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dimanche 25 septembre 2016

Ma Loute de Bruno Dumont (2016)



« Jubilatoire », « A hurler de rire », « Luchini Désopilant », « Binoche Géniale », « Formidablement drôle »... voici donc quelques informations distillées par les médias et repris sur l'affiche du film Ma Loute, le dernier long-métrage du cinéaste français Bruno Dumont. Presse et public n'ayant pas l'air d'avoir apprécié le film de la même façon, j'ai voulu découvrir par moi-même à quoi pouvait ressembler le film du cinéaste qui signa deux ans plus tôt la première saison d'une série particulièrement barrée : P'tit Quinquin. De toute évidence, ceux qui ont apprécié celle-ci doivent avoir forcément aimé le film. Comme ceux qui ont détesté Ma Loute n'ont sans doute pas été jusqu'au bout de P'tit Quinquin. Ce qui d'une certaines façon est plutôt logique puisque les deux univers décrit y sont pratiquement identiques. J'imagine encore certains grincer des dents devant des personnages qu'ils auront tôt fait de trouver caricaturaux, ou pire encore, maltraités par un cinéaste qui se moque de ses interprètes amateurs. Sauf que Bruno Dumont n'est certainement pas de ces hommes qui se servent de la naïveté de certains pour en faire son beurre et se moquer d'eux devant sa caméra.

Le cinéaste ne fait que projeter une réalité. Cette des habitants du nord de la France. Et notamment ceux vivant à la campagne. Avec leur accent à couper au couteau et leur façon d'aborder la vie différemment des citadins. Pourtant, contrairement à P'tit Quinquin on note une différence de taille. L'arrivée dans ces beaux paysages de la Côte d'Opale, région côtière française située entre la baie de Somme et la côte belge, d'une famille bourgeoise dont la caractérisation est poussée ici à son paroxysme. On pourrait avoir le sentiment d'un Bruno Dumont frileux depuis les remarques infondées de certains critiques à l'époque de la diffusion de P'tit Quinquin. Pourtant, il n'en est rien. Et la meilleure preuve se situe au cœur même de cette famille paysanne qu'il rend encore plus primaire que celles de sa série puisque ses personnages ne sont plus seulement des individus incultes, incivilisés, bas du front et à la limite de la débilité. Ils sont désormais tout ceci mais bien pire encore : la famille du jeune garçon auquel donne son nom le film est sevrée à la viande humaine. Car si le scénario ne cesse de prendre des chemins de traverses, il s'agit bien de l'histoire d'une famille de cannibale se rendant responsable d'une série de disparitions débouchant sur une enquête menée par deux flics improbables. Un couple de Laurel et Hardy à peine capable de former une phrases complète, surtout lorsqu'il s'agit du personnage campé par Didier Despres dont les talents d'acteurs ne valent certainement pas davantage que ceux de l'interprète principal de P'tit Quinquin, Bernard Pruvost (auquel on soufflait les répliques dans une oreillette).

Au milieu d'un groupe d'amateurs, trois grands noms du cinéma français : Juliette Binoche, Valéria Bruni Tedeschi et surtout Fabrice Luchini. De ce dernier on retiendra son incroyable interprétation du personnage d'André Van Peteghem. Alors qu'il a toujours été choisi pour ses talents d'orateur, voici que Bruno Dumont en fait un individu replié PHYSIQUEMENT sur lui-même. Il est aussi l'ultime reflet caricatural du bourgeois : sur maniéré, détenteur d'un accent aristocratique dans lequel transpirent le lucre, la suffisance et le mépris pour les gens de condition plus modeste, il prouve cependant à plusieurs reprises un certaine sens de la modestie face à ce mari qu'il estime représenter la « quintessence de la beauté ». On a pourtant parfois l'impression d'un homme face à la cage d'un singe enfermé derrière des barreaux et pour lequel il ressent une sorte d'exaltation devant cette bête qu'il découvre pour la première fois.

Juliette Binoche quant à elle pousse encore davantage le trait. Plus proche de la caricature péjorative de la bourgeoise arrogante, elle en fait des tonnes, jusqu'à théâtraliser le drame qui la touche lors d'une scène remarquablement interprétée face à un Luchini/Van Peteghem abasourdi. Outre les présences à l'écran de Valéria Bruni Tedeschi, Jean-Luc Vincent et Brandon Lavieville, c'est la jeune et androgyne actrice Raph qui dans le rôle de Billie Van Peteghem ne cesse de nous intriguer. Sans jamais véritablement dévoiler son identité sexuelle, elle campe un personnage touchant et véritablement troublant. Quant à l'histoire en elle-même, c'est du Dumont. Rien ne s'y déroule comme l'on pourrait s'y attendre. Mais le véritable propos n'étant pas là, il faut simplement se laisser guider par la folle inspiration du cinéaste. Seul petit reproche que l'on pourrait faire au film : sa durée. Il aurait mérité d'être un poil plus court car certaines scènes redondantes traînent le film en longueur...

3 commentaires:

  1. P'tit Quinquin, un ovni dans le ciel télévisuel français ! Je me réjouis d'en voir la deuxième saison (si c'est toujours d'actualité). Pour Ma Loute, c'est certain qu'on se le visionnera un jour ou l'autre (en revanche, qu'est-ce qu'il m'avait ennuyé sur Siberie, dont j'ai parlé ailleurs) ! Rien que pour découvrir ces flics Laurel et Hardy et un Lucchini à contre-emploi. Binoche, ça va être trrrrrèèèèès dur, je ne la supporte pas, c'est épidermique (je lui trouve une certaine vulgarité - d'ailleurs elle me fait penser à la Maire de ma ville - et l'associe même à la vulgarité de Clémentine Célarié).

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  2. rien que pour voir les paysages de mon chez moi francais je vais le regarder =D
    ptit quinquin c'etait genial et ca collait tellement a ma region ahahaha
    bon je rectifie c'est le pas de calais et pas le nôôôôrd hu hu hu (j'y tiens)
    lucchini de toutes facons j'adore
    j'ai qd meme hate de voir ce film

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  3. Et voilà, on l'a vu !!! Même Juliette Bidoche est passée sans problème - disons qu'elle n'a pas trop à jouer la conne insupportable, même si comme tu dis, elle frise la caricature, mais qui ne la frise pas dans ce film (je parle des acteurs professionnels). J'ai bien ri, à plusieurs reprises : évidemment, P'tit Quinquin bénéficiait de l'avantage de la surprise, et donc, Ma Loute a un petit côté redite.

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