demeure située à Amityville dans l'état de New-York. Le soir du 15 novembre 1974, et alors qu'il rentre d'une soirée arrosée, le jeune homme se saisit de la carabine du paternel, monte à l'étage et tue froidement la famille toute entière. Il est aussitôt arrêté par les forces de l'ordre mais affirme ne pas être responsable des faits qui lui sont reprochés. En effet, Ronald prétend avoir entendu une voix, celle du Diable, lui ordonner de tuer toute sa famille. Plaidant la folie lors du procès, il est condamné à une très longue peine de prison. Aujourd'hui, Ronald Defeo continue de purger sa condamnation dans la prison de Green Haven à New-York.
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