Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mercredi 16 juillet 2014

La Traque de Serge Leroy (1975)




Un train de nuit s'arrête dans un petit village de Normandie. En descend Helen Wells, une jeune et jolie anglaise qui part s'installer pour quelques jours à la Guettière, une jolie ferme perdue en pleine campagne. Alors qu'elle vient prendre possession des clés à l'auberge du village, elle est accostée par Philippe Mansart, un homme adultère qui vient de quitter la chambre dans laquelle il a l'habitude de retrouver sa maîtresse, Françoise Sutter. Le mari de cette dernière est au courant de la relation qu'entretiennent son épouse et son amant. Mansart est marié et compte bien profiter de l'immense fortune de son beau-père. Lorsqu'il croise à l'accueil de l'auberge la jeune anglaise, il lui propose de l'accompagner jusqu'à la Guettière. La jeune femme accepte et monte dans la voiture de Mansart qui, très vite, est rattrapé par deux hommes, les frères Danville, qui s'amusent à percuter la voiture de l'homme à l'aide de leur véhicule. Suivis par les frangins, Mansart et Helen s'arrêtent aux abords de la ferme. Paul et Albert Danville descendent de leur véhicule et approchent la jeune anglaise. Séduits, les deux hommes éméchés ont un comportement douteux. Attirés par la beauté de la jeune femme, ils la laissent cependant se rendre en toute liberté jusqu'à la Guettière.

Le lendemain, les trois hommes se retrouvent en pleine forêt, rejoints par David Sutter, l'époux de Françoise, le capitaine Nimier, Rollin, Chamond et Maurois. La bande a visiblement déjà bu beaucoup d'alcool. Armés de fusils, les homme parient sur celui qui récoltera le plus de trophées. Un lapin, puis un sanglier. C'est pour l'instant tout ce que le groupe a récolté. Helen Wells se promène aux alentours de la ferme où elle loge lorsqu'elle tombe sur les ruines d'une vieille chapelle. Alors qu'elle scrute une petite sculpture représentant la vierge, elle entend un chien aboyer et s'approcher d'elle. Très vite rattrapé par ses maîtres, Paul et Albert Mansart. Les deux hommes s'étonnent de la présence de la jeune femme et, alors que cette dernière tente de quitter les lieux, c'est le dérapage. Les frères lui sautent dessus et tandis qu'Albert la retient prisonnière entre ses bras, Paul, lui, la viole...

La Traque de Serge Leroy est l'une des rares excursions dans les domaines du Survival et du Rape (but not) Revenge. L’œuvre plonge une jeune étrangère (Mimsy Farmer) au cœur d'une forêt austère, dans un pays qui lui est presque étranger. Victime de la bêtise et de l'inconscience d'une bande de chasseurs alcoolisés elle va connaître les pires heures de son existence. D'abord violée, puis pourchassée, elle aura entre-temps eut le temps de tirer sur son agresseur.

Le portrait qui est fait des bourgeois de ce petit village insignifiant de Normandie est pathétique. Au premier abord, la confiance vient des quelques rares personnages que croise sur sa route la jeune anglaise. Mansart (Jean-Luc Bideau), Rollin (Paul Crauchet), David Sutter (Michael Lonsdale), Nimier (Michel Constantin) et Chamond (Michel Robin) sont à priori des hommes responsables. Seul Albert et Paul Danville (Jean-Pierre Marielle et Philippe Léotard) arborent des visages de paysans inquiétants, bourrus et déséquilibrés.

On pense fatalement à une issue positive. Mais c'est sans compter sur les petits secrets qu'entourent certains d'entre eux et desquels naissent une profonde lâcheté et une collaboration forcée. La Traque a parfois des allures de téléfilm. L'interprétation est parfois délicate. Il arrive parfois d'être touchés par les événements, surtout si l'on compare la solitude qui entoure la jeune et très frêle jeune femme avec la rudesse de ces chasseurs qui donnera une image définitivement négative à ceux qui ne les portent déjà pas dans leur cœur.

La Traque est donc une expérience appréciable pour plusieurs raisons. C'est d'abord l'une des rares excursions dans un genre qui généralement se fourvoie avec les domaines de l'horreur et de l'épouvante (à noter qu'un autre film, Canicule de Yves Boisset, parvient également à rendre hommage avec brio à ce type de films). Ensuite, il est estimable de constater à quel point l’œuvre s'imprègne d'un pessimisme extrême. Pas de happy end ni de jugement moral. On ne justifie aucun acte. On n'en condamne aucun non plus, chacun y percevant un intérêt personnel au risque de remettre en question ses propres valeurs. Une belle réussite...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...