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samedi 29 juillet 2017

Rupture de Steven Shainberg (2016) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Wouaw ! Un synopsis d'enfer, Noomi Rapace en vedette ! Et Steven Soderbergh à la réalisation. Ah non, merde. Erreur de ma part. En fait, si le coupable de cette tragédie (dans tous les sens du terme) se prénomme bien Steven lui aussi, son nom à lui est Shainberg, pas Soderbergh. Si le lapsus a fait effet durant une poignée de secondes, découvrir Rupture fut à n'en point douter une manière assez violente de constater que les deux cinéastes n'ont aucun, mais alors, vraiment aucun point commun si ce n'est leurs origines américaines. Je brosse me direz-vous ? Je vous répondrai : MIEUX ! Je brasse... de l'air. Pour mieux faire durer le suspens. Sinon, pour avoir quelques chose à écrire sur une œuvre qui ne mérite certainement pas que l'on se penche trop sur son contenu. Car le film de Shainberg est une navrante copie. De tout un tas de longs-métrages. De Body Snatchers d'Abel Ferrara tout en passant en revue tous les cas d'abductions présentés aux cinéma. Voilà, l'info est lâchée. Les spoilers se sont enfuis et parcourent désormais librement cet article qui, je l'espère, saura vous raisonner bien avant que vous ayez eu la malchance d'obtenir une copie numérique de ce petit film aux prétentions surévaluées.
Noomi Rapace a beau être une excellente actrice, son interprétation ne nous aura pas épargné le désagrément d'assister à une œuvre dont l'accroche ne demeure finalement que de la poudre aux yeux. Car sur l'écran, le résultat de l'adaptation de ce qui était à l'origine un scénario inspiré par le cinéaste lui-même et écrit par Brian Nelson laisse le spectateur indécis. Comme il n'est pas coutume de le faire dans ce genre d'intervention, je commencerai par la fin, qui pour moi laisse une large place à l'interrogation. L'amour plus fort que... l'instinct primitif du gène ? Ou bien erreur flagrante commise par un cinéaste qui s'est endormi sur son propre script ? La question étant posée, j'ai presque envie d'y répondre alors même que j'ai la certitude qu'elle mêle en une seule réponse, les deux interrogations. En bref, Steven Shainberg semble avoir fait le pari de conserver les émotions chez une femme qui pourtant devrait en être dénuée. N'en avons-nous d'ailleurs pas eu la preuve lors d'une scène prodigieusement ratée durant laquelle sa transformation physique prouvait définitivement son asservissement à l'espèce responsable de son abduction ?

A part cela, le film dresse en accéléré le portrait d'une famille éclatée. Quelques minutes seulement et donc insuffisantes pour s'attacher aux personnages. Noomi rapace en mère de famille désabusée lorsqu'elle est enlevée par une étrange organisation qui la bâillonne et l'enferme à l'arrière d'un semi-remorque. De longues heures de route sans qu'elle ne sache à aucun moment où ses kidnappeurs l'emportent. Résultat : la belle échoue dans un étrange bâtiment plongé dans une lumière perpétuellement glauque. Un univers très 'hostelien' où l'on s'attend à voir défiler de vieux pervers ivres de pouvoir exercer sur la jeune femme leurs fantasmes de bouchers ou de chirurgiens déchus. Pourtant, rien de cela. Ou pas vraiment, en tout cas. Non, rien que des individus louches que l'héroïne comprend être en mesure de la faire passer vers un état supérieur de conscience. Elle n'est pas seule à souffrir de l'absence d'information. Mais en mère courageuse désirant revoir son enfant, elle va user de son savoir-faire ( et du cutter qu'elle cache dans l'une de ses chaussettes) pour fuir le cauchemar dans lequel elle est tombée...

Voilà pour l'histoire. Passionnante, me direz-vous ? Et bien non. Car le film s'enferme dans un huis-clos (genre au demeurant excellent) beaucoup trop lent et pesant. On finit par bailler au cornet devant le calvaire (c'est un comble) du personnage incarné par Noomi Rapace. Sa solitude nous renvoie à la notre et génère un sentiment d'abandon excessif (la jeune femme ne pouvant compter sur personne pour s'en sortir) et parfaitement insupportable. C'est bien simple : j'ai eu, à plusieurs reprises, l'impression de me retrouver enfermé dans la chambre d'un ancien camarade qui un jour avait tenté d'explorer mon intimité... si vous voyez ce que je veux dire. Le genre de sentiment qui vous donne le tournis et vous laisse à penser que la situation est inextricable. Rupture provoque lui-même ce genre de sentiment. Mais alors que l'on rêve à du spectacle, on se retrouve devant une œuvre portée sur la torpeur de son personnage et rien d'autre. Un film, au final, terriblement triste. A ne conseiller qu'aux dépressifs qui ne voudraient surtout pas manquer leur suicide... !!!

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