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vendredi 24 mars 2017

Massacre à la Tronçonneuse II de Tobe Hooper (1986) - ★★★★★☆☆☆☆☆


Six ans après avoir ouvert les hostilités avec trois de mes films d'horreur préférés, Maniac de William Lustig, American Nightmares de Buddy Giovinazzo et Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper, c'est bien grâce à ce dernier qu'a été créé Cinémart. Et même si dans l'ordre chronologique il n'est apparu qu'en troisième position, il demeure dans mon cœur et dans mes tripes, le numéro UN. Tous genres confondus. Car comme l'écrivait un journaliste (dont j'ai oublié le nom depuis) de l'excellent magazine Mad Movies, Massacre à la Tronçonneuse n'est pas un chef-d’œuvre de l'horreur, mais un chef-d’œuvre du cinéma tout court. La suite, on l'apprendra assez vite, n'aura jamais été aussi glorieuse pour Tobe Hooper qui signa une ribambelle de longs-métrages dont seuls deux ou trois demeurent dignes de faire partie d'une vidéothèque qui se respecte. L'amour-haine que je cultive envers Massacre à la Tronçonneuse II (toujours réalisé par Tobe Hooper) s'explique de plusieurs manières.
Il y a dans cette suite, autant d'hommage au premier que de trahison. Un culte envers une famille monstrueuse, sans doute, mais également terriblement charismatique. Et même si elle n'est constituée que d'individus dégénérés personnifiant la société américaine, tels que Tobe Hooper put imaginer qu'elle fusse capable d'engendrer, on leur accordera une attirance-répulsion, deux émotions qu'aucune autres « famille » ne parviendra à nous faire ressentir (La Colline a des Yeux ou bien Wrong Turn et ses succédanés). Presque de l'amour. Pour un Leatherface dont les visionnages multiples des aventures duquel ont finit par le rendre presque sympathique. Si l'idée même d'une suite apparaissait comme une idée terriblement saugrenue (à l'époque, le principe des séquelles était assez mal perçu), nous n'avions d'autres choix que d'accepter que Tobe Hooper s'y colle à nouveau. Tant qu'un autre ne lui piquait pas l'idée, nous étions encore en mesure d'en accepter le principe.

Contre toute attente, le cinéaste choisissait alors de prendre un virage à trois cent soixante degrés et de nous offrir un spectacle auto-parodiant presque l’œuvre lui ayant précédé. De cet univers étouffant et attirant les amateurs de films d épouvante comme un aimant ne subsistait plus grand chose. A part des décors toujours plus sordides et une famille s'enrichissant d'un Chop Top (l'acteur Bill Moseley qui n'avait joué jusque là que dans un seul long-métrage) plutôt charismatique. Tobe Hooper octroie à cette suite une dose d'humour presque inattendue, éclipsant par là même tout l'aspect terrifiant de l’œuvre originale. Et c'est d'ailleurs là que le bat blesse. Le public américain ne s'y étant pas reconnu, le film ne connaîtra pas le succès escompté. Il gagnera finalement ses gallons de film culte au fil des années. Au regard des suites catastrophiques qui sont sorties par la suite, Massacre à la Tronçonneuse II revêt finalement l'apparence d'une assez bonne séquelle, toutefois, incapable de faire de l'ombre au premier du nom.

Maintenant, pourquoi ai-je donc choisi d'attendre aussi longtemps avant d'écrire un article sur la suite de MON film d'épouvante préféré ? Parce que jusqu'à maintenant, je n'ai jamais été fervent de cette séquelle. Et ne l'ayant jamais vue autrement que dans sa version française, j'attendais d'avoir l'occasion de le découvrir dans sa langue d'origine. Et cette occasion s'est enfin présentée. Hier soir, vers minuit...
La déception n'en a été que plus grande car que le film soit en version originale ou doublé en français, rien n'y change. Après une ouverture qui réveille nos souvenirs et nous met en appétit en nous rappelant le triste sort accordé à Sally, Franklin et leur trois compagnons, l'histoire de ce second volet démarre accompagné d'une bande-son qui n'a plus rien à voir avec l'étrange score du long-métrage original signé Tobe Hooper et Wayne Bell. Une musique rock, country, diffusée par la station de radio animée par la nouvelle héroïne Stretch (l'actrice Caroline Williams). La brune a remplacé la blonde mais ne possède pas les cordes vocales de l'une des plus grandes scream-girls du septième art. On retrouve l'acteur Jim Siedow dans le rôle de Drayton « the Cook » Sawyer et plusieurs nouveaux venus, tels Bill Johnson qui remplacera au pied levé un Gunnar Hansen (Leatherface premier du nom) qui refusera de jouer pour un cachet qu'il jugera insuffisant. Face à cette famille de dégénérés, Tobe Hooper impose un Dennis Hooper aussi barré que le personnage qu'il interprétera la même année dans l'un des chefs-d’œuvre de David Lynch, Blue Velvet.
Le grand Tom Savini assure des effets-spéciaux relativement sobres lorsque l'on sait que la même année, il produira des maquillages extraordinaires (et terriblement gore) pour le troisième volet de la saga zombiesque de son ami George Romero, Le Jour des Morts-Vivants. Par sa seule existence, cette suite démontre s'il en était besoin, que Massacre à la Tronçonneuse contient à lui seul toute la matière nécessaire pour fait un excellent film d'horreur et d'épouvante. Il était donc parfaitement inutile de réaliser une suite. D'autant plus que l'histoire se révèle peu passionnante. Il ne subsiste pratiquement aucune scène à retenir, à part peut-être quelques bouts par-ci, par-là (Dennis Hooper testant les tronçonneuses qu'il vient d'acquérir). Au final, Massacre à la Tronçonneuse II se révèle particulièrement ennuyeux...
Petite anecdote amusante: l'affiche du film reprend très exactement celle du cultissime Breakfast Club de John Hughes (que j'espère chroniquer un jour en ces pages) sorti un an plus tôt...

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