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mardi 20 juin 2017

Alena de Daniel di Grado (2015) - ★★★★★★★★☆☆



Alena fut, sous sa forme originelle, une bande-dessinée du suédois Kim W. Andersson, auteur inspiré par les comics américains d'horreur et de science-fiction, Alors que l'héroïne de l’œuvre graphique a débarqué chez nous en janvier dernier, le cinéaste Daniel di Grado proposait deux ans plus tôt une adaptation cinématographique. Première impression : l'affiche est d'une laideur rare et laisse bizarrement entrevoir un long-métrage genre « Spring Breakers » alors qu'il n'en est rien. Tourné en Suède, dans un pensionnat de jeunes filles bien éduquées (c'est du moins ce que l'on suppose au départ), bien sous tous rapports et surtout très riches, Alena est le genre de film qui laisse des traces. Encore faut-il s'empêcher de faire demi-tour devant cette affiche qui exhibe sans véritable nouveauté (et donc sans surprise) l'héroïne de ce film mêlant horreur, slasher et drame. Une affiche mimant étonnamment celle du Maniac de William Lustig.
Que la vie peut être difficile pour une jeune fille sans le sou et pleine de problèmes rejoignant un pensionnat autour duquel gravite l'avenir du pays. De la coqueluche de l'école, meilleure joueuse de croquet, en passant par la brebis galeuse , Alena. Celle du titre. Une enfant délicieuse, presque trop lisse, provenant d'un milieu qui tranche nettement avec celui dans lequel elle va tenter de se fondre. Mais c'était sans compter sur plusieurs éléments. Il y a d'abord l'idole de sa classe. Cette sale garce de Filippa (l'actrice Molly Nutley) qui va pourrir l'existence de la nouvelle venue. Une élève fraîchement débarquée qui va tout faire pour s'intégrer et même faire partie de l'équipe de croquet. Ce que veut à tout prix éviter Filippa.
Sans doute cette dernière aura noté le charisme de la nouvelle venue et espère éviter d'être détrônée de sa position de leader. En tout cas, toute blonde qu'elle est, la voici prophétisant sur le sort accordé à celles et ceux de sa condition. Une clairvoyance ici malavisée puisque contrairement à la majorité des idées reçues, quelques événements majeurs vont discréditer la belle blonde sans même qu'ait à intervenir Josefin. Le double maléfique d'Alena. Son pendant décomplexé. L'arme intervenant au moment propice, lorsque tout bascule et que la morale si chère payée dans cet institut éclate pour des raisons aussi futiles que la jalousie et la convoitise.

L'actrice Amalia Holm porte littéralement le projet d'adaptation cinématographique de Daniel di Grado sur ses frêles épaules. On ne sait si Alena tient parfois davantage du drame (il faut avouer que le sort accordé à l'héroïne par certaines de ses camarades est parfois dur à encaisser), le fantastique (si l'on suppose assez rapidement des enjeux qui entourent le personnage de Josefin, on a parfois très envie que son existence demeure concrète) et l'horreur (quelque meurtres bien saignants émaillent le long-métrage) gagnent peu à peu une place plus importante. Quelques éclairages très bien sentis (et ceux notamment dans la forêt lors de la poursuite finale) nimbent le film d'une aura fantastique typique des contes de fée. On est pas loin là, du Petit Chaperon Rouge de Charles Perrault. L'une des données essentielles du film de Daniel di Grado et que le réalisateur à parfaitement su transmettre au public, c'est l'émotion. Il y a dans le comportement de l'héroïne quelque chose de touchant, de bouleversant. Qui disparaît peut-être peu à peu lorsque celle-ci parvient à s'affranchir de ses mauvais démons mais qui, heureusement refait parfois surface pour notre bonheur.
Alena est une chronique de la haine ordinaire horrifique et cinglante. Comme dans une grande majeure partie des cas signalés sur grand écran, le sort d'Alena semble en être jeté dès les premières minutes. D'ailleurs, comment supposer d'une fin plus logique et plus terrible ? En ouverture, le cinéaste sublimait le décor automnale de l'institution de jeunes filles. Il en termine avec tout le respect qui est dû à Alena en déroulant le générique de fin sans y amorcer le moindre fondu au noir. On espère alors autant qu'on le redoute, un geste, même insignifiant de celle qui aura su nous séduire durant presque quatre-vingt dix minutes. Sublime...

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