Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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mercredi 28 décembre 2016

J'aimerais pas crever un dimanche de Didier Le Pêcheur (1998)



Elle n'a que dix-neuf ans. Elle est belle et se prénomme Teresa. Oui mais voilà, elle est morte. Lorsque son corps arrive à la morgue, c'est Ben qui la réceptionne. Ce beau jeune homme transporte alors le corps parfait de Teresa dans les sous-sols de l'établissement puis rentre chez lui prendre une douche. Plus tard, de retour à la morgue, il retrouve la jeune femme, toujours inerte. Le corps parfait, dégageant peut-être une douceâtre odeur de mort, Teresa semble vivante, bien qu'elle ne respire plus. Il n'en faut pas davantage pour que Ben lui ôte le drap qui recouvre son corps nu et lui fasse l'amour. Oui mais voilà, l'acte ignoble qu'il est en train de perpétrer va permettre à Teresa de revenir à la vie.
Découvert par l'un de ses collègues et ami, Boris, Ben est entendu par la Police, menacé de représailles par la responsable en identification de la morgue, et plus tard, passé à tabac par le père de Teresa. La jeune femme, elle, pourtant, n'entend pas porter plainte. Au contraire, elle veut rencontrer Ben. Mais cette fois-ci de son vivant. Elle découvre que le jeune homme est séparé de sa compagne Hélène, qu'il vit désormais seul et que l'un de ses plus proches amis est en train de mourir du SIDA. Ben a de plus des habitudes sexuelles différentes de la majorité de ses semblables. En compagnie de Boris, il passe son temps libre dans des boites échangistes et assiste à des séances de sadomasochisme dont une certaine Marie, très amoureuse de lui, fait les frais. Le suivant partout où il va, Teresa découvre alors l'univers de Ben. A eux deux, ils vont empêcher le suicide de Gilles, un paumé. Tous les trois vont vivre ensemble quelques jours, partageant les tracas des uns et des autres dans un monde où l'amour a abandonné sa place au profit de la mort...

J'aimerais pas crever un dimanche est le second long-métrage du cinéaste et écrivain français Didier Le Pêcheur. Il adapte ici son propre scénario. Majoritairement boudé par la presse et par le public, ce film particulièrement morbide ne mérité cependant pas autant de dénigrement. Le réalisateur nous entraîne dans un récit peu engageant. Un univers sans paillettes, froid comme la mort, où le sexe est mécanique, dénué de tout sentiment. Où la mort est reine et l'amour est mort. Quelques scènes crues. Des dialogues obscènes. Une esthétique lugubre plongeant ses héros dans une lumière bleutée glaçante à souhait. Une œuvre qui se veut sans doute générationnelle, vivant dans l'ombre et la peur des maladies sexuellement transmissibles. Le SIDA fait partie de notre quotidien depuis plus d'une décennie déjà et pourtant, on a l'impression d'un film abordant de manière toute neuve une obsession pour la mort.
 
J'aimerais pas crever un dimanche est une œuvre particulièrement agressive, qui ne prend jamais de gants avec le public. Un film que d'aucun trouvera sans doute sans émotion mais qui reflète quelque part l'état d'urgence que ressentent certains face à la mort. La leur ou même simplement celle d'un proche. Didier Le Pêcheur propose un catalogue assez sordide de pratiques dont peuvent découler des âmes perdues. La drogue, le sexe (sous toutes ses formes, allant de la nécrophilie jusqu'au sadomasochisme), maladie, prostitution, J'aimerais pas crever un dimanche c'est beaucoup de ça, mais peut-être aussi, pas assez de sentiments justement. Il demeure dans le film de Didier Le Pêcheur, un manque terrible de valeurs morales. Les rares qui sont étalées par l'actrice Élodie Bouchez le sont malheureusement un peu tard. Au regard de ce qu'a proposé durant toute sa carrière le regretté Andrzej Zulawski, le film de Didier Le Pêcheur paraîtra bien morne et sans réel message. 
 
Pourtant, J'aimerais pas crever un dimanche suscite un certain intérêt. Et même parfois une certaine forme d'attachement pour des personnages pourtant peu reluisants. Comme une bande de copains qui se seraient perdus dans un abîme sans fond et que l'on aimerait voir resurgir dans la lumière. Malgré tout, il demeure un point noir auquel il est difficile de resté détaché : c'est l'impression d'entendre les acteurs Élodie Bouchez, Jean-Marc Barr, Martin Petit-Guyot ou Patrick Catalifo réciter leur texte. Il manque dans les dialogues, qui se veulent parfois philosophique, un certain naturel. On a alors parfois l'impression d'assister à une pièce de théâtre interprétée dans la rue, ce qui peut générer une certaine gêne. A part cela, J'aimerais pas crever un dimanche demeure une assez bonne surprise...

lundi 26 décembre 2016

Mad Zombies de Jason Hunt (2007)



Depuis une bonne grosse décennie, on voit fleurir des films de zombies parodiques de plus ou moins bon goût et surtout d'une qualité parfois toute relative. Shaun of the Dead représentant sans doute le plus illustre d'entre eux, certains ont choisi de s'engouffrer dans la brèche avec plus ou moins de bonheur. Au sommet de la montagne, on trouve aux côtés du classique de Edgar Wright, un certain Bienvenue à Zombieland, au beau milieu Fido de Andrew Currie, et tout en bas, des purges telles que Zoombies qui malgré leur approche originale demeurent d'une assez piètre qualité. Mad Zombies compte parmi les œuvres les moins réussies et ce, malgré la motivation apparente de ses interprètes.

Un film bête à mourir, et surtout, pas vraiment drôle malgré des gags qui s'enchaînent les uns derrière les autres. Le personnage principal est interprété par l'acteur Billy Zane qui débuta sa carrière en 1985 avec le premier volet de la trilogie Retour vers le Futur. Il a depuis enchaîné les rôles, a joué dans le Titanic de James Cameron, dans Zoolander de Ben Stiller, et même dans le film Big Kiss qu'il réalisa lui-même en 2004. Mad Zombies est l’œuvre de John Kalangis. Ses zombies à lui sont pour la plupart des rednecks du coin qui après avoir mangé de la viande de vaches nourries à l'aide d'un étrange médicament qui les a semble-t-il soignées d'une maladie, reviennent donc à la vie afin de se nourrir de la chair des vivants.

Tout commence par la présentation de Jason Hunt et de sa fille Amy. Des rapports difficiles entre cet homme qui a perdu sa femme trois ans plus tôt alors qu'elle s'est étouffée en avalant un os, et leur fille, donc, qui accepte mal que son père ait refait sa vie avec Monica. Les rapports entre les deux jeunes femmes est forcément tendu et l'on a droit aux répliques grinçantes qu'elles s'enverront au visage, du moins jusqu'à ce que l'une d'elles soit la victime d'un zombie.
C'est tellement caricatural et l'on a déjà vu ce genre de rapports tellement de fois que l'on a bien du mal à s'y intéresser. La gamine est navrante et l'on a presque le désir de la voir finir bouffée par une horde de macchabées.
Les effets-spéciaux ne sont ni bons, ni exceptionnellement mauvais. Tout juste passables dirons-nous. En terme d'humour, le film n'a pas grand-chose à nous offrir et la quasi totalité des personnages donnant dans le potache, cela devient vite très lourd. La palme d'or revenant à l'acteur Billy Zane lui-même, dans le rôle d'un médecin aussi peu crédible que possible. On aimerait effacer son perpétuel sourire. A aucun moment on ne ressent le moindre sentiment d'angoisse. Il est regrettable donc que de Mad Zombies soit exempt de toute forme de rupture de ton.

Le film est relativement court puisque sa durée avoisine les quatre-vingt minutes seulement et pourtant, on s'ennuie assez vite devant un scénario peu originale dont seulement quelques scènes retiendront notre attention. Quelques sourires (pas davantage) sont à prévoir. Et c'est tout à chacun de se faire une idée à ce propos justement. La scène du steak qui prend vie et s'attaque à l'éventuel futur beau-ils du héros et le passage durant lequel ce dernier doit identifier le corps de sa nouvelle compagne sont assez... drôle. Pour le reste, je vous avouerais m'être plutôt ennuyé...

samedi 24 décembre 2016

Des cadeaux pleins le sapin...

Mes épiciers préférés ont dans leurs rayons les mets les plus raffinés pour ce Réveillon de Noël 2016. Et comme je ne suis ni avare, ni égoïste, je vous en ai ramené quelques échantillons. Et puisqu'il faut savoir rendre à César, ce qui est à César, je ne vais pas avoir le culot de vous revendre leur marchandise alors qu'il vous suffira d'un simple clic de vous rendre vous-même dans ces délicieuses crémeries sans lesquelles, le petit monde des cinéphiles ne serait pas tout à fait le même.

Pour commencer, je vous conseille d'aller parcourir les pages du nouveau numéro du Steadyzine de l'ami Chris de l'excellent blog " LeSteadyblog ". Quatre-vingt huit pages consacrées à notre passion à tous, le septième art. Il ne devrait pas tarder à apparaître sur la page d'accueil de son concepteur...


Ensuite, direction "Videotopsy" du génial Otto Rivers qui nous propose aujourd'hui, 24 décembre 2016, pas moins que le 24ème opus de son indispensable anthologie "Videothon". Rendez-vous sur la page coïncidant avec l'article consacré à cette anthologie réunissant un joli florilège de bandes-annonces en cliquant sur la jaquette qui suit:

http://videotopsy.blogspot.fr/2016/12/a-labordage-videothon-24-nitrate.html

THE spécialiste de la firme TROMA, le bien nommé "Troma French", propose aujourd'hui en téléchargement, le film de Lewis Jackson Christmas Evil datant de 1980 et avec pour héros, devinez lequel ? Notre bon vieux Père Noël. Vous pourrez fouiller sa hotte en cliquant sur l'affiche suivante...

http://troma-french.blogspot.fr/2016/12/christmas-evil-1980-vf.html


Le "Zomblard From Outer Space" se colle à la discipline de la compilation de bandes-annonces avec ce troisième chapitre du "Dr Zomblard Vs The Zombie Trailers from outer space - part 3". Soit, quarante-neuf minutes de pur bonheur, en VF et en VOSTFR... Et comme l'on ne change pas une méthode qui marche, pour vous procurer ce petit bijou, cliquez juste en dessous...

http://zomblardsfromouterspace.blogspot.fr/2016/12/dr-zomblard-vs-zombie-trailers-from.html


Et pour terminer, l'un des plus grands défricheurs de raretés (et c'est peu de le dire), j'ai nommé "UFSF", nous propose pour cette journée exceptionnelle un film d'animation russe signé par Valientina & Zinaida Broumbierg et nommé La nuit avant Noël (Ночь перед Рождеством). Un petit clic sur le joli poster en dessous et voilà que s'ouvriront à vous, les portes de L'Univers Étrange et Merveilleux du Fantastique et de la Science-Fiction...

http://muaddib-sci-fi.blogspot.fr/2016/12/la-nuit-avant-noel-1951-vo-stfr.html


Si avec tout ça vous ne trouvez pas votre bonheur, alors, votre cas est sans doute... désespéré... Joyeux Noël à toutes et tous...


All Though the House de Todd Nunes (2016)



Ça y est, c'est Noël. Tout le monde (ou presque) se prépare à fêter l'événement et avec lui, l'arrivée du Père Noël, ce bon gros bonhomme qui existe depuis plus de cent cinquante-ans. La légende veut que l'on mente aux enfants en leur faisant croire son existence. Et pas seulement à travers les mots, mais en s'affublant de son grotesque costume rouge et blanc quand vient le jour de sa fatidique arrivée dans nos cheminées. Et pourtant, il existe réellement. Et si dans la majeure partie des cas il demeure des témoignages littéraires et cinématographiques l'exhibant tel un bon vivant, toujours souriant, la barbe bien blanche, le ventre proéminent, la hotte bien pleine, il n'a pas toujours été aussi gentil. En 1982, Jean-Marie Poiret et la l'équipe du Splendid osèrent même le traiter d'ordure.
Ce qui n'était rien en comparaison de certains cinéastes qui allèrent jusqu'à en faire un tueur. Le plus célèbre des longs-métrages mettant en scène un Père Noël dessoudant de jeunes adultes les uns après les autres demeurant sans doute le Silent Night, Deadly Night de Charles E. Sellier Jr. datant de 1984.

L'un des derniers en date à avoir signé les méfaits d'un Père Noël psychopathe est le cinéaste Todd Nunes avec All Though the House. Si j'avais d'abord pensé partager avec vous ce long-métrage en mettant pour la toute première fois à disposition sur Cinémart un film en téléchargement, après l'avoir vu, j'ai décidé d'abandonner cette idée. Car vous soumettre All Though the House serait revenu à vous offrir un cadeau déplaisant. Le genre de paquet que l'on ouvre et que l'on se force à trouver joli avant de le revendre quelques mois plus tard sur le net. Pourtant, l'emballage avait de quoi séduire.

Un boogeyman solide, et aussi fortement charpenté que le Leatherface du classique de Tobe Hooper. Des jeunes femmes et de jeunes hommes intellectuellement stériles dont on ne pouvait espérer mieux que d'assister à leur mort. SANGLANTE si possible ! Du sang, c'est certain, vous en aurez (presque) pour votre argent. Presque parce que si l'hémoglobine coule à flot, les effets-spéciaux ne sont pas ce qui a été conçu de mieux en la matière. Les quelques poitrines qui se balancent au grès de leur propriétaire ne suffisant pas à faire oublier une mise en scène désastreuse.

Tout laissait présager une œuvre passablement trash au vu des quelques appendices masculins tombant au sol après avoir été tranchés par l'arme privilégiée par notre Père Noël assassin (une paire d'énormes cisailles), et pourtant, l'image un peu trop lisse (on est loin d'un bon film tourné en 16mm) crée un véritable sentiment de dégout devant une esthétique un peu trop propre pour être crédible auprès des véritables amateurs de films d'horreur. Tout juste All Though the House pourra-t-il convaincre les adolescents américains férus de drive-in car bien avant lui, on avait déjà vu mieux (l’œuvre citée plus haut).

Le plus regrettable sans doute, demeure dans le portrait de cette quinquagénaire vivant dans le passé de sa fille Jaime, disparue et de son époux, lui aussi disparu, deux membres d'une famille qu'elle a sacralisé à travers des autels et des mannequins lugubres tapissant la totalité de sa demeure. A part cela, All Though the House est un piètre film d'horreur qui, au mieux, pourra se voir justement un 24 décembre au soir, après une soirée bien arrosée...

Last Exit to Brooklyn de Uli Edel (1989)



Last Exit to Brooklyn, c'est avant tout une œuvre culte écrite en 1964 par l'écrivain américain Hubert Selby Jr. auquel on doit également Requiem for a Dream qui sera adapté au cinéma en 2000 par le cinéaste Darren Aronofsky. C'est le cinéaste allemand Uli Edel auquel échoit l'immense responsabilité d'adapter Last Exit to Brooklyn. Une œuvre littéraire majeure mise en musique par Mark Knopfler qui n'est autre que le leader du célèbre groupe de rock Dire Straits. Last Exit to Brooklyn étant un recueil de six nouvelles, Uli Edel a dû faire en sorte que les destins croisés de ses personnages apparaissent avec une certaine homogénéité. Son œuvre ne ressemble donc pas à une succession de sketches mais bien à un récit se déroulant dans les années soixante, sur fond de crise, au beau milieu d'un quartier où tentent de survivre des centaines de travailleurs en grève depuis six mois. Au beau milieu d'une révolte qui ne fait que grandir face à un patronat qui reste sourd à toute revendication, Uli Edel nous promène dans un quartier chaud de Brooklyn. Là où alcool, prostitution et violence font des ravages.

Le premier des personnages que nous présente le cinéaste est Harry Black (l'acteur Stephen Lang que l'on a pu voir récemment dans l'excellent Don't Breathe de Fede Alvarez). Représentant d'un syndicat dirigé par un certain Boyce (Jerry Orbach), il est marié et père d'un enfant. Mais sa relation avec son épouse, nous le découvrirons bien assez vite, n'est qu'une façade. La réalité est tout autre. Harry répugne à l'avouer autour de lui, mais il est homosexuel. Et dans le contexte de l'époque, mieux vaut s'en cacher. D'autant plus que durant une grande partie de Last Exit to Brooklyn, Uli Edel exhibe les penchants homophobes de ses personnages. Homophobes mais également négrophobes. On remarquera d'ailleurs l'absence totale d'hommes de couleur dans son long-métrage. Comme de tout signe d'appartenance religieuse autre que le christianisme (la scène du baptême). Ceux qui s'amusent des ces « pédés » forment un groupe soudé de petites frappes satellisant autour d'un jeune homme charismatique mais au caractère imprévisible ayant la main mise sur Tralala (Jennifer Jason Leigh), jeune prostituée peroxydée, qui attire ses clients dans un terrain vague avant que ceux-ci ne soient assommés et volés par ses complices cachés dans la pénombre.

Autres personnages importants, l'ouvrier Big Joe (le génial Burt Young) père d'une gamine qui s'est faite mettre en « cloque » par un jeune gréviste, l'homosexuel Georgette (l'épatant Alexis Arquette), ou encore Donna, la jeune femme enceinte en question (l'ancienne égérie de John Waters, Ricki Lake)... Last Exit to Brooklyn est une œuvre noire, très noire. Désespérée, dans une ville sans espoir, minée par le chômage et la délinquance. Comme cela sera le cas une décennie plus tard avec Requiem for a Dream, le récit s'enfonce peu à peu dans une horreur sociale tourbillonnante. Si les uns parviendront à obtenir gain de cause, d'autres ne se relèveront jamais. A l'image de Georgette, renversé par une voiture, Harry Black, crucifié après avoir été dénoncé par un enfant auquel il tentait de faire une fellation, et pire encore, le sort accordé à Tralala, victime d'un viol collectif « consenti » qui la laissera sur le carreau tel un pantin désarticulé et blessé dans son âme et dans sa chair.

Le film de Uli Edel demeure sans concession. Comme l’œuvre dont il s'inspire, il décrit un monde sombre et une fin inéluctable pour ses personnages. Derrière l'image heureuse d'une famille célébrant l'union d'un homme et d'une femme se déroulent des événements tragiques, marquant à tout jamais les personnages qui y sont confrontés. La partition musicale de Mark Knopfler participe au sentiment de désespoir qui ne cesse d'enrober une œuvre dont il ne ressort jamais rien de véritablement positif pour ses personnages. Pas un chef-d’œuvre (surtout comparé à l'autre œuvre adapté de Hubert Selby Jr.), mais un film à découvrir tout de même. Une vision plus sombre des États-Unis d'Amérique, loin du rêve américain...

vendredi 23 décembre 2016

Body de Dan Berk et Robert Olsen (2015)



Après avoir passé le début de soirée chez son amie Mel en compagnie de Holly, Cali décide que le temps d'aller se coucher n'est pas encore arrivé. Elle propose à ses deux amies de faire un tour dans la luxueuse demeure de son oncle parti pour quelques semaines en vacances. Là-bas, elles pillent l'alcool du propriétaire, se servent dans le réfrigérateur et batifolent. Mais une voiture fait son apparition devant le perron et les trois amies ne savent quoi faire. Alors, Cali, Holly et Mel se réfugient dans l'une des chambres à l'étage. Mais alors qu'elles décident finalement de prendre la fuite, elles tombent nez à nez avec un homme qui attrape le bras de Holly au sommet d'un escalier. Par réflexe, la jeune femme repousse l'individu qui chute et atterrit lourdement en bas des marches. Laissé pour mort, il est en fait toujours en vie mais paralysé des membres inférieurs.
Alors que Holly insiste pour qu'elle et ses deux amies appellent les secours. Contrairement à Cali qui imagine le pire : la prison pour elle et les deux autres. Mel quant à elle reste prostrée et indécise. Entre-temps l'homme s'est réveillé et supplie les trois jeunes femmes d'appeler les secours...

Diabolique, voilà bien le sentiment qui ressort de cette petite production américaine signée par le binôme Dan Berk et Robert Olsen. Body explore les différentes manières d'agir en cas de situation désespérée. D'un côté, c'est la morale qui parle. La décision la plus logique voulant que tout soit réglé d'un seul coup de téléphone aux urgences. Oui mais voilà, les trois jeunes femmes ayant pénétré la demeure par effraction, les conséquences risquent d'être plus lourdes que celles prévues dans le cas d'un simple accident. Du moins c'est ce que semble penser le personnage de Cali campé par l'actrice Alexandra Turshen. D'abord réticents à engager la jeune femme, même après plusieurs auditions, c'est pourtant bien elle qui dégage le plus d'aura dans ce petit film techniquement simpliste mais suffisamment maîtrisé de la part de ses auteurs pour ne pas avoir besoin d'en faire des tonnes.

Tout commence pourtant sous les pires augures. Trois amies, apparemment « superficielles » se retrouvent devant un véritable cas de conscience. Trois visages de la peur. Celui qui s'efface, celui qui tente de convaincre les trois autres que la seule issue est la mort de l'homme et la dernière qui tente de persuader les deux autres qu'il ne parlera pas. Le rôle de Holly était dès le départ prévu pour l'actrice Helen Rogers avec laquelle Dan Berk et Robert Olsen avaient déjà collaboré sur d'autres projets. Lauren Molina, qui interprète le rôle de Mel, a été proposée aux cinéastes par les producteurs mêmes du film.

Body est un huis-clos dramatique plutôt bien fichu si l'on tient compte du minimalisme ambiant. Comptant intégralement sur l'interprétation de ses trois principales héroïnes et de leur « cadavre » encombrant joué par l'acteur Larry Fessenden, le long-métrage de Dan Berk et Robert Olsen ne verse jamais dans le grand-guignol. Une sorte de descente aux enfers qui malheureusement connaît quelques faiblesses lors du dernier quart-d'heure qui aurait mérité d'être davantage travaillé. Alexandra Turshen y est vraiment talentueuse, surtout lorsqu'elle exprime autant de dégoût pour ce qu'elle a l'intention de faire que dans ses actes à proprement parler. Pas inoubliable mais tout de même suffisamment bien interprété et réalisé pour motiver son visionnage...

jeudi 22 décembre 2016

Captain Fantastic de Matt Ross (2016)



Il ne vole pas au dessus des buildings, ne tisse pas de toiles géantes, il ne perçoit pas les sons à des centaines de mètres de distance et ne contrôle pas les éléments. Et pourtant, Ben est bien un super-héros. Un super Papa qui a préféré préserver la santé physique et mentale de sa progéniture en l'éloignant le plus possible de la civilisation. Son épouse et lui ont eu six enfants. Auxquels ils ont donné un prénom unique, que personne d'autre au monde ne partage avec eux. Bo, le plus âgé, puis viennent Kielyr, Vespyr, Rellian, Zaja et le petit dernier, Nai. Ils vivent tous ensemble dans une forêt du nord-ouest des États-Unis. Leur mère est à l’hôpital et souffre d'une très grave dépression. Après son suicide, Ben et leurs six enfants sont désemparés. Mais alors que leurs grands-parents ont décidé que Ben n'était pas le bienvenu à l'enterrement de leur fille, Bo et ses cinq frères et sœurs ont décidé de se lancer dans une mission : honorer les dernières volontés de leur mère qui désire être incinérée. Ce qui n'est pas du goût de son père, Jack. Après que Ben ait été refoulé par sa belle-famille, il hésite à prendre le bus familial afin de rouler jusqu'en Californie où aura lieu la cérémonie. Mais devant l'instance des six enfants, il craque. Désormais, Ben, Bo, Kielyr et les autres font route vers la civilisation. Ce qui ne se fera pas sans heurts pour Ben et les siens...

On aurait pu craindre une œuvre moralisatrice, axée sur un excédent de bons sentiments. Pourtant, le cinéaste Matt Ross évite tous les écueils que l'on pouvait redouter. A aucun moment il ne donne de leçons. Bien au contraire, chaque clan, qu'il s'agisse de cette famille prônant le retour à une vie plus saine et proche de la nature ou ceux qui vivent dans cette société que Ben et son épouse ont choisi de bannir, marque des points et donne à réfléchir sur les avantages et les inconvénients de l'un et de l'autre.

Et c'est d'autant plus vrai que Matt Ross nous donne l'occasion de nous le démontrer. L'une des scènes les plus marquantes et les plus touchantes allant dans ce sens est celle qui confronte Ben et Bo lorsque celui-ci confit à son père qu'il est accepté dans de nombreuses universités. Ben découvre alors que son épouse et leur fils lui ont caché l'intention de Bo d'entrer à l'université. Et alors que le jeune homme est fier de pouvoir exhiber les courriers de Yale, Stanford, Princeton ou Harvard, Ben réagit de manière particulièrement violente, Bo lui rétorquant alors : « Sauf si ça vient d'un foutu livre, je ne sais rien du tout ! »

La visée paradisiaque du sujet développé par Captain Fantastic s'en voit alors quelque peu malmenée. Et même si l'on sourit devant ces deux cousins abrutis par les jeux vidéos et que l'on trouve pathétique les mensonges de leurs parents lorsqu'il s'agit de cacher que leur tente s'est suicidée, on constate qu'il demeure également des failles dans le mode de vie qu'ont choisi Ben et son épouse pour eux et leurs enfants.
Captain Fantastic est une véritable leçon de vie. Entre nature et civilisation. Entre choix définitifs et remises en question. Entre illusion et réalité. Extraordinairement interprétés par Viggo Mortensen, George MacKay, Samantha Isler, Frank langella, Nicholas Hamilton, Annalise Basso et les autres, le film de Matt Ross est un petit bijou. Une œuvre émouvante, drôle, qui donne à réfléchir sur un choix de vie pas si évident que ça à mettre en œuvre. Une famille émouvante dans un road-movie écolo utopique qui nous change des clones qui pullulent sur les écrans de cinéma. A voir, encore et encore...
Captain Fantastic a reçu le Prix de la mise en scène dans la catégorie Un Certain Regard au Festival de Cannes, le Golden Space Needle du meilleur film au Festival international du film de Seattle, ou encore les  Prix du jury et du public au Festival du cinéma américain de Deauville 2016...

Ringu de Hideo nakata (1998)



Si le public américain et une majorité des spectateurs français ont sans doute entendu parler pour la première fois des « Yūrei Eiga  », ces fantômes du folklore japonais dont la principale caractéristique et de posséder une longue chevelure sombre qui leur barre le visage, c'est sans doute grâce au Remake américain The Ring réalisé par le cinéaste Gore Verbinski en 2002. il faut cependant remonter plus loin dans le temps, en 1998, et ce, à travers l’œuvre séminale du japonais Hideo Nakata qui avec Ringu a réalisé ce qui est devenu très vite un film culte. Un long-métrage qui sert depuis de référence ultime de la J-Horror. Les maniaques de la réappropriation iront même jusqu'à logiquement citer l'auteur du roman éponyme original, Kōji Suzuki. A peu de choses près, The Ring est calqué sur Ringu. Les deux films s'appropriant la trame du roman, on y trouvera donc logiquement les mêmes situations ainsi que les mêmes personnages, dont les noms ont bien sûr été modifiés, le premier étant originaire du Japon et le second des États-Unis.

L'une des plus importantes différences entre les deux œuvres est l'implication de l'ancien époux du personnage campé par Nanako Matsushima dans la version japonaise. En effet, Ryuji Takayama (l'ex de la journaliste Reiko Asakawa, interprété par l'acteur Hiroyuki Sanada) s'implique assez vite dans le drame qui se joue autour de son ex-épouse et de leur fils. Tandis que la version américaine proposait un compagnon immature travaillant dans le journalisme, Ryuji, lui, affiche dès le départ la ferme intention d'aider Reiko dans sa recherche de vérité. Une réalité qui éclate assez vite puisque dès les premiers instants, la légende entourant l'existence d'une cassette vidéo tuant au bout de sept jours ceux qui ont osé la regarder est déjà bien ancrée dans la tradition japonaise. Un fait avéré à travers l'interview de la journaliste auprès de jeunes enfants n'ayant jamais découvert le contenu de la cassette mais connaissant malgré tout son existence.
Contrairement au personnage de Noah Clay dans The Ring version 2002, Ryuji est un individu beaucoup moins cartésien du fait de sa capacité à percevoir des événements surnaturels. Tout comme Reiko d'ailleurs qui perçoit des images provenant d'événements faisant partie du passé.

Ici, rien à voir avec le surnaturel bon marché des Paranormal Activity et consorts. Hideo nakata ne construit pas son œuvre à partir du vide mais d'un scénario qui nous fait réfléchir sur l'emprise du média télévisuel et sur ses conséquences désastreuses. Des conséquences ici extrapolées à travers la mort d'individus ayant supporté la vision d'images horrifiques. Celles-là même qui nous sont assénées au quotidien et dont est généralement friand le public. Un curieux phénomène se produit lorsque l'on découvre pour la première fois Ringu. L'angoisse qui découle des visions traumatiques surnage alors même qu'il ne se passe parfois pas grand chose. L’œuvre du japonais se pare d'une ambiance parfois tellement lourde sans doute liée au dépaysement que provoque le lieu de tournage, que la simple évocation de quelques notes de musique (j'entends par là l'air se faisant entendre chaque fois qu'un jour passe) suffit à donner le frisson. Pourtant, à le comparer à la version américaine, Ringu semble parfois très discret. Le cadre étant très différent (ici, les traditionnelles demeures japonaises, là-bas le modernisme occidental) il peut arriver que l'on se détache un instant de cette histoire qui peut nous sembler ne toucher qu'un « drôle » de peuple.

Mais c'est sans compter sur la remarquable mise en scène de son auteur et l'impeccable interprétation de ses principaux acteurs et actrices. Des deux principaux jusqu'à Yoichi Asakawa (qui joue le fils de Reiko et Ruyji) qui là, demeure encore un enfant tout à fait commun alors que celui de Gore Verbinski possède très vite des dispositions psychiques et une intelligence hors du commun pour un enfant de cet âge. Hideo Nakata prend possession de l'espace et de chaque recoin. A tel point que même lorsqu'une scène n'est pas sujette à l'apparition de l'entité tant redouté, il nous semble l'apercevoir dans le reflet d'un miroir ou tapie dans l'ombre. Certain préféreront sans doute la version de 2002. Quoi qu'il en soit, jamais, sans l’œuvre de Hideo Nakata, la saga des Ring n'aurait pris une telle ampleur. Peut-être même n'aurait-elle jamais vu le jour...

mercredi 21 décembre 2016

The Eyes of my Mother de Nicolas Pesce (2016)



Une ferme isolée au fin fond des États-Unis. Un couple et leur fille y vivent paisiblement lorsqu'un jour débarque chez eux un individu qui va chambouler leur existence. Un désaxé qui va priver la jeune Francisca de sa mère. Alors que le père assiste à la mort de son épouse, il parvient à maîtriser le malade et l'enferme dans la grande, pieds et poings liés. Pour la mère, il est trop tard. Le père l'enterre dans les bois en compagnie de Francisca qui va se trouver alors un drôle de compagnon de jeu : le meurtrier lui-même.
Le temps passe, mais alors que la fillette est devenue une belle jeune femme, elle trouve le corps de son père sans vie. L'assassin de sa mère, lui, est bien vivant et toujours enfermé et enchaîné dans la grange. Pour ne pas rester seul, Francisca garde auprès d'elle le cadavre de son père et s'occupe consciencieusement du captif qu'elle nourrit et soigne. Car Francisca a peur. Peur un jour de se retrouver seule...

The Eyes of my Mother est une œuvre étrange. Filmée en noir et blanc. Avare en dialogues. Économe en terme d'action. Un scénario menu pour un film intriguant. Le cinéaste Nicolas Pesce nous conte les ravages psychologiques faits à une gamine qui assiste impuissante à la mort de sa mère. L'événement intervenant durant la période de croissance de Francisca, on comprend alors les répercussions terribles que cela va avoir sur la gamine et sur la future jeune femme. Entre son rapport étrange avec le meurtrier et son refus de se séparer du corps pourrissant de son père, la jeune femme vit dans un monde de fantasmes morbides.

Malgré la lourdeur du propos, Nicolas Pesce ne se complaît jamais dans l'horreur graphique. On aperçoit très succinctement le meurtre de sa mère et l'on assiste jamais au torture que semble endurer le meurtrier lorsque le père de Francisca s'enferme avec lui dans la grange. Tout comme les meurtres qui vont se succéder lorsque la jeune femme tentera d'établir des liens avec des étrangers. Totalement inconsciente des propos qu'elle tient parfois (elle avoue avoir tué son père à une femme qu'elle a invité chez elle), elle demeure incapable de construire une relation saine, n'ayant jamais eu l'occasion d'être « éduquée » dans ce sens.c'est l'actrice Kika Magalhães qui interprète le rôle de Francisca. Un rôle sensible, jamais outrancier malgré le propos dérangeant.

Une œuvre sur la solitude. L'abandon parental. Une autonomie déviante que Francisca s'est forgée par la force des choses et par contrainte. Une ambiguïté qui aurait pu paraître terriblement malsaine si l'on ne sentait pas toute la sincérité du personnage campé par l'actrice américaine. Autre interprète saisissant : le tueur. Un Will Brill vraiment, vraiment flippant. Car avant d'être la victime d'une geôlière presque pure et innocente, l'acteur débarque sourire aux lèvres avec l'intention bien particulière de tuer la mère de Francisca. On sent bien toute la folie du personnage et Will Brill a parfaitement saisit le caractère totalement dément de Charlie.
The Eyes of my Mother impressionne par son traitement assez particulier. Déjà, le choix du noir et blanc. Viennent ensuite les rares dialogues, mélange d'anglais et de portugais. Puis vient la bande musicale, rare, nostalgique, mélancolique et traditionnelle communément appelée Fado.Si l'on devait rapprocher The Eyes of my Mother d'une autre œuvre, il faudrait sans doute la comparer à l’œuvre déviante Singapore Sling de Nikos Nikolaïdis. Une belle surprise...

lundi 19 décembre 2016

The Ring 2 de Hideo Nakata (2005)



Que s'est-il donc passé entre 2002, année de sortie du premier The Ring américain et cette suite datant de 2005 ? Et même depuis 1998 puisque Hideo Nakata, le papa de Ringu, a repris le flambeau qu'il avait abandonné au profit de l'américain Gore Verbinski qui avait signé un remake tout à fait honorable de son chef-d’œuvre horrifique. Je ne comprends absolument pas l'engouement de la presse pour ce The Ring 2 qui à aucun moment ne m'a emporté comme a su le faire le premier.
On comprendra que le public ait été partagé. Entre les fans absolus et aveuglés qui ne jurent que par cette saga et ceux, selon moi les vrais, qui justement n'ont jamais adhéré qu'aux œuvres originales venues du Japon, on ne sait plus trop à qui se fier. A la presse peut-être, pour laquelle le film de Hideo Nakata fait l'unanimité.

La première question que l'on peut se poser concerne l'utilité pour le cinéaste d'avoir réalisé un remake de son propre long-métrage. S'il ne l'a évidemment fait que pour satisfaire le public américain mais également son égo qui, au vu des qualités du remake de Ringu premier du nom, se devait de prouver qu'il pouvait, sinon faire mieux, du moins s'aligner sur l’œuvre signée par Gore Verbinski. Il peut y avoir plusieurs critères importants à prendre en ligne de compte. Soit l'on découvre chacun des remakes au moment de sa sortie au cinéma et les trois années qui les séparent peuvent alors justifier un certain engouement du fait que l'impact laissé par le premier se soit peu à peu dilué avec le temps. Soit l'on regarde les deux épisodes coup sur coup, et là, ça fait mal. Et pour plusieurs raisons. D'abord, l'intrigue en elle-même. Si The Ring avait la bonne idée de nous proposer une œuvre horrifico-fantastique mêlée à une enquête journalistique sacrément bien fichue et entourant une mystérieuse affaire remontant à de longues années, out ceci étant dorénavant accompli, que reste-t-il désormais à Hideo Nakata ? En fait, de l'intrigue originelle, pas grand chose. A part reprendre les grandes lignes du scénario orignal et nous montrer davantage son effrayante créature, le fait même que l'on connaisse déjà l'identité, l'apparence, et une grande partie de son histoire nous rendent celle-ci beaucoup moins attrayante.

Surtout, Hideo Nakata prouve avec cette suite-remake qu'il n'est pas aussi à l'aise lorsqu'il s'agit de reprendre un thème qui lui est personnel pour le compte du marché américain. Le cinéaste japonais a dû forcément faire quelques sacrifices afin de satisfaire un public différent de celui rencontré dans son pays d'origine. La tristesse de sa mise en scène a trouvé son écho dans l'interprétation de Naomi Watts qui jadis, lors de sa première incursion dans l'univers de Nakata, avait fait de jolie prouesses et était parvenue à se hisser au moins au niveau de son homologue japonaise, l'actrice Nanako Matsushima. Désormais, elle semble guidée par un scénario déchirant d'inefficacité. Il n'y a d'ailleurs guère que dans les rapports entre son personnage de Rachel et celui de son fils Aïdan (l'excellent David Dorfman) que le film tient la route.

Car même si certains visuels nous ramènent au meilleur du premier opus (l'attaque des cerfs, la salle de bain immergée), contrairement à ce que certains critiques affirment, les moments d'effrois son quasiment inexistants. Le film demeure en effet stérile en matière d'épouvante, ce qui peut sembler un comble si l'on tient compte du fait qu'il s'agit tout de même de l'un des effets recherchés par le scénario. Hideo Nakata manque également le coche lorsqu'il s'agit de donner du corps à l'un de ses personnages. Maintenant que Noah Clay (Martin Henderson), le père de Aïdan, n'est plus, il fallait lui trouver un remplaçant. Et pourquoi pas un certain Max Rourke, que l'acteur Simon Baker ne parviendra jamais à hisser au niveau du personnage de Noah. Sans doute n'est-il en rien responsable des quelques navrantes apparitions de son personnage, mais sa présence à l'écran demeure inutile tant Nakata a gâché les quelques passages qui lui sont consacrés. Si le père de Aïdan était lui aussi immature, on pouvait deviner chez lui une capacité à s'adapter à la situation tragique dans laquelle s'étaient mis son fils et son ex-compagne tandis que Max, lui, demeure le genre de personnage peu attachant, auquel on ne confierait même pas son animal.

Bref, The Ring 2, dans la chronologie des événements demeure inutile et surtout décevant sachant que son réalisateur n'est autre que celui qui donna naissance en 1998 à la légende de Sadako Yamamura, l'alter ego japonaise de Samara Morgan. A noter la présence de l'actrice américaine Sissy Spacek dans le rôle de la mère de samara et qui, en son temps, fut l'admirable adolescente pourvue de pouvoirs télé-kinésiques de Carrie au Bal du Diable de Brian de Palma...
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