Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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mardi 31 mai 2016

Blaxploitation: Black Belt Jones de Robert Clouse (1974)



Toppy doit une forte somme d'argent aux patrons de la pègre locale. Comme il ne peut honorer sa dette, il part exiger les quarante-milles dollars que lui doit Pop Byrd, le propriétaire d'une prestigieuse école d'arts martiaux implantée en ville. Comme le vieil homme refuse de lui payer son dû, Toppy exige qu'il lui remettre les clés de son école. Là encore, Pop Byrd demeure inflexible. Énervé de n'obtenir aucune faveur auprès de ce dernier, Toppy fait appel à quatre de ses amis afin de le convaincre d'abandonner son bien.

De son côté, Pop Byrd peut compter sur le champion de karaté Black Belt Jones pour lui filer un coup de main contre les voyous qui en veulent à son bien. Malheureusement, Black Blet Jones est absent le jour où, une fois encore Toppy débarque chez Pop Byrd afin de le pousser à abandonner l'école. Afin de l'effrayer, il ordonne à l'un de ses hommes de le frapper. Mais un peu trop secoué, Pop Byrd tombe au sol, raide mort. Lors de son enterrement, sa fille Sydney est présente. Bien décidée à se venger de la mort de son père, elle pourra compter sur l'aide de Black Belt Jones avec lequel elle formera un tandem dont le principal objectif sera de faire tomber Toppy et la pègre locale...

En vingt ans de carrière au cinéma, le cinéaste Robert Clouse se fera surtout connaître grâce à deux films dont l'acteur principal sera le karatéka sino-américain, Bruce Lee (Opération Dragon en 1973 et Le Jeu de la Mort en 1977). L'acteur Jim Kelly, que l'on retrouvait déjà dans le premier des deux films interprétés par Bruce Lee est le héros de ce Black Belt Jones tourné pour la Blaxploitation. Cette dernière ayant à peu près exploré tous les genres, c'est cette fois-ci les arts martiaux qui sont dans la ligne de mire de la Blaxploitation. Une œuvre relativement efficace et plaisante à regarder, du moins la plus célèbre tournée par et pour la communauté afro-américaine qui trouve en la personne de Black Belt Jones, un héros à la hauteurs de ceux qui se sont illustrés dans le genre self-défense lorsque les autorités ont d'autres chats à fouetter.

En effet, ici, pas de police. On règle les problèmes « en famille ». Black Belt Jones n'est pas avare en terme de combats. Effectivement, ils sont nombreux, pas toujours efficace, mais il y demeure une progression artistique qui finit par les rendre vraiment plaisantes à voir. Comme si Robert Clouse s'apercevait de la piètre efficacité de certaines, choisissant alors de travailler sérieusement les chorégraphies des suivantes. Comme dans tout bon film de la Blaxploitation, on a droit à une bande-son qui swingue, à des acteurs blacks du bon et du mauvais côté de la barrière. De belles coupes afro dont la médaille d'or revient à l'acteur principal Jim Kelly.

A ses côtés, on retrouve l'actrice Gloria Hendry qui jusqu'à maintenant n'a joué que dans une petite dizaine de longs-métrages, et surtout l'acteur Scatman Crothers qui s'est surtout distingué dans le film de Stanley Kubrick, Shining. C'est lui en effet qui y interprète le rôle de Dick Hallorann. Black Belt Jones ne ménage donc pas ses effets en matière de combats, mais également en matière d'humour puisque cet aspect est largement représenté lors des bagarres avec parfois, l'impression d'assister à des chorégraphies dignes de Bud Spencer et Terence Hill. Quand à celle située à la fin du film et qui montre le tandem Black Belt Jone et Sydney se battre contre une dizaine d'individus dans une station de lavage, elle est irrésistiblement drôle. On passe donc forcément un très agréable moment...


lundi 30 mai 2016

Blaxploitation: J.D.revenge de Arthur Marks (1976)



Nouvelle-Orléans, 1942. Dans une salle entreposant des carcasse d'animaux, J.D. Walker assiste à une dispute entre sa jeune sœur Betty-Jo et Theotis Bliss. Ce dernier compte bien convaincre la jeune femme de quitter son frère Elija mais Betty-Jo se moque éperdument des menaces que profère Theotis. Armé un rasoir, celui-ci tranche la gorge de Betty-Jo et prend la fuite. Accourant vers le corps de sa sœur, J.D a les mains pleines de sang. C'est à ce moment là que débarque à nouveau Theotis, accompagné de son frère Elija. Ce dernier, voyant J.D couvert du sang de celle qu'il aime, le traite d'assassin. Theotis sort alors une arme à feu et descend le pauvre homme qui n'a alors pas le temps de s'expliquer.

De nos jours, le couple formé par Isaac et Christella partent pour retrouver leurs amis proches Phyllis et Tony qui fêtent ce soir-là leur premier anniversaire de mariage. Après a voir partagé ensemble un dîner, ils entrent tous les quatre dans un club où l'hypnotiseuse Sara Divine est en représentation. Isaac accepte de faire partie des volontaires et monte sur scène avec trois autres personnes. Alors qu'ils sont endormis, Sara Divine parvient à les endormir, puis à les manipuler. Mais alors que les trois autres se contentent de faire ce que leur ordonne l'hypnotiseuse, Isaac, lui, semble ressentir des choses bien différentes. Dès son retour chez eux, Isaac ne se sent pas très bien et Christella n'insiste pas lorsqu'elle lui propose de faire l'amour. Ce que le couple ne sait pas encore, c'est que lors de la séance d'hypnose, l'esprit de J.D Walker a pris possession de celui d'Isaac. Désormais dans la peau du jeune homme, il n'a plus qu'une idée en tête : se venger de ceux qui sont responsables de la mort de Betty-Jo et de la sienne...

Nouvelle chronique consacrant une œuvre du genre Blaxploitation, J.D. Revenge est, contrairement au précédent Blackenstein, une assez belle réussite. Réalisé par le cinéaste Arthur Marks qui réalisa déjà deux films du genre en 1975 (Reporter de Choc et Bucktown) ainsi que des épisodes des séries Starsky et Hutch et Shérif, Fais-Moi Peur, J.D. Revenge, connu chez nous sous le titre Vengeance d'Outre-Tombe, est une histoire de vengeance et de possession relativement bien interprétée par ses principaux acteurs : Louis Gosset Jr. que l'on a pu voir jouer dans un grand nombre de long-métrage et apparaître dans différentes séries (La Petite Maison dans la Prairie, L'Homme qui Valait 3 Milliards), Joan Pringle dans le rôle de Christina et que l'on a surtout pu voir dans de nombreuses séries, et surtout, l'acteur Glynn Turman, qui après une apparition discrète dans les salles obscures offre de manière métronomique et ce depuis la fin des années quatre-vingt dix, sa présence sur les petits écrans, en apparaissant notamment dans des célèbres séries policières telles que Esprits Criminels ou NCIS : Los Angeles.

J.D.Revenge, c'est tout le charme de la Blaxploitation. Si l'homme blanc n'est pratiquement pas représenté dans le film de Arthur Marks, il est tout de même décrit par un Louis Gosset Jr/Elija Bliss (devenu au fil du temps un révérend respecté par la communauté noire), comme le mal absolu. Le Diable en personne.

De la musique soul, des coiffures afro, un charme que ne pouvait posséder que les années soixante-dix, un récit mêlant vengeance et fantastique, mais aussi et surtout, un Glynn Turman qui fait preuve d'un talent exemplaire lorsqu'il s'agit pour lui d'entrer dans la peau de deux hommes radicalement différents. D'un côté Isaac, étudiant en droit, homme doux, chaleureux et très amoureux de sa fiancée, et de l'autre, J.D.Walker, homme violent, qui frappe une Christina qui demeure dans l'incompréhension. Louis Gosset Jr. est lui-même convainquant dans le rôle d'un type peu recommandable reconverti en Révérend. J.D.Revenge est un excellent thriller fantastique, l'un des rares exemples de Blaxploitation fantastique vraiment réussi. A voir donc absolument...

dimanche 29 mai 2016

L'Alpagueur de Philippe Labro (1975)



L'Alpagueur, c'est un homme chargé par les hommes d'une organisation secrète, d'agir dans l'ombre des autorités afin de mettre fin aux agissements des criminels en tous genres. Pour sa nouvelle mission, l'inspecteur Doumecq le charge de faire tomber le commissaire Gavarni, flic pourri et grand bonnet d'un réseau de prostitution qui s'est étendu à un niveau international.
L’épervier, c'est Gilbert. S'il travaille officiellement pour une grande compagnie aérienne, il agit dans l'ombre dans le but exclusif de voler les banques. Il s'est surtout fait connaître dans la presse pour être l'auteur de nombreux assassinats. Non seulement il tue les employés des banques qu'il dévalise, mais également ses complices qu'il va chercher parmi les délinquants.

Les autorités étant impuissantes à tenir en échec le criminel, l'inspecteur Doumecq fait une fois de plus appel à l'Alpagueur afin de mettre un terme aux agissements de l’épervier. Et pour cela, il se fait enfermer dans une prison où est retenu prisonnier le jeune Costa Valdes qui n'est autre que l'un des complices passés de l’épervier auquel il a réussi miraculeusement à échapper. Profitant de son séjour en prison, l'Alpagueur va sympathiser avec Costa et en profiter pour faire tomber un certain Salicetti qui depuis des années organise contre de l'argent, des évasions...

Pendant des années il a chassé les fauves les plus dangereux du monde. Un jour il m'a dit: "Le seul animal intéressant qu'il me reste à chasser, c'est l'homme..." 
L'inspecteur Doumecq          

On sent derrière le scénariste et le réalisateur de L'Alpagueur, l'écrivain. En effet, Philippe Labro, aidé de Jacques Lanzman pour l'adaptation du scénario et l'écriture des dialogues, aurait pu se contenter d'une chasse à l'homme entre deux hommes solitaires dont la principale similitude de caractère est de manœuvrer toujours dans l'ombre, l'un travaillant non-officiellement pour la police, le second se débarrassant sans scrupules de ses complices. Mais plus que cette traque efficace, le cinéaste abreuve son long-métrage de scènes ayant ou non un quelconque rapport avec le sujet principal de L'Alpagueur.

Entre la scène durant laquelle Jean-Paul Belmondo se charge de faire arrêter des trafiquants de drogue à Rotterdam, celle durant la quelle il démasque un commissaire corrompu jusqu'à la moelle, celle où il fait tomber le prisonnier d'une geôle presque totalement sous son emprise, et la traque dont fait l'objet l’Épervier, le film n'est jamais avare en terme de situations et d'action. Le scénario, habillement mené, ira même jusqu'à introduire une scène durant laquelle l'Alpagueur sera confronté à un certain Spitzer lors d'une mémorable action située dans une ferme. Spitzer... l'homme justement à la tête du réseau de trafic de drogue démantelé au tout début du film. La boucle est donc blouclée.

Enfin presque, puisque l'on a droit à un excitant final entre notre Bebel national et l'excellent Bruno Cremer qui pour l'occasion, campe un Épervier impressionnant de part sa stature, son timbre de voix, et cette habitude qu'il a de nommer ses complices, « Coco ». Aux côtés de ces deux grands interprètes, on retrouve Patrick Fierry, Victor Garrivier, Claude Brosser, ou encore Jean-Pierre Jorris.. L'Alpagueur est un excellent Belmondo, dans la veine de ce qu'il a interprété de mieux dans les années 70-80...


samedi 28 mai 2016

Bite de Chad Archibald (2015)



Casey a prévu de bientôt se marier avec Jared, l'homme de sa vie, et ce, contre l'avis défavorable de la mère de celui-ci, persuadée que son fils fait une erreur. D'ici là, la jeune femme part enterrer sa vie de jeune fille à l'étranger en compagnie de trois de ses amies, Hannah, Jill et Kirsten. Après avoir passé une soirée dans une boite de nuit lors de laquelle Casey a abusé de l'alcool, elle et ses amies partent se promener en forêt et découvrent une cascade au pied de laquelle elles choisissent de se baigner. Jill en profite pour rappeler à Casey qu'elle se doit d'avertir son futur époux qu'elle ne peut avoir d'enfants. Mais alors que les jeunes femmes s'expliquent, Casey est piquée sous l'eau par un animal.

De retour chez elle, Casey retrouve Jared qui sous l'emprise de sa mère ne vit toujours pas avec sa future épouse. Marquée physiquement par la piqûre dont elle a été victime à l'étranger, Casey commence à ressentir d'étranges symptômes. Les marques sur sa cuisses s'étendent jusqu'aux épaules et commencent à s'infecter. Les jours passent et la maladie semblent s'étendre. Casey ne se nourrit plus, les plaies suppurent et surtout, à sa grande surprise, le test de grossesse qu'elle vient d'effectuer se révèle positif...

D'autres l'ont déjà effectivement précisé, mais une piqûre de rappel semble nécessaire afin de bien souligner que Bite n'a rien à voir avec un quelconque film pornographique malgré un titre pourtant évocateur et un début de film exhibant trois ou quatre pouffes en bikini. Si les plus impatients couperont au bout des cinq premières minutes d'une œuvre qui semble s'inscrire dans la mode des pires exemples de found-footage, les autres auront l'agréable surprise de constater que par la suite,  le cinéaste canadien Chad Archibald dont il s'agit ici du septième long-métrage, a la bonne idée d'abandonner le principe et de proposer une œuvre qui s'en éloigne très sensiblement.

Ceux qui connaissent l’œuvre magnifique du cinéaste lui aussi canadien, David Cronenberg, auront parfois la désagréable impression de découvrir un plagiat de La Mouche. Et même si les histoires sont bien différentes, il y demeure certains points communs entre elles, la transformation en une espèce de créature étant le plus flagrant d'entre eux. Nous assistons donc à l'agonie d'une jeune femme, victime d'une piqûre qui va la transformer peu à peu en une créature donnant naissance à une multitudes d’œufs. Physiquement le personnage de Casey (Elma Begovic) change, mute, pour ne plus avoir grand chose avec la belle femme qu'elle était encore il y a quelques jours auparavant. Veillant avec amour sur son étrange progéniture, le cinéaste crée un contraste entre la future mariée, incapable de donner des enfants à son futur époux, et cette... « chose » monstrueuse qui, au contraire, multiplie les accouchements monstrueux.

Bite n'est pas mauvais en soit. Mais à côté d'une œuvre telle que Contracted de Eric England qui décrivait déjà la lente agonie et la transformation d'une jeune femme, le film de Chad Archibald fait pâle figure. La faute à des maquillages qui dépassent de loin le cadre réaliste de la maladie (on finit par avoir l'impression d'être face à un monstre plus qu'à une jeune femme atteinte d'un mal étrange), et surtout, à une interprétation parfois pitoyable de ses interprètes. Bite n'exhale aucune forme d'émotion tandis que le film de Eric England dégageait, lui, un réel sentiment de malaise...

vendredi 27 mai 2016

Der Todesking de Jörg Buttgereit (1990)



Un film sur le suicide, ça vous tente ? Pour son troisième volet de la tétralogie de la Mort (après les deux premiers Nekromantik et juste avant Schramm), Jörg Buttgereit s’attelle donc à nous faire vivre les derniers instants de quelques individus pris au hasard. Enfin, lorsque l'on parle de hasard, un doute subsiste puisque dans l'un des sketchs on apprend qu'une curieuse société propose aux gens de se suicider. Le cinéaste s'emploie donc à nous narrer à sa façon, le cheminement qui pousse ces êtres communs à en finir avec leur existence, il est vrai, plutôt sinistre.

Lundi.
A commencer par cet homme célibataire qui, semble-t-il, est amoureux des poissons. Il en possède un dans un bocal, l'un des murs de sa chambre arbore fièrement un tableau recensant un certain nombre de spécimens, et l'homme va même jusqu'à en manger (ici des sardines en boit). Maniaque de la propreté, il semble avoir envie de quitter notre monde en laissant derrière lui un appartement nickel. Comment un homme peut-il en arriver à ce point d'envie de mourir et penser en même temps à passer l'aspirateur dans son salon, laver la vaisselle et faire propre l'évier ? Une mort clean, c'est ce qu'il a choisi. Il se rase, se lave les dents et fait couler un bain. Il se déshabille, enfonce ses chaussettes roulées en boule à l'intérieur de ses chaussures puis ôte son tee-shirt, son pantalon et son slip qu'il pose soigneusement sur une chaise. Puis il s'allonge doucement au fond de l'eau et avale tout une série de pilule préalablement posées sur le bord de la baignoire. Fin.

Mardi.
Un homme ouvre sa boite aux lettres, file droit jusqu'au vidéoclub de son quartier (tenu par Jörg Buttgereit lui-même) et hésite entre plusieurs cassettes vidéos avant de jeter son dévolu sur Vera-L'ange Fatal De La Gestapo. Une fois à la maison, il glisse la cassette dans le magnétophone et visionne le contenu du film. Des scènes de torture sur fond d'Allemagne nazie. De quoi faire perdre la tête au type qui bute sa femme illico-presto avant de se pendre. Fin.

Mercredi.
Une jeune femme marche sous la pluie et vient s'asseoir sur un banc. A ses côtés, un inconnu se met alors à lui expliquer que sa femme perdait du sang durant leurs rapports. Des propos incohérents qui viennent justifier la manière dont il a donné un terme à leur mariage. La jeune femme assie à ses côtés se saisit du revolver qu'elle cache dans son sac à main. Mais lorsqu'elle tire, le coup de part pas. L'homme en profite pour se saisir de l'arme et se placer le canon de l'arme dans la bouche après l'avoir armée. Le coup part. Fin.

Jeudi.
Des ponts. Que des ponts. Rien que des ponts. Que viennent légender des noms d'hommes et de femmes. Leur profession aussi. Des inconnus que l'on comprend être des personnes qui se sont suicidées en se jetant de ces édifices. Fin.

Vendredi.
Une femme d'un certain âge aperçoit en regardant par la fenêtre un jeune couple qui s'embrasse un peu plus bas dans l'immeuble. Elle tente par tous les moyens d'entrer en contact avec eux (en descendant frapper à leur porte et en leur téléphonant) mais ils ont disparu. La femme se remémore son enfance lorsqu'elle surprit ses parents faisant l'amour. C'est alors que l'on découvre les corps des deux jeunes adultes qui s'embrassaient tout à l'heure, gisant dans leur lit et couverts de sang. Fin.

Samedi.
Une jeune femme s'affuble d'une caméra et part assassiner des gens au hasard des rencontres. Fin.

Dimanche.
Un jeune homme semble en proie à des démons. Agité, nu et allongé dans son lit, il se tient la tête avant de chuter au sol. Ni pouvant plus, il se traîne jusqu'au mur où là, il se cogne le front plusieurs fois jusqu'à ce qu'il trouve la mort. Fin.

Si l'idée de réaliser une œuvre sur un sujet aussi sensible que le suicide pouvait sembler bonne, l'amateurisme cher à Jörg Buttgereit donne à l'ensemble de ce Der Todesking un arrière goût d'inachevé. Et c'est peu de le dire puisque l'interprétation et ce rythme toujours amorphe qu'insuffle le cinéaste gâche les possibilités infinies qu'offre un tel sujet. Pas de gore (ou si peu), des situations pas toujours crédibles (la lettre envoyée à ces individus et qui les pousse au suicide), se mêlent à quelques idées très intéressantes. Comme de faire parler le béton de ces immenses structures que sont les ponts sans nous montrer la moindre image choc et juste en énumérant le noms de victimes. Ou bien encore cette bobine qui s'affole durant le discours perturbé de l'homme assis sur la banc. Cette dernière scène est sans doute d'ailleurs la plus saisissante du film. Chaque acte est lié au suivant par la vision d'un cadavre qui se décompose à vitesse accélérée.

Der Todesking n'est pas un mauvais film mais n'est pas non plus indispensable. Beaucoup moins lent que son précédent Nekromantik 2, il demeure cependant encore beaucoup trop mou pour être divertissant. Dans la courte filmographie du cinéaste, il y a comme une évolution certaine dont l'aboutissement sera son excellent Schramm...

jeudi 26 mai 2016

Blaxploitation: Blackenstein de William A. Levey (1972)



En cinq ans et 544 articles, je ne me souviens pas avoir ne serait-ce qu'une seule fois employé ce type de langage, mais aujourd'hui, et pour ce Blackenstein de 1972, réalisé par le cinéaste, producteur et scénariste William A. Levey, je ne vais pas me gêner : ce film est une merde ! Épelez-le ainsi, M.E.R.D.E, si cela vous incommode.
La même année, la vague Blaxploitation a vu naître quelques œuvres fantastiques, dont l’inénarrable The Thing With Two Heads de Lee Frost, ou le Blacula de William Crain. Si ces deux films avaient un tant soit peu d'intérêt, Blackenstein n'en a que pour le cinéphile (cinéphage?) qui voudra compléter sa collection de pépites issues d'un courant (la blaxploitation en question) créé afin de revaloriser l'image des afro-américains dans des œuvres cinématographiques les mettant au premier plan et surtout dans des rôles les reconsidérant comme des héros et non comme des méchants.

Je n'ai absolument rien contre cette vague de films où l'homme blanc est souvent décrit comme le mal absolu, mais si j'ai choisi l'un de ceux-ci pour affirmer pour la toute première fois qu'il s'agit d'une merde, c'est bien parce qu'il en est une. D'abord, d'un point de vue artistique, c'est le vide absolu. S'il avait été offert à l'écrivaine (!!!) anglaise Mary Shelley l'opportunité de se retourner dans sa tombe, elle ne se serait sans doute pas gênée pour le faire. Si toute la poésie du roman (et des œuvres cinématographiques qui en ont découlé par la suite) est absente du film de William A. Levey, ça n'est pas là le plus grave. A la limite on s'en fiche un peu. Transcrire l’œuvre de l'écrivaine dans un univers urbain et contemporain n'a pas donné que des résultats négatifs (voire l'excellent Frankenstein de Bernard Rose sorti l'an passé). Le problème vient du fait que ni l'interprétation, ni les décors, ni le travail (y-en a-t-il d'ailleurs un?) sur la photographie et l'éclairage ne viennent provoquer le moindre sursaut d'intérêt du public pour cette vision quelque peu aveuglante d'un mythe sur lequel le cinéaste américain aurait mieux fait de cracher plutôt que d’œuvrer dans la production d'une telle purge cinématographique.

La quasi totalité du film, du moins dès lors que la créature s'éveille pour assassiner toutes celles et ceux qu'elle croise sur son chemin, est filmé dans le noir. Visiblement, seuls les éclairages naturels nocturnes semblent avoir servi puisqu'on n'y rien d'autre que des ombres furtives, sans doute afin de faire passer la pilule d'effets-spéciaux qui, soit dit en passant n'ont même pas le mérite d'égaler ceux de son aîné de dix ans, le Blood Feast de Herschell Gordon Lewis, officiellement premier film gore de l'histoire du cinéma.

Quant au scénario, il n'a en réalité que peu de rapports avec l’œuvre originale de Mary Shelley. Le docteur Winifred Walker fait appel au professeur Stein afin d'aider son ami Eddie Turner qui a perdu ses jambes et ses bras (pas de bol, vraiment) au Vietnam. Le professeur Stein travaille depuis quelques temps sur une formule permettant aux cellules de garder leur jeunesse et aux greffes d'organes et de membres de résister aux rejets. Alors que le professeur intervient en compagnie de son assistant Malcomb et de Winifred, sur son nouveau patient, tout se déroule à merveille. Mais Malcomb, amoureux de Winifred, sent bien que la présence d'Eddie lui interdit tout espoir de l'avoir pour compagne. C'est ainsi que l'assistant du professeur Stein ajoute à la formule secrète du professeur une substance qui va avoir de curieux effets sur l'organisme d'Eddie.

Bon, allez, je retire ce que j'ai écrit: Blackenstein n'est pas une merde. C'est juste un très mauvais film. Un navet. Un bon gros nanar...

La Loi du Marché de Stéphane Brizé (2015)



Alors que Thierry Taugourdeau fait le bilan d'une énième formation qui n'a, elle aussi, débouché sur aucune embauche, d'anciens collègues qui comme lui ont été licenciés par une entreprise qui faisait pourtant des bénéfices, ont l'intention de traîner leurs anciens patrons devant les tribunaux. Thierry, lui, dans l'incompréhension générale, a choisi de tourner la page. Il élève seul avec son épouse leur fils Matthieu, handicapé mental qui poursuit des études scolaires normales.
Le père de famille a bien du mal à gérer les difficultés financières que connais son foyer. La banque lui demande des comptes, les patrons hésitent à l'embaucher malgré ses qualifications, et la vente de leur mobile-homme qui soulagerait un temps le poids des dettes n’aboutit finalement pas.

Pour se changer les idées et remplir leurs journées, son épouse et lui prennent des cours de danse. Lors d'un rendez-vous avec un conseiller de l'école où étudie Matthieu, Thierry apprend que ce dernier relâche un peu son attention et que s'il veut poursuivre ses études, il doit se ressaisir.
Un jour, l'opportunité d'un poste de vigile dans un grand supermarché s'offre à lui. Ne pouvant se permettre de faire la fine bouche, Thierry accepte. Il se soumet aux règles de l'entreprise : surveiller les clients, voleurs potentiels, les contraindre de payer le fruit de leur vol et de fournir une pièce d'identité. Mais dès lors que la situation dégénère au sein de l'entreprise au cœur de laquelle, même ses propres employés se retrouvent licenciés pour faute grave, Thierry ne supportent plus de travailler dans de telles conditions...

Qui mieux que Vincent Lindon, cet éternel écorché vif, pouvait endosser le difficile rôle de Thierry, cet homme aux abois, tenté d'accepter tout et n'importe quoi pour s'en sortir, faire vivre les siens et conserver sa dignité ? Le cinéaste français Stéphane Brizé (Mademoiselle Chambon) trouve la grâce avec ce film aux relents de critique sociale réaliste qui ne mise jamais vraiment tous ses jetons sur le mode du divertissement mais préfère au contraire jouer la carte du réalisme.

Vincent Lindon, on connaît. Un acteur à part dans le paysage cinématographique français. Capable de jouer autant dans le registre comique que celui du drame. Plus sombre que son rôle dans Ma Petite Entreprise de Pierre Jolivet qui demeurait malgré son aspect déjà social, une franche comédie, celui qu'il interprète dans La Loi du Marché, on le sent, est au bord de la rupture. A ses côtés, un panel d'actrices et d'acteurs inconnus qui demeurent pourtant d'une présence fondamentale puisque si c'est bien l'immense acteur qui a reçu les honneurs du Prix d'interprétation masculine au festival de Cannes l'année dernière, c'est aussi et surtout parce que Stéphane Brizé a su bien entourer son principal interprète. Mis en lumières par ses partenaires à l'écran, Vincent Lindon expose du talent qu'on lui connaît, et cela, parfois sans même ouvrir la bouche. Tour à tour, agacé par l'inutilité des démarches auxquelles son personnage accepte de se plier, inquiet pour le devenir des siens, et résigné à accepter un emploi qui va finalement le confronter à ce qu'il était lui-même jusque là, l'acteur donne la pleine mesure de son talent.

A ses côtés, l'actrice débutante Karine De Mirbeck (La Loi du Marché est son premier long-métrage), le jeune Matthieu Schaller dans le rôle du fils handicapé, et même Xavier Mathieu (qui s'est fait connaître pour son combat contre la fermeture de l'usine Continental de Clairoix annoncée le 11 mars 2009) dans celui d'un collègue, fort logiquement, syndicaliste. La Loi du Marché est une œuvre forte, réaliste, qui montre au grand public l'effroyable machine écrasant les salariés d'une entreprise qui cherche à faire du chiffre en licenciant dès que cette possibilité s'offre à elle. Un prix de l'interprétation masculine méritée pour Vincent Lindon et la découverte de seconds rôles talentueux...

mercredi 25 mai 2016

Pusher 3 : L'Ange de la mort de Nicolas Winding Refn (2006)



Milo, l'un des plus grands trafiquants de drogue de Copenhague fête aujourd'hui les vingt-cinq ans de sa fille Milena. Et parce qu'il a décidé de lui consacré toute son énergie, il a décidé d'arrêter les conneries. Ou presque. S'il a bien l'intention de stopper sa consommation d'héroïne, il a toujours comme objectif de demeurer l'un des plus grands fournisseurs en la matière. Depuis quelques semaines, Milo fréquente une association des Narcotiques Anonymes afin de décrocher définitivement. Mais l'homme vieillissant a de quoi être stressé.

Non seulement il doit gérer les préparatifs pour la fête d'anniversaire de Milena, mais il doit également préparer un repas d'anniversaire pour les cinquante invités. De plus, après s'être arrangé avec le trafiquant de drogue albanais Luan qui lui avait par erreur refourgué une cargaison de dix-milles pilules d’ecstasy au lieu de l'héroïne prévue, il est arnaqué par un certain Little Muhammed auquel il a confié la drogue mais qui, contrairement à ce qui était prévu, ne donne plus signe de vie.
Désormais, Milo est redevable de Luan et de ses associés.Il a peu de temps pour rembourser la drogue disparue et doit également gérer le caractère bougon de sa fille Milena qui veut que sa petite fête d'anniversaire se déroule dans les meilleures conditions...

Neuf ans après le premier volet et seulement une année après le second, le cinéaste danois Nicolas Winding Refn met un terme définitif à sa désormais mythique saga des Pusher. Pusher 3 : L'Ange de la Mort clôt dont dix années d'un cinéma underground plongeant dans la fange des trafiquants de drogue de Copenhague. Un univers sordide, violent, noir comme la mort et blanc comme la poudre. Après Frank et Tonny qui chacun leur tour ont donné ses lettres de noblesse à un cinéma qui n'offre jamais de concession au cinéma dit « grand public », c'est logiquement au tour de Milo d'être le nouveau héros de cette formidable saga danoise. En tournant le dernier chapitre presque dix ans après le premier, Nicolas Winding Refn permet à son œuvre d'arborer une apparence ayant radicalement changé depuis l'ère de Frank.

Désormais, Milo n'est plus le maître en matière de trafique de drogue. Les petits jeunes ont pris la relève et ils viennent désormais d'Albanie et de Pologne. Le cinéaste danois aborde le difficile problème de la traite des blanches durant une scène de laquelle découlera une conclusion particulièrement violente. Zlatko Buric a vieilli, son personnage également.

Si l'on pouvait espérer une fin lumineuse de la part de Nicolas Winding Refn, c'était sans compter sur la descente aux enfers dont va être principalement la victime le héros de ce troisième volet. Pusher 3 : L'Ange de la Mort demeure donc fidèle aux œuvres qui l'on précédé. On retrouve avec plaisir l'acteur Slavko Labovic qui dans le premier volet était le principal homme de main de Milo, et devenu depuis patron d'une pizzeria, renforçant davantage encore l'anachronisme qui entoure le héros évoluant dans un cadre changeant tandis qu'il persévère de son côté à user des même pratiques que par le passé. Comme les épisodes 1 et 2 l'étaient déjà, Pusher 3 : L'Ange de la Mort est lui aussi un petit chef-d’œuvre du genre. Une vraie perle noire se terminant sur un générique sobre mais terriblement poignant...

mardi 24 mai 2016

Pusher 2: Du Sang sur les Mains de Nicolas Winding Refn (2004)



Du sang sur les Mains démarre à la sortie de prison de Tonny, l'ex ami de Franck qui depuis ses aventures dans le premier volet de la trilogie Pusher a mis les voiles et est parti se planquer au Danemark. Tonny est bien décidé à effacer toutes ses conneries et compte bien repartir à zéro. Il retrouve son père, Smeden dit « Le Duc » avec la ferme intention de lui prouver qu'il peut changer. Mais le Duc est un homme dur, froid et impénétrable qui accepte avec la plus grande des difficultés que son fils ose venir pointer le bout de son nez. Car il n'a plus confiance en Tonny. Ce dernier a prouvé à de trop nombreuses reprises que l'on ne pouvait pas s'y fier. Heureusement, Tonny peut encore compter sur de très rares amis, à l'image de « O » qui bientôt va se marier. Charlotte, l'ex petite amie de Tonny a un enfant. La jeune femme affirme que celui-ci en et le père et lui demande de l'aider à subvenir à leurs besoins. Au départ réticent, Tonny fini peu à peu par s'attacher à l'enfant. Et pour pouvoir les aider lui et sa mère, il demande à son père d'accepter de lui donner du travail.

Par ailleurs, acceptant de rendre service à un ami, Tonny se rend à un rendez-vous auquel se trouve présent Milo, le trafiquant de drogue responsable de la fuite de Franck au Danemark. Mais rien ne se passe comme prévu et Tonny se trouve embarqué dans une histoire qui touche malheureusement de près son père...

Que dire... Si Pusher était une véritable réussite, sa suite, Du sang sur les Mains, fait paraître le premier volet pour du « pipi de chat ». Ce second volet est une véritable claque. Démarrant plutôt mollement, l'impression mitigée des premières minutes est vite reléguée aux oubliettes et la performance de l'acteur principal interprétant le rôle de Tonny, l'extraordinaire Mads Mikkelsen, nous fait celle pourtant déjà lumineuse de Kim Bodnia dans le premier épisode.

Tatoué, le crâne rasé, l'air hébété et les neurones rangés au placard, le personnage de Tonny est étonnamment touchant. On se lie d'amitié pour ce personnage détruit par une existence de débauche, de violence et de larcin qui cherche l'amour et la fierté d'un père intransigeant.

Ce qui peut refroidir certains spectateurs, c'est ce pessimisme extrême dans lequel sont plongés les acteurs. Aucun d'entre eux ne viendra soutenir notre héro. Ils ont tous quelque chose à se reprocher. Dealers, toxicomanes, voleurs de voitures, on n'en n'apprend pas davantage sur la mère de Tonny, seul espoir de réconfort pour le jeune homme. Une chaleur qui n'aura pas lieu puisque l'on apprend qu'elle est morte depuis un certain temps. Le personnage de Tonny étant au centre de l'intrigue, sa personnalité et son caractère ont été étoffés depuis le premier volet de la trilogie.
Aujourd'hui, s'il n'est pas foncièrement aussi stupide qu'avant, il a également un charisme beaucoup plus prononcé.

Du sang sur les Mains est une œuvre difficile. Parfois très crue visuellement. Un thriller à l'ambiance particulièrement froide que l'acteur principal réussit à maintes reprises à rendre émouvant. Surtout dans les rapports qu'il entretient avec le père, ici interprété par l'excellent Leif Sylvester Petersen. On n'est pas près d'oublier l'ultime affrontement entre le père et le fils. Une scène presque insoutenable mais admirablement mise en scène par le décidément très épatant Nicola Winding Refn. Un chef-d’œuvre...

lundi 23 mai 2016

Camille Redouble de Noémie Lvovsky (2012)



Rien ne va plus entre Camille et Éric. Ils sont tous les deux les parents d'une jeune adolescente. Noyant son chagrin dans l'alcool depuis que sa mère est morte, Camille voit son couple se désagréger jusqu'à la rupture, inévitable. La veille du nouvel an, Éric annonce à Camille qu'il la quitte. La jeune femme part retrouver ses amies de toujours, Josepha, Louise et Alice alors qu'elles s'apprêtent, lors d'une soirée costumée, à fêter la nouvelle année. Mais une fois de plus, Camille ne peut s'empêcher de boire et tombe dans un coma éthylique. Lorsqu'elle se réveille plus tard, elle constate qu'elle a été projetée plus de vingt ans en arrière, dans les années quatre-vingt.

Elle a conservé son corps de femme de quarante ans tandis qu'autour d'elle, toutes ses amies son redevenues les adolescentes qu'elles étaient dans le passé. Mieux : ses parents sont en vie. Elle qui avait peur en 2008 de ne plus se souvenir de la voix de ses parents à décidé de les enregistrer. Camille a également l'intention de mettre de l'ordre dans sa vie afin de ne pas répéter les mêmes erreurs. Elle retrouve Éric pour la première fois mais fait tout pour le fuir. Quant à sa mère, elle a bien l'intention de tout faire pour prévenir la rupture d'anévrisme dont elle va être bientôt la victime et qui la mener à sa propre mort...

Camille Redouble est le sixième long-métrage (si l'on tient compte du téléfilm tourné en 1997, Petites), de sa principale interprète, l'actrice et réalisatrice française Noémie Lvovsky. Entourée par les excellents acteurs et actrices, Samir Guesmi, Yolande Moreau, Michel Vuillermoz, Denis Podalydès et de jeune interprètes qui n'ont rien à envier à leur talent, Judith Chemla, Julia Faure, India Hair et Riad Sattouf (dans l'irrésistible rôle du metteur en scène), Noémie Lvovsky nous conte une histoire pleine de nostalgie et d'une candeur que l'on a trop tendance à mettre de côté de nos jours.

Si le film possède quelques faiblesses scénaristiques, on ne peut qu'adhérer à cette histoire simple mais rondement menée qui nous transporte à l'époque du Walkman et des écouteurs oranges, du Bombers, et des posters de Marilyn Monroe et James Dean placardés sur les murs de la chambre de Camille. Si la l'actrice et réalisatrice aurait pu se contenter de faire de Camille Redouble qu'une simple et naïve comédie, le film se révèle en réalité beaucoup plus profond qu'il n'y paraît. Son héroïne fait face aux erreurs du passé tout en tentant de les réparer. Mais sans jamais se laisser aller à la facilité, Noémie Lvovsky n'essaie jamais de poétiser ce que son personnage tente de reconstruire. Avec beaucoup de maturité, et bien que l'élément fantastique viennent quelque peu empiéter le récit à travers ce voyage dans le temps, elle n'idéalise jamais le principe en conservant à l'esprit qu'un futur déjà écrit ne peut être modifié, ou si peu (l'enveloppe renfermant la cassette audio).

Si Guesmi, Moreau, Vuillermoz et Podalydès se révèlent comme à leur habitude d'excellents interprètes, on demeure également séduits par l'interprétation du jeune trio formé par Judith Chemla, Julia Faure et India Hair qui campent les trois amies de jeunesse de Camille. Mais le plus fort sans doute dans Camille Redouble est la capacité de Noémie Lvovsky à nous émouvoir, et notamment durant la scène où elle confrontée à sa mère la veille du jour de sa mort. Une très beau moment d'émotion qui nous révèle une Yolande Moreau très éloignée de l'esprit Deschiens.A ce titre, Camille Redouble est une belle réussite...
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