Des rip off de la saga
Alien qui ont été jusqu'à maintenant traités ici, Alien 2 -
Sulla Terra demeure probablement l'un des plus intéressants.
Non par ses qualités techniques, sa mise en scène ou son
interprétation mais bien parce qu'il demeure l'un des plus
flagrants avatar de la célèbre licence. Connu chez nous sous le
titre Le Monstre Attaque, ce long-métrage
américano-italien de Ciro Ippolito a le toupet (mais pas
l'envergure) de proposer une suite au Alien, le Huitième
Passager de Ridley Scott. Une fausse séquelle dont la mise
en œuvre précède la suite officielle de plusieurs années. Un
apocryphe dont la non officialité n'eut pas l'air de déranger les
producteurs Biagio Proietti et Ciro Ippolito, la société de
distribution Impegno Cinematografico, ni aucun membre de l'équipe de
tournage ou des interprètes. Les moyens consacrés par la production
n'étant pas ceux du classique de Ridley Scott, l'intrigue ne se
situe plus à bord d'un quelconque vaisseau-cargo et l'espace est
cette fois-ci remplacé par des grottes souterraines. L'équipement
des cosmonautes étant devenu obsolète, il s'agit désormais de
mettre en scène des spéléologues étudiant une grotte près de
laquelle s'est échouée une capsule terrienne, mais sans les
astronautes qui étaient à l'intérieur. A leur place, des pierres
venues d'ailleurs et dont certaines ont mystérieusement atterri à
l'intérieur de la grotte...
On est loin, très loin
d'atteindre le niveau d'excellence du film de Ridley Scott. A part un
ou deux effets gore plutôt sympathique (le spéléologue suspendu
par les jambes perdant littéralement la tête ou celle d'une victime
expulsant une créature comparable au Facehugger de Alien),
le film se traîne difficilement sur quatre-vingt douze minutes. Les
compositions de Guido De Angelis et de Maurizio De Angelis rappellent parfois celles du groupe
italien Goblin mais se veulent d'une répétitivité parfois
exaspérante. Le film se décompose en plusieurs partie. Une série
de stock-shots et d'images d'archives de ce que l'on peut supposer
être la NASA simulent l'entrée dans l'atmosphère de la capsule.
Ensuite, on a droit à une longue séance de bowling nous permettant
de nous familiariser avec les différents personnages et enfin,
pendant plus d'une heure, nous nous retrouvons enfermés en compagnie
d'un groupe de spéléologues formé de huit membres. C'est là
qu'aura lieu le contact entre les explorateurs et les entités
extraterrestres. Une heure à se faire proprement chier devant un
scénario qui déroule péniblement le fil d'une intrigue sans
saveur.
Beaucoup trop sombre et
rythmé à l'allure d'un bradype
passant d'un arbre à l'autre, Alien 2 - Sulla Terra distille
ses morts au compte-goutte jusqu'à ce qu'il ne demeure plus que deux
survivants. Lesquels parviendront à fuir la gorge souterraine pour
constater que dehors, plus aucune source de vie n'est présente. On
regrette alors que l'itaien Ciro Ippolito n'aie pas choisi de
consacrer moins de temps à l'exploration de la grotte et davantage à
celle d'une cité intégralement vidée de ses habitants. D'autant
plus que lorsque l'événement se produit, il ne reste guère plus
d'un quart d'heure au cinéaste pour conclure son œuvre.
Alien 2 - Sulla
Terra n'a
donc aucun rapport avec la saga Alien dont la véritable séquelle
du premier volet demeure bien Aliens, le Retour de James Cameron.
Mais malgré ses piètres qualités, il est intéressant de savoir
qu'il a pourtant servi lui-même de source d'inspiration à quelques
films dont l'excellent The Thing de
John Carpenter, et The Descent de
Neil Marshall. Sauf que, on connaît l'histoire, ces derniers ont
réalisé deux des œuvres majeures de la science-fiction et de
l'épouvante. Un juste retour des choses...
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