Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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dimanche 24 avril 2016

Bastard de Powell Robinson et Patrick Robert Young (2015)



Hannah et West, s'aiment et se sont mariés. Ils ont pris rendez-vous dans une petite ville des États-Unis, à Cortland, afin d'y donner un concert. Sur la route, ils prennent deux jeunes auto-stoppeurs. Betty et Jake. Ils ont fuit leur famille et leur quartier et ont décidé de voler de leurs propres ailes. Lorsqu'ils arrivent tous les quatre à Cortland, le propriétaire d'un bar leur indique un hôtel où ,ils pourront passer la nuit. À trois kilomètres de distance se trouve en effet un Bed & Breakfast tenu par Rachael. Elle indique aux nouveaux venus qu'ils risquent de croiser un locataire permanent mais leur conseille de ne pas y prêter attention.

La gérante propose aux deux couples de faire une randonnée très tôt le lendemain matin. Si Betty, Jake et West acceptent, Hannah, elle, se montre plutôt réticente et désagréable envers Rachael. Le soir même, cette dernière reçoit la visite du shérif Michael qui les conseille elle et ses locataires de ne pas sortir le soir car deux corps ont été retrouvés massacrés aux abord de l'étang de Cortland. Avant d'aller rejoindre Hannah dans leur chambre, West fume un pétard et est rejoint par Rachael avec laquelle il entame une conversation avant que la jeune femme n'aille finalement se coucher. Lorsqu'il se retrouve seul, il part enterrer ce qu'il cache depuis le début de l'après-midi dans le coffre de la voiture qu'Hannah et lui ont volée : le corps du propriétaire qu'ils ont froidement assassiné plus tôt dans la journée...

Réalisé par le binôme formé par Powell Robinson et Patrick Robert Young, Bastard est un petit slasher sans prétentions qui ménage tout de même un certain nombre d'effets non négligeables. Surtout si l'on tient compte du fait que le genre est relativement encombré depuis ses prémices aux milieux des années quatre-vingt avec le film de Bob Clark Black Christmas même si l'on peut remonter jusqu'aux années soixante avec le chef-d’œuvre d'Alfred Hitchcock Psychose. D'un point de vue scénaristique, Bastard propose un script bordélique assumé. On y trouve un contingent de personnages tous plus barrés les uns que les autres. Même celle que l'on identifie comme la véritable héroïne de ce récit sanglant, demeurant apparemment la plus pure des personnages ne semble pas tout à fait prête à entrer au panthéon de l'innocence.

En faisant de la quasi totalité de ses personnages les probables responsables des meurtres qui vont être perpétrés à Cortland et dans la forêt qu'il l'entoure, on peut supposer tout et n'importe quoi concernant la réelle identité du tueur. Et ce, même si les ficelles grossières qui sont employées lors de la première partie laissent assez facilement présager que les tueurs sont ceux-là même qui ont sévit durant celle-ci. Trop facile me direz-vous, et vous aurez certainement raison de le penser. Cela ne demeurera un secret que durant les quelques premières minutes mais Hannah et West sont donc bien deux serial killer menant une croisade meurtrière sur fond de jeu pittoresquement ridicule. Betty et Jake ne sont quant à eux pas en reste puisque l'on découvrira que la première attend un enfant, et qu'elle partage avec son petit ami, un lien parental qui ne va pas de pair avec sa situation de future maman. Pour ne pas déroger à la règle, la gérante du B&B révélera une personnalité trouble, et quant au shérif, les cinéastes ont décidé d'en faire un homosexuel alcoolique et suicidaire qui, prit de boisson, chie dans le jardin de son petit ami !

Bastard est assez fou pour maintenir l'intérêt et arbore le même style que les slashers des prolifiques années quatre-vingt. Pas le meilleur du genre mais tout de même fort sympathique...


samedi 23 avril 2016

Baskin de Can Evrenol (2015)



A Istanbul, Arda, Remzi, Yavuz et leurs collègues policiers quittent un restaurant après une bagarre avec le fils du propriétaire lorsqu'ils sont dépêchés sur les lieux d'une disparition. Un vieux bâtiment abandonné qui servait autrefois de commissaire durant la période ottomane. Arda et son supérieur hiérarchique Remzi entretiennent des relations privilégiées puisque le second considère le premier comme son propre fils.
Lorsque l'équipe prend le véhicule de fonction pour se rendre sur les lieux, c'est Arda qui prend le volant. Sur la route, le chauffeur pile après avoir aperçu un homme nu la traverser mais ne trouve finalement rien en inspectant les lieux. Lorsqu'ils reprennent la route, les policiers renversent cette fois-ci un homme et le véhicule part dans le décor et se trouver immergé dans un étang. Lorsque Remzi, Arda et les autres se réveillent, ils sont pris en charge par d'étranges individus qui leurs indiquent le chemin menant jusqu'à l'ancien commissariat devant lequel figure un véhicule appartenant à une autre patrouille de police.

A l'intérieur, chacun vérifie scrupuleusement chaque pièce et découvrent un agent de police prostré et dans un état de démence. S'enfonçant de plus en plus dans les entrailles du bâtiment, ils vont y découvrir la présence d'une secte de fanatique dirigée par un monstrueux gourou...

Curieux film que cette œuvre du cinéaste turc Can Evrenol qui s'essaie ici au long-métrage en adaptant un court-métrage déjà réalisé par ses soins. Si la première partie demeure d'une excellente qualité, qu'il s'agisse du passage se situant dans le restaurant, des faits se déroulant ensuite sur le chemin menant au commissariat ou de la rencontre avec ces espèces de gens du voyage au faciès réellement inquiétant, l'ambiance est véritablement angoissante et donne envie de se plonger encore davantage dans ce récit dont on ne doute à aucun moment vers quel sordide affrontement entre les policiers et la secte il va tendre la main.
Si durant cette première phase, le rythme est assez soutenu, la seconde partie ménage son lot de surprise tout en maintenant un rythme qui cette fois-ci sera beaucoup plus lent. Beaucoup, et même parfois, trop !

En effet, le cauchemar hallucinant dans lequel vont être plongés nos policiers aurait pu aisément tenir dans un court-métrage de seulement dix ou quinze minutes mais Can Evrenol préfère étirer la séance de torture sur une durée de trente minutes, plongeant ainsi son œuvre dans l'ennui presque total. On a presque envie de fermer l’œil tant l'intrigue fait du sur place. Volontairement léthargique, elle met en scène une vision toute personnelle de ce à quoi pourrait ressembler l'enfer, les niveaux inférieurs du commissariat signifiant d'ailleurs le lieu même de ce bouge infernal uniquement fréquenté par les adeptes d'une secte aux allures de goules décharnées. Les flic tombent les uns après les autres, humiliés, torturés et tués de la main d'un gourou interprété par l'acteur Mehmet Cerraoglu, saisissant personnage au faciès démentiel.
S'il se révèle, lui, particulièrement convainquant dans son rôle, les quelques adeptes avides de sang qui l'entourent son par contre, eux, parfaitement ridicules dans leurs comportement. On a presque l'impression d'assister à une comédie musicale, les interprètes surjouant et gesticulant au rythme des incantations de leur maître. La plus grande référence du film de Can Evrenol semble demeurer le Hellraiser de Clive Barker. On y retrouve en effet le même climat malsain, les mêmes prédispositions pour le sadomasochisme cultivé par une bande d'affreux jojos qui rappellent indéniablement Pinehead et ses acolytes.

Baskin est au final une œuvre curieuse assez intéressante et déroutante dans sa globalité mais qui pêche par un rythme beaucoup trop lent dans sa seconde moitié. Toujours est-il que l'univers du cinéaste turc est intéressant à découvrir pour la première fois. On ne doute pas qu'il saura faire face aux défauts de son première long (sachant que jusqu'à maintenant il n'avait tourné que des courts-métrages) et les effacer lorsqu'il s'agira de retourner derrière la caméra. Un auteur à suivre...


vendredi 22 avril 2016

Bleed de Tripp Rhame (2016)



Matt et Sarah ont tout pour être heureux. Ils viennent d'emménager dans une très belle demeure et attendent un heureux événement. Ils reçoivent la visite de leur amie Bree et de son nouveau compagnon Dave. Quand à Eric, le frère de Sarah, après n'avoir donné aucune nouvelle pendant des années, le voici qui débarque en compagnie de sa petite amie Skye. Eric est le frère jumeau de Sarah. Et puisqu'il est né quelques minutes après sa sœur, celle-ci se se sent responsable de lui. Alors, lorsqu'il fait part de ses soucis d'argent, Sarah lui fait un chèque, contre l'avis de Matt qui ne voit en Eric qu'un opportuniste.
Mais si Eric est venu rendre visite à sa sœur et son beau-frère, c'est surtout parce que dans la région, une prison est réputée hantée par le fantôme d'un tueur d'enfants mort dans d'atroces souffrances puisque l'adjoint du shérif a mis un jour leur feu à la prison, tuant du même coup tous les prisonniers qui y étaient enfermés. Chasseurs de fantômes, Eric et Skye proposent aux autres de se rendre sur place et de vérifier si la rumeur est fondée.

Lorsqu'ils arrivent sur les lieux, Sarah abandonne Matt et leurs amis et repart avec la voiture. La prison n'est plus qu'un lieu désaffecté plutôt sordide. Bree, qui prend des médicaments depuis qu'elle a été diagnostiquée schizophrène à l'âge de huit ans n'est pas rassurée. Son compagnon a beau tenter de l'apaiser, rien n'y fait et la jeune femme désire rebrousser chemin. Tout comme Matt qui d'ailleurs met en doute la rumeur d'une quelconque présence fantômatique dans la région. Malheureusement pour le groupe, des événements vont venir confirmer les impressions de Skies et Eric et vont transformer une tranquille chasse aux fantômes en une nuit de cauchemar...

Réalisé par le cinéaste Tripp Rhame à partir d'un scénario de Ben Jacoby, Bleed est un film d'horreur dans l'air du temps, surfant sur la vague de ces émissions axées sur la chasse aux fantômes. Sauf qu'ici, contrairement à l'équipe RIP ou au solitaire GussDX, tout est fiction. On demeure loin du found-footage qui pullule et s'expatrie un peu partout dans du monde. Décor sordide d'une ancienne prison désaffectée. Graffitis, tags, nature reprenant ses droits, murs lézardés, et surtout, un environnement entouré de la seule végétation d'une forêt touffue cachant en son cœur un groupe de fanatiques religieux. Alors qu'initialement, on aurait pu s'attendre que l'intrigue tourne uniquement autour de ce fada amateur de petits enfants, et ce dans le cadre exclusif de la demeure partagée par les cinq principaux interprètes, nous voilà devant une œuvre curieuse qui fouine du côté du serial killer, du ghostbuster, de la secte satanique, en piquant quelques idées par-ci, par-là comme par exemple le Evil Dead de Sam Raimi et son livre rempli de dessins et d'inscription faisant directement référence au Diable.


Bleed mélange un peu tout, secoue l'ensemble, et en résulte un film plutôt sympathique à suivre. Entre le frangin, véritable boulet que l'on espère très vite voir crever, et un fantôme disparaissant et apparaissant dans des effets visuels un peu "cheapos" qui demeurent malgré tout plutôt bien fichus. Le film de Tripp Rhame sent bon la série B d'antan. La bande de fêlés lancée aux trousses de l'héroïne enceinte jusqu'aux dents est JUSTE jubilatoire, avec à sa tête un vieux capitaine à la gueule vraiment flippante et un subalterne (ancien gardien de prison ou ancien shérif?) au visage partiellement brûlé, lui aussi, inquiétant.

Malgré l'impressionnant décor, le film ne s'avère pas vraiment effrayant. Heureusement, le rythme presque ininterrompu permet de passer un très agréable moment. Une petite bande horrifique comme il en existe tant...


jeudi 21 avril 2016

Alien, le Huitième Passager Director's Cut de Ridley Scott : Les ajouts



Alors que certaines grandes œuvres cinématographiques estampillées director's cut ont eu tendance à être très largement rallongées par leurs auteurs, la version de Ridley Scott de son Alien, le Huitième Passager dure une minutes de moins que dans sa version cinéma originale. Si le film a subit quelques coupes légères (totalisant tout de même un peu moins de trois minutes), il a connu également quelques rajouts et non des moindres, rééquilibrant ainsi à une minute près la durée de la version sortie en 1979 sur les écrans. La présence de rajouts est flagrante, surtout si l'on regarde la version director's cut dans sa version française, certains doubleurs ayant été remplacés par d'autres dont le timbre tranche radicalement avec celui de ceux qui doublaient les interprètes du film à l'origine.

Le premier rajout se situe autour de la treizième minute et montre l'équipage, et notamment le personnage de J. M. Lambert campé par l'actrice Veronica Cartwright étudiant le signal capté par le Nostromo. Si chacun à ce moment très précis doute de l'origine de celui-ci, il ne fait aucun doute qu'il est d'origine animale. Dallas demande à Lambert d'isoler l'origine du signal. La jeune femme explique alors à ses compagnons à travers des calculs opérés par l'ordinateur central que l'origine de la source provient de la minuscule planète où s'est échoué un vaisseau extraterrestre. Cette scène, et les étranges bruits émis par ce qui semble être une créature, apporte un élément concret sur ce qui apparaît comme une forme de vie extraterrestre s'étant écrasée sur la planète.

Une vingtaine de minutes plus tard, et alors que Dallas et Lambert explorent la planète en compagnie de Kane, ce dernier se retrouve nez à nez avec avec ce qu'il identifie comme des œufs. Après avoir tenté de toucher l'un d'entre eux et après avoir remarqué qu'une forme de vie les enfermait, il dégaine tout naturellement son arme. C'est ce détail qui n'apparaissait pas dans la version originale qui a été ajoutée dans la director's cut.

Le troisième rajout concerne une scène très intéressante située à environ trente-huit minutes du début du film. Alors que Dallas et Ash examinent le parasite accroché au visage de Kane, Parker, Brett et Lambert assistent à la scène derrière une baie vitrée. Alors que Parker s'interroge une première fois sur la possibilité de mettre le corps de Kane en hibernation, Ripley fait son apparition, Lambert profitant de l'occasion pour la gifler violemment, Ripley ayant plus tôt refusé de faire entrer les trois membres de l'équipage qui avaient exploré la planète et étaient revenus accompagné d'un hôte indésirable.

Il faudra attendre presque une demi-heure avant de trouver un nouvel ajout à cette version director's cut du film de Ridley Scott. Elle se situe au moment très précis où Brett à la recherche du chat dont la présence dans les coursives du vaisseau met à mal les recherches entreprises pour retrouver l'alien qui n'est jusqu'à maintenant apparu que sous la forme d'une minuscule créature. D'une durée de vingt secondes supplémentaires, on y découvre à deux reprises l'alien sous sa forme définitive avant que le personnage de Brett y soit pour la première, et malheureusement pour lui, dernière fois confronté. Un ajout qui apparaît inutile et qui diminue quelque peu la puissance de la scène durant laquelle apparaissait la créature dans le dos de Brett puisque dans la version cinéma du film, elle surprenait autant le spectateur que le personnage lui-même. Par contre, rallonger ce passage de quelques plans supplémentaires accentue le climat de cette scène parmi les plus angoissantes du film.

Ce passage est directement suivi d'un autre ajout durant lequel Parker et Ripley débarquent dans la pièce même où est tué Brett après qu'ils l'aient entendu hurler. Scène éminemment importante et qui justifie à elle seule l'explication de Parker face à ce qu'il a découvert lorsqu'il explique aux autres avoir vu la créature. Ensuite, et alors que tout le monde suppose que Dallas est mort après sa traque de la créature dans les conduits d'aération, la réunion des rescapés se terminait sur un échange de regards entre Ripley et Lambert (cette dernière semblant jeter à la première un regard plein de mépris et de peur), la version remontée montre Lambert suivre du regard Ripley qui quitte la pièce sans dire un mot.

L'avant dernier rajout de cette version director's cut concerne une longue scène (d'environ une minute et quarante cinq secondes) durant laquelle Ripley découvre une chambre à l'intérieur de laquelle sont conservés encore en vie dans des cocons les corps de Brett et de Dallas. Suppliant Ripley de le tuer, Dallas meurt dans les flammes. Cette scène sera reprise (plagiée?) dans la suite signée James Cameron, Aliens.
Le dernier plan quant à lui se situe lors du passage dans lequel Ripley s'empare de la navette pour fuir le Nostromo et l'alien qui l'habite. Alors que dans la version originale la créature observait le chat durant quelques courtes secondes, dans cette version, la scène est un peu plus longue et se termine par la chute de la boite renfermant le félin.

Opera de Dario Argento (1987)



Alors que la cantatrice qui devait interpréter Lady McBeth dans l'adaptation de l'opéra de Verdi s'est faite renverser après avoir refusé le rôle, C'est la jeune Betty qui la remplace lors de la représentation. Son interprétation est un triomphe. Le public est conquis. Malheureusement, pour elle, parmi ses fans s'en trouve un totalement dérangé qui va semer la mort autour de la jeune cantatrice. Pourtant au contact avec cet homme qui va se révéler être un assassin, la jeune femme est mise à contribution d'une manière fort étrange puisque à chaque fois qu'une personne est tuée, Betty est présente, attachée, les yeux forcés à rester ouverts afin de ne rien manquer du spectacle.
La police enquête sans parvenir à mettre la main sur le tueur, d'autant plus qu'il porte une cagoule empêchant le seul témoin, Betty, de l'identifier.

Après le Nabucco de Verdi qui servait de toile sonore à Inferno, le cinéaste italien Dario Argento emploie cette fois-ci Mcbeth, du même compositeur, pour Opera. La pièce étant auréolée d'une réputation qui lui colle à la peau puisque depuis le dix-septième siècle plusieurs malheurs eurent lieu durant diverses représentations, Dario Argento n'a pas mis longtemps avant de faire le lien entre ceux-ci et ceux qui intervinrent durant le tournage en cette année 1987. Cinq ans plus tôt, le cinéaste tourne Ténèbres qui figure parmi ses œuvres les plus sombres et sanguinolentes, puis en 1985 Phenomena dans lequel il faisait déjà intervenir des animaux. L'actrice britannique Vanessa Redgrave qui devait à l'origine interpréter le rôle de la cantatrice se désiste. Daria Nocolodi qui fut longtemps la compagne et l'égérie de Dario Argento filme avec lui son dernier long-métrage et interprète un rôle qu'elle finit par dénigrer. Un rôle qui apparemment ne la satisfait pas. Le film comptera même un mort parmi les acteurs.

La particularité de Opera, c'est le jeu permanent que semble partager le tueur et sa victime qui ici, lui sert de témoin lors de rituels sanglants. D'un point de vue esthétique, et même si le film n'est pas aussi atrocement laid que les œuvres d'un autre italien, un certain Lamberto Bava (fils du grand Mario), Opera n'a pas le visuel de ses prédécesseurs. Et même si le cinéaste a un coup de génie lorsqu'il décide de tourner l'un des meurtres au ralenti (sans doute l'un des deux ou trois plus fous de toute sa carrière), l'ensemble se révèle décevant. A propos de meurtres d'ailleurs, quelle idée d'avoir imposé cette musique rock insupportable lorsqu'ils interviennent dans le script, rompant ainsi totalement avec la poésie du McBeth de Verdi. Avec Opera, Dario Argento glisse lentement mais inéluctablement vers la pente descendante. Il ne retrouvera jamais plus son éclat de génie, cette esthétique et cette manière si particulière de diriger ses interprètes qui partagèrent le public entre pros et anti Argento.

Si Opera n'a sans doute à aucun moment été victime d'une quelconque malédiction liée à l'emploi de la pièce maudite de Verdi, Dario Argento a quant à lui été victime de celle qui touche une grande majorité des quelques grands cinéastes italiens ayant oeuvré dans le fantastique et l'horreur. Prenons exemple sur Lucio Fulci, maître es gore qui produisit de pures séries Z à la fin de sa carrière. Opera est donc à ranger au rayon des films transitoires. Entre le meilleur déjà accompli, et le pire à venir...



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mercredi 20 avril 2016

Don't Grow Up de Thierry Poiraud (2015)



Au nord de l’Écosse, un foyer accueillant des adolescents est vidé de tous ses pensionnaires ou presque. Six d'entre eux se réveillent un matin pour constater qu'ils sont seuls. Bastian, Pearl, Liam, Shawn, Thomas et May qui vient de fêter son dix-huitième anniversaire, et qui s'apprête donc à quitter l'établissement. Les surveillants ainsi que la directrice semblent avoir quitté précipitamment les lieux. Après avoir vidé une bouteille d'alcool et avoir fumé un joint d'herbe, ils vont tous les six passer les murs de l'enceinte et découvrir qu'ils sont seuls. La ville est déserte, et Pearl et ses compagnons vont en profiter pour faire des réserves d'alcool et de nourriture dans le supermarché du coin.

Contrairement à leurs premières impressions, ils vont très vite se rendre compte qu'ils ne sont pas tout à fait seuls. En effet, un virus semble s'être attaquée aux adultes qui réagissent de manière agressive envers les quelques survivants et notamment Bastian, Pearl et les autres. Alors que Thomas va mourir des blessures que lui a infligé un inconnu, May va être gravement blessée. Ses jours étant compté, le reste du groupe fuit à bord d'un véhicule et part se réfugier dans une maison à l'écart de la ville...

Un an après son projet en deux parties Goal of the Dead, le cinéaste français Thierry Poiraud revient avec l'idée d'un monde infesté d'individus contaminés par un mal étrange et les rendant particulièrement agressifs. Cette fois-ci, le cinéaste s'emploie à ce que son œuvre ait une approche beaucoup plus subtile d'un monde post-apcalyptique essentiellement vécu à travers le regard d'adolescents aux portes de l'âge adulte et contraints de s'en sortir par eux-mêmes. Genre très à la mode actuellement, Don't Grow Up offre une vision bien différente de ce que le cinéma américain a pris l'habitude de nous imposer avec les nombreuses adaptations d’œuvres littéraires consacrant le monde des adolescents comme seule alternative à la survie de l'espèce humaine.

Film franco-espagnol, l’œuvre de Thierry Poiraud est aussi beaucoup moins spectaculaire lorsqu'il s'agit de décrire un monde dévasté par un virus, les cités ayant pour l'instant conservé toute leur intégrité architecturale. Ce qui peut s'expliquer par le fait que le mal se soit déclaré la nuit précédent le réveil des six adolescents. Don't Grow Up divise, c'est un fait. Et s'il se termine sur des questions qui resteront malheureusement sans réponses, il faut avouer que cette tranche de vie possède un pouvoir d'attraction assez étonnant vu le contexte minimaliste dans lequel la scénariste Marie Garel-Weiss a voulu plonger ses héros.

Nous sommes davantage devant une œuvre contemplative et face à des personnages à la recherche de réponses qu'il ne parviendront malheureusement pas à obtenir. S'ouvrant et s'achevant sur de fausses images d'archives constituées de documents relatifs à chacun des six principaux interprètes, Don't Grow Up ménage une ambiance plutôt convaincante magnifiée par la superbe partition musicale de Jesus Diaz et Fletcher Ventura. Cependant, le film n'est pas exempt de défauts. Les dialogues se révèlent parfois d'une surprenante superficialité et le scénario est un peu... vide. Il ne se passe en réalité pas grand chose de concret à part la fuite en avant de nos héros. On appréciera tout de même l'esprit pessimiste de cette œuvre qui ne ménage pas ses effets en sacrifiant certains d'entre eux contre toute-attente. Au final, le film de Thierry Poiraud est en demi-teinte. Une ambiance réussie, une belle esthétique, une interprétation convaincante, de jeunes acteurs charismatiques, mais un récit un peu léger et qui manque parfois de punch. A voir...

mardi 19 avril 2016

Inferno de Dario Argento (1980)



Rose Elliot est installée dans un immeuble de New-York qu'elle découvre à travers un ouvrage avoir été construit pour l'une des trois mères des Enfers, la Mater Tenebrarum. Écrit par un alchimiste et architecte du nom d'Emilio Varreli, Le Tre Madre précise que deux autres demeures ont été bâties pour les deux sœurs de la Mater Varreli, la Mater Suspiriorum à Fribourg et la Mater Lacrimarium à Rome. Inquiète de devoir partager la demeure en compagnie de l'une des trois sœurs maléfiques, Rose écrit à son frère Mark qui vit à Rome et dans laquelle elle lui demande de bien vouloir la rejoindre chez elle.

Étudiant la musique auprès de son amie Sara, Mark emporte avec lui la lettre que lui a envoyée sa sœur dans l'amphithéâtre, mais l'oublie à la fin des cours. Heureusement pour lui la lettre tombe entre les mains de Sara qui la retrouve à ses côtés. La jeune femme est préoccupée depuis qu'elle a osé lire le contenu de la lettre. Alors qu'elle a l'intention de la remettre à son destinataire, Sara est tuée par un mystérieux inconnu qui déchire le mot et éparpille les morceaux à proximité de son cadavre. Mark se décide finalement à prendre le train pour New-York afin d'y retrouver sa sœur Rose...

Initiée trois ans plus tôt avec l'un de ses grands classiques, Suspiria, la trilogie des Trois Mères de l'Enfer de Dario Argento se poursuit donc en 1980 avec le second volet, Inferno. Bien qu'il lui soit inférieur, ce second volet vaut tout de même détour, ce qui ne sera certainement pas le cas du dernier, intitulé La Troisième Mère, et souvent considéré comme l'un des pires films de son auteur. Tout comme dans Suspiria, l'intrigue d'Inferno se joue dans un milieu urbain continuellement plongé dans des halos lumineux faisant une grande place aux couleurs primaires rouge, bleue et jaune. Si l'oeuvre demeure bien dans le genre Giallo, Dario Argento y imprime cette fois-ci un climat fantastique représenté par cette légende qui voudrait qu'un alchimiste ait fait construire trois demeures pour trois sœur diaboliques.

S'ensuit donc une série d'événements portés par la grâce d'une esthétique parfois extraordinaire (la scène du puits vers le début du film) et de jeux de lumières caractéristique de l’œuvre du cinéaste italien. Reprenant certaines idées du premier chapitre (la pluie, le design général ainsi que l'incendie concluant le film), la partition musicale d'Inferno n'a par contre pas été cette fois-ci composée par l'illustre groupe italien Goblin mais par Keith Emerson (claviériste des célèbres groupes Emerson, lake & Palmer et Nice), le reste étant assuré par l'apport de l'opéra de Verdi, Nabucco, qui sublime certains passages d'un œuvre qui demeure cependant inégale.

Inferno ne compte pas de héros à proprement parler, chaque personnage finissant irrémédiablement par tomber entre les griffes de l'assassin (Dario Argento continue d'ailleurs ici de tenir l'arme blanche afin de sublimer chaque acte meurtrier). Plusieurs meurtres sont mis en scène de manière à ce que l'assassin soit précédé par des hordes d'animaux comme en veulent pour preuve la scène des chats ou celle des rats. On retrouve également l'actrice (et compagne du cinéaste à l'époque) Daria Nicolodi dans le rôle d'Elise Stallone Van Adler, surjouant comme à son habitude. D'ailleurs, à ce propos, on remarquera l'étrange manière qu'a Dario Argento de mettre en scène ses personnages. Toujours un peu théâtral, parfois agaçant, l'immobilisme permanent des interprètes lors des moments de tension donne à l'ensemble l'aspect d'une pièce de théâtre parfois un peu ridicule. Ce qu'il manque à Inferno, c'est un peu de finition.
Alors que d'un point de vue technique et esthétique, le film est irréprochable, on sent qu'il y a eu un peu de laisser-aller d'un point de vue scénaristique. Quelques éléments restent flous, et même si l'on est face à une œuvre fantastique et donc par définition surnaturelle, on aurait aimé que certaines scènes aient plus de sens, ou du moins qu'elles soient abordées avec davantage de conscience professionnelle. Toujours est-il qu'Inferno reste une honnête production signée par l'un des maîtres italiens du genre...

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lundi 18 avril 2016

Bikini Bloodbath Carwash de Jonathan Gorman et Thomas Edward Seymour (2008)



Deux ans après le carnage qui a coûté la vie à ses amies, Jenny et ses copines de lycée Sharon, Lucy, Scarlet, Sam, Lonnie, Mercedes, et Peaches utilisent un soir une planche Oui-ja afin de communiquer avec l'esprit d'un chef cuisinier français tueur psychopathe (rien que ça). Elles parviennent à leurs fins mais le jeu a des conséquences imprévues sur le sort à venir de ces jeunes femmes qui pour gagner un peu d'argent lavent des voitures uniquement vêtues de bikinis.
En effet, le cadavre du serial killer sort de terre et recommence à décimer l'entourage de Jenny. Lorsqu'un soir elle et ses amies, mais également les garçons du lycée Gil, Todd, Gary et Ike sont conviés à une petite fête organisée par la directrice du car-wash Miss Johnson, tout va dans un premier temps très bien se dérouler, mais ils vont finir par tomber tour à tour entre les griffes du cuisinier fou jusqu'à ce qu'il ne reste plus que pour le combattre, Jenny, Miss Johnson et Todd. Parviendront-ils à renvoyer le chef cuisinier français tueur en série dans sa tombe ? Vous le saurez en regardant Bikini Bloodbath CarWash...

… un film signé Jonathan Gorman et Thomas Edward Seymour. On connaissait les OVNI, les OFNI, mais les deux compères, en signant cette suite de Bikini Bloodbath inventent l'ODNI, ou, Objet Débile Non Identifié. Ou bien OMNI : Objet Merdique Non Identifié. En fait, la formule peut s'étendre à l'infini tant Bikini Bloodbath CarWash demeure improbable. Par où commencer ? Déjà l'interprétation. C'est bien simple, il n'y en a pas. C'est joué au décrochez-moi ça. Visiblement tout le monde s'en fiche. On ne retourne surtout pas la moindre scène, qu'elle soit ou non réussie, on laisse juste tourner la caméra devant laquelle de jeunes femmes plutôt bien roulée se pavanent à moitié nues. Ça vanne à tout bout de champ. On insulte père et mère, on traite la copine de boudin du début à la fin du film, la patronne du car-wash dont les préférences sexuelles vont vers ses jeunes employées est d'une vulgarité en totale adéquation avec le propos du film.

Les effets-spéciaux sont mauvais. Tellement d'ailleurs qu'en la matière, même les œuvres de feu Bruno Matteï (Virus Cannibale, Robowar, Zombi 3) peuvent se vanter d'avoir finalement un quelconque intérêt. Dès les premiers instants, on comprend que l'on est pas là pour réfléchir. Totalement assumé par ses auteurs qui apparaissent dans un premier temps sous le sobriquet Who the Fuck Cares (je vous laisse le soin de traduire), Bikini Bloodbath CarWash est vraiment, vraiment con ! Il fait partie de cette panoplie de films qui n'en sont pas vraiment. Plutôt des pastiches de slashers tournés à la vas vite par des copains et copines du lycée qui ont envie de se faire plaisir à moindre frais. Et comme aurait pu dire un certain Jean-Claude Duss : « sur un malentendu... ».

Sauf qu'en fait, là, non, ça ne le fait pas vraiment. Il faut quand même en avoir un peu sous le pied pour se permettre de pondre un truc pareil. Jersey Shore Massacre en avait lui, malgré un propos qui déjà frôlait la correctionnelle. Il n'y a pas grand chose à retenir de ce Bikini Bloodbath CarWash datant de 2008 (et auxquels ses auteurs donnèrent une séquelle sobrement intitulée Bikini Bloodbath Christmas. Comme on dit, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. En fait, un tel film permet de relativiser et de mieux envisager des œuvres moyennes, mais qui lui sont supérieures...

500ème article: Le Guerrier Silencieux, Valhalla Rising de Nicolas Winding Refn (2009)



Le film se passe aux environs de l'an 1000. Une tribu Pagan dirigée par Barde retient prisonnier durant des années le membre d'un clan ennemi, One-Eye, dit le Borgne, ainsi nommé après avoir perdu un œil. Le Borgne combat pour le compte de Barde et ses hommes durant des duels sauvages qui rapportent de l'argent au vainqueur. Parvenant finalement à fuir sa condition de prisonnier, le Borgne élimine un a un ses geôliers en dehors de leur chef qui parvient à prendre la fuite. Suivi de près par un jeune enfant ayant fait partie lui aussi des esclaves de la tribu pagan, Sans but précis, le Borgne et Are tombent nez à nez avec un groupe de chrétiens vinkings parti en campagne contre ceux qu'ils estiment s'être emparés de leurs biens. En route vers Jérusalem, ils ont bien l'intention de reprendre les rennes de la cité. Connu dans la région pour être l'un des meilleurs guerriers, le Borgne est invité à se joindre au groupe.

A bord d'un bateau, les voilà qui font route vers Jérusalem. Mais un brouillard épais et persistant les éloigne de leur but. Emportés vers une destination qui leur est inconnue, ils finissent par arriver sur les terres d'une tribu invisible et sauvage vivant encore à l'ère de l'âge de pierre...

Pour ce cinq-centième article, n'ayant pas d'idée précise sur le contenu que je devais y mettre, c'est Fred et Mike qui m'ont aiguillé vers ce septième long-métrage de Nicolas Winding Refn que j'avais encore scrupuleusement (et presque honteusement) évité de regarder. Pourquoi ? Pour aucune raison particulière en réalité. Le septième art étant si vaste et les choix si nombreux, j'avais laissé Fred et Mike (en fait, ils n'ont jamais eu besoin de mon autorisation pour le faire) se faire une idée de la chose et s'occuper d'en écrire une critique que vous pouvez d'ailleurs découvrir ici => Le Guerrier silencieux, Valhalla Rising. L'avantage étant qu'avec ce film et nos articles conjoints, vous pourrez vous faire une idée assez large de ce qui constitue cette œuvre à mille lieues de sa trilogie urbaine Pusher. Tout oppose en effet cette dernière et Le Guerrier silencieux, Valhalla Rising, mise à part la présence commune aux deux films du génial acteur Mads Mikkelsen.

Dire que je ne m'attendais pas à ça serait exagéré. Je n'ai pu, lors du visionnage, m'empêcher de faire comme Mike et comparer Le Guerrier silencieux, Valhalla Rising au Cœur de verre du cinéaste allemand Werner Herzog que, pour ma part, je considère comme un chef-d’œuvre. En effet, ce brouillard persistant, cette lenteur incommodante, cet immobilisme scénaristique hallucinogène ne peuvent laisser indifférent. Mais alors que les acteurs d'Herzog jouaient sous hypnose, les scénaristes Nicolas Winding Refn et Roy Jacobsen semblent s'être quant à eux endormis sur leur projet. Je veux bien que le danois ait eu envie de changer d'air, d'explorer de nouveaux horizons, quitte à pondre une œuvre autrement plus auteurisante que ses méfaits passés. Mais encore, aurait-il fallut qu'il y ait du fond. Quand à la barbarie qui explose à divers moments du récit, si elle se révèle, il faut l'avouer, particulièrement efficace, d'autres s'étaient déjà essayé à la tâche avec au moins autant de bonheur, si ce n'est davantage (Conan le Barbare de John Milius en 1982). 
 

Si le fond manque cruellement dans Le Guerrier silencieux, Valhalla Rising (je n'aurai tout de même pas la prétention d'en avoir saisi tout le sens), la forme quant à elle y est. Le spectacle visuel est fantastique. On pourrait même comparer l’œuvre à un autre long-métrage d'Herzog, Aguirre, la Colère de Dieu et ses personnages à la recherche d'un eldorado utopique. A dire vrai, et en y réfléchissant quelques instants, Aguirre semble être même la principale et unique référence de Winding Refn. Presque point par point, les deux œuvres se rejoignent.
A sa décharge, Le Guerrier silencieux, Valhalla Rising demeure malgré tout une œuvre énigmatique et atypique , qui peut-être se livre davantage après plusieurs visions. Nicolas Winding Refn n'a cependant jamais été aussi bon que lorsqu'il donne dans le béton ! Le Guerrier silencieux, Valhalla Rising aurait pu être un coup de génie. Il n'est finalement qu'un coup de poing dans le flanc...
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