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mercredi 28 septembre 2016

Cycle improbable: Themroc de Claude Faraldo (1973)



Themroc, peintre en bâtiment, est le témoin un jour d'un flirt entre son patron et sa secrétaire. Découvert par son supérieur, il se prend une fenêtre au visage et se retrouve maculé de sang. Viré du chantier manu militari par des gardiens de sécurité, l'ouvrier se réfugie dans l'appartement qu'il partage avec sa mère et sa sœur et s'y cloître. Là, il commence à tout détruire, à commencer par le mur donnant directement sur la cour intérieure de l'immeuble. Tout en se donnant en spectacle devant les regards curieux de ses voisins, il attire également la police qui malgré les moyens qu'elle emploie n'arrive toujours pas à se saisir de Themroc.
Sa voisine d'en face, séduite par la tournure que prennent les événements décide d'en faire autant. Armée d'une masse, elle détruit à son tour le mur de la façade et se débarrasse tout comme Themroc de tout ce qu'elle possède en le jetant par le trou béant. Bientôt, c'est tout le voisinage qui semble mué d'une même volonté de toute détruire et d'abandonner tous ses biens...

L'ancien livreur Claude Faraldo, après avoir abandonné son métier, décide d'être réalisateur de films. Il fera d'ailleurs à plusieurs reprises, de ses héros, des livreurs. Cette fois-ci, il s'agit d'un peintre en bâtiment, témoin d'un début d'adultère qui va se révolter contre la société. A commencer par le refus de s'exprimer normalement. Il va en effet se mettre à rugir, crier, gémir, tandis que ses concitoyens, eux, s'exprimeront dans un langage totalement improvisé qui ressemble en réalité davantage à toute une série d'onomatopées et de phrases incompréhensibles.
Themroc, qui dans sa grande liberté d'expression et sa manière d'aborder la société d'alors, est une œuvre profondément anarchique et révolutionnaire. Claude Faraldo adapte sa propre pièce de théâtre «Doux Mais Troglodytes» et engage entre autre pour l'occasion les membres du café de la gare, Romain Bouteille, Coluche, Patrick Dewaere, Miou-Miou et Henri Guybet. A leurs côtés, c'est Michel Piccoli qui endosse le rôle de Themroc.

Bien que le film soit ancré dans une réalité sociale, il a emporté le prix spécial du jury au Festival international du film fantastique d'Avoriaz en 1973. Michel Piccoli remporta quant à lui le prix d'interprétation masculine à ce même festival.

On y retrouve la symbolique des événements de Mai 68, les murs formés de briques et tout ce que contient l'appartement de Themroc et les siens constituant, une fois jetés par le large trou pratiqué à l'aide d'une masse, les fameuses barricades les séparant des autorités chargées de les maîtriser. Le cinéaste nous révèle un monde ou tout semble automatisé. Des transports en commun (dont un métro voyant passer d'immenses vagues d'hommes et de femmes tendant vers un seul et même but), jusqu'au pointage en règle à l'usine. Themroc, le personnage, va jusqu'à même refuser toute forme de matérialisme en se débarrassant du moindre meuble, jusqu'au plus petit objet qu'il possède. Allant même jusqu'à se dénuder et pousser son prochain à faire de même (Patricke Dewaere tentant (sur ordre) de reboucher le trou dans le mur.

Plus fou encore dans sa vision de l'anarchie, Claude Faraldo n'impose plus aucune sorte de règle de bienséance. Et parce que reclus chez lui, Themroc ne peux plus compter que sur lui, les limites imposées par la lois explosent. Inceste et cannibalisme deviennent les normes, l'image de ce flic cuit, puis embroché avant d'être dévoré signifiant sans doute l'abolition de toute forme d'autorité... Dire que Themroc est une œuvre à part serait un euphémisme. Il s'agit d'une œuvre totalement libérée de toutes formes de contingences intellectuelles. Une œuvre folle, outrancière, sauvage et mythique...

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