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vendredi 9 juin 2017

Enclosure de Patrick Rea (2017) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Il y a des jours où l'on peut amèrement regretter d'avoir passé le cap de la cinéphilie pour se fourvoyer dans la cinéphagie ou la cinévorie. Un peu comme si le gastronome choisissait de ne plus se contenter des mets les plus raffinés et acceptait parfois, d'entrer dans un fast-food pour y tester tout ce que l'on y sert. Et bien, la cinéphagie, c'est un peu la même chose. On ne se contente plus de regarder les grands classiques du septième art. On n'étudie plus en profondeur la filmographie des auteurs les plus remarquables. Désormais, on fait preuve d'une boulimie sans retenue, assistant à des projections parfois si terriblement mauvaises et se succédant à un rythme si élevé que la petite étincelle qui brillait encore devant nos yeux ne cesse peu à peu de s'éteindre au profit d'un trou noir sans fond. Une nuit de cauchemar, oui. Mais peut-être également une révélation. Un message d'alerte.
Si Enclosure n'est pas tout à fait raté et aussi mauvais que la suite à venir, j'avoue avoir été très déçu par ce film dont l'atmosphère est pourtant dès le départ, très bien entretenue pas la musique éclectique de Lee Arbour et Nathan Towns. Le personnage incarné par l'actrice Fiona Dourif (qui n'est autre que la fille de l'acteur Brad Dourif) se retrouve en pleine forêt en compagnie de son époux afin de camper quelques jours avant que celui-ci n'abandonne la jeune femme quelques temps pour une tournée avec le groupe de musique dont il fait partie. Comme l'on s'en doute assez rapidement, le séjour ne va pas se révéler aussi paisibles que le couple le désirait et d'étranges événements vont se produire au cœur de la forêt. Le cinéaste Patrick Rea semble tout d'abord avoir envie de présenter le même type de cadre dépaysant que celui du survival Délivrance que tourna le réalisateur John Boorman en 1972. après un arrêt forcé devant une boutique située aux abords de la forêt en question, on découvre un environnement rappelant la fameuse scène du « dueling Banjos » composée par l'ancien ouvrier du textile Arthur 'Guitar Boogie' Smith dont l'air Feudin’ Banjos fut justement rendu célèbre grâce au duel entre le jeune redneck et le personnage incarné par l'acteur Ronny Cox.
Ensuite, les deux personnages s'enfoncent dans la forêt avec tout ce que cela peut impliquer de dangereux. L'isolement, la nature parfois belliqueuse, et les éventuelles et inappropriées rencontres que peut impliquer la visite d'un lieu conservé à l'état sauvage. Seul remparts aux agressions dont vont être les victimes, une tente. Autant dire, pas grand chose. Du moins, dans la vie réelle puisque celle que vont planter Charles et Dana ne subira que quelques coups de griffes et malgré l'évidente fragilité de l'abri, celle-ci parviendra à les préserver jusqu'à ce qu'ils osent enfin mettre un pied dehors. D'une simplicité sans égal au point d'en avoir oublié l'aspect crucial voulant que le film fasse peur, Patrick Rea réalise une œuvre originale souffrant pourtant d'une terrible faiblesse en matière d'écriture. C'est long, chiant et attentiste. Quitte à remplir les vides scénaristiques avec du vent, il fallait entretenir encore davantage le mystère entourant l'ambiance étrange du site et le sentiment de malaise de son héroïne.
Malgré tout, on retiendra quand même le joli travail effectué par les deux compositeurs qui n'ont pas chômé pour que l’œuvre de Patrick Rea soit accompagnée le mieux possible. C'est d'ailleurs presque un gâchis que d'avoir composé une bande-son pour une œuvre aussi pauvre en matière d'événements. Tout comme les maquillages des créatures, alliant remarquablement l'humain et la végétation. Un récit sans doute étonnant mais qui malheureusement, m'a laissé de marbre. Quitte à passer une nuit dans les bois, je préfère encore revoir la séquelle très tardive Blair Witch qui malgré les très nombreuses critiques négatives se révèle selon moi comme une excellente alternative.
Quant à la suite à venir dont je parle plus haut, j'en suis encore à me demander si je vais vraiment l'aborder. La nuit ne faisait que commencer lorsqu'après Enclosure, j'ai eu le malheur de poursuivre avec l'une des pires comédies française qui m'ait été donné l'occasion de voir. Le cauchemar venait, là, de vraiment commencer...

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