A l'époque du Japon
féodal, le gouvernement du Shogun Tokugawa emploie des moyens
barbares afin de régner sur les Seigneurs du pays. Si l'un d'entre
eux n'applique pas à la lettre l'un de ses désirs, son clan est
décimé. A cette époque, trois clans dépendants du Shogun sont
formés. Le premier d'entre eux, le clan Kurokuwa, est constitué de
voleurs éliminant les clans concurrents. Le second, Yagyu, est formé
de tueurs tuant tous les opposants politiques. Quand au troisième,
il est constitué d'exécuteurs chargés par le Shogun afin
d'accompagner les seigneurs devant se faire Hara-Kiri. Son dirigeant
est Ogami Itto, seul à être autorisé à décapiter les Seigneurs.
Mais ce dernier tombe
dans un piège fomenté par les hommes du Seigneur Yagyu qui l'accuse
de s'être emparé d'une tablette gravée aux armes du Shogun. Ogami
Itto réfute les accusations et une bataille s'engage alors entre
l'exécuteur et les hommes de Yagyu. Victorieux, Ogami Itto n'a
pourtant d'autre choix que de partir en exil, déchu de sa fonction,
avec dans les bras, son jeune fils Daigoro...
Baby Cart : Le Sabre de la vengeance
est le
premier volet d'une saga constituée de six chapitres réalisés en
seulement trois ans, entre 1972 et 1974. Au cœur du Japon Féodal,
le cinéaste japonais Kenji Misumi (qui réalisera lui-même les
second, troisième et cinquième chapitres) nous conte la vengeance
terrible d'un samouraï déchu de ses fonctions. Sorte de super-héro
maniant avec une stupéfiante aisance le sabre, son arme de
prédilection, Ogami Itto part sur la route accompagné de son fils
qu'il traîne devant lui à bord d'une poussette. En chemin, il
croise la route d'une prostituée, de tueurs et de villageois
prisonniers, retranchés dans leurs propres habitations. L'acteur
japonais Tomisaburo Wakayama doit sa célébrité à sa contribution
dans le rôle principal de Ogami Itto. Jusqu'au bout, l'acteur
imprégnera la pellicule de son visage bourru, méfiant, et cependant
attachant. Un homme qui a perdu sa femme, son honneur, mais qui tente
de retrouver ce dernier en cherchant à prouver son innocence.
Baby
Cart : Le Sabre de la vengeance
n'est jamais avare en terme de combats au sabre. Relativement
sanglants, il n'est pas rare d'assister à des décapitations,
démembrements, et tout ça, dans des gerbes de sang particulièrement
généreuses. Ça pisse en effet très souvent et confère à ce
drame mâtiné d'action un aspect horrifique appuyé.
Kenji
Misumi adapte ici le gekiga manga historique Lone
Wolf and Cub
qui est d'abord une œuvre écrite par Kazuo Koike et dessinée par
Goseki Kojima et constituée de vingt-huit tomes. L'un des aspects
les plus fascinants de cette œuvre emprunte de traditions est le
style apporté aux dialogues qui la rapproche d'un certain théâtre
Nô. Et même si les pantomimes inhérentes au genre sont ici
dissoutes dans de grands combats parfaitement orchestrés, on
retrouve le lyrisme des dialogues vociférés d'une voix brut par des
acteurs japonais au sommet de leur art.
L’œuvre
de Kenji Misumi est à la fois touchante, sanglante et donne une
vision débauchée d'un Japon Féodal où la vie ne pouvait tenir
qu'à un fil. Baby Cart : Le
Sabre de la vengeance
est un film culte. Un classique intemporel. On n'oubliera pas de
sitôt Ogami Itto et son fils Daigoro. Un duo véritablement atypique
dans le paysage cinématographique mondial...
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