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lundi 19 février 2018

Sex Doll de Sylvie Verheyde ★★★★☆☆☆☆☆☆


On frise, ici, le néant... Merde, quoi ! Avec un sujet pareil, le spectateur était en droit d'assister à une œuvre couillue, provocante, voire choquante. Il n'en demeure qu'un long-métrage perclus de maladresses. Comme les premiers pas d'une réalisatrice qui pourtant, ô malheur, en est à son sixième long-métrage. On ne lui pardonnera donc pas la faiblesse de sa mise en scène. Intimiste diront certains. Peut-être. Ou simplement, Sylvie Verheyde est-elle incapable d'offrir à son film suffisamment de rythme et une mise en scène en béton pour que l'amateur de cinéma nihiliste s'y retrouve. On est loin, et même à des années-lumière d'un Gaspar Noé. Sex Doll est l'antithèse d'un Seul Contre Tous jusqu’au-boutiste. Alors que le film de Noé s'imposait comme un monument de noirceur nihiliste, Sex Doll paraît minuscule, insignifiant, inutile. Comme la jeune marseillaise Hafsia Herzi demeure inexpressive, Virginie, le personnage qu'elle incarne, s'applique à rester dans un registre faisant l'impasse sous tout forme d'expressivité. Comme un beau légume sur un étal de marché qui une fois cuisiné révèle son statut d'organisme génétiquement modifié. Encore que l'actrice possède des atouts naturels qui font plaisir à voir. Mais si peu. Pour un long-métrage que l'on nous promet comporter des propos ou des images pouvant heurter la sensibilité des spectateurs, dans le genre, Sex Doll est plutôt frileux. Peut-être est-ce alors la raison pour laquelle Hafsia Herzi ne montre qu'en de rares occasions (et à la vérité, une seule et unique fois) ses jolis tétons durcis par le climat particulièrement froid qui semble régner sur le plateau.

Non pas que Sylvie Verheyde ait oublié de payer la note du chauffage les trois derniers mois mais sa mise en scène impersonnelle plombe l'ambiance. Comme s'il lui fallait à tout pris démontrer la monotonie d'une existence faite de sexe et d'argent à travers le prisme du non-dit. Sex Doll est maladroit, chiant au possible, interprété par une actrice figée dans le rôle peu aimable d'une pute de luxe se tapant des quinqua-sexagénaires en costards-cravates. Reconnaissons tout de même que la cinéaste aura réussi à rendre dérangeants ces individus libidineux. Sans pour autant les filmer à la première personne, ces vieux gentlemen anglais officiellement irréprochables provoquent un sentiment de dégoût : filmés en gros plans, les visages transpirent, paraissent gras, et la respiration se fait haletante. On imagine presque Virginie se prendre en pleine face leur haleine chargée du stress d'une journée de travail tout entière.

La forme n'étant assurée qu'au tarif syndical, la caméra promène son héroïne dans les rues londoniennes, histoire de donner au film de Sylvie Verheyde un cachet particulier. Mais la réalisatrice n'ayant pas le talent de Michel Blanc, on n'y retrouvera jamais le climat dépaysant de son excellent Mauvaise Passe principalement interprété par Daniel Auteuil et Stuart Townsend. Le contenu du film n'étant pas entièrement à jeter aux orties, celui qui s'en sort finalement le mieux, c'est le jeune acteur britannique Ash Stymest qui dans le rôle du tatoué Rupert demeure un mystère durant une bonne partie du film. Qui est donc ce type qui semble épier Virginie ? La suit jusque dans son repère ? S'agit-il d'un amoureux transit ? Ou bien cherche-t-il à entrer en contact avec la prostituée pour d'autres raisons ?
C'est là dessus que tient le film. Le reste du scénario, le spectateur n'a plus qu'à en faire une boule de papier et jouer au foot avec. Si les scènes démontrant l'incapacité de la cinéaste à mettre en pratique des idées qu'elle a elle-même couchées sur le papier sont nombreuses, l'une des plus significatives demeure au moment où l'héroïne et la protégée que lui a confié sa maquerelle se retrouvent dans le même lit que deux hommes d'âge mûr. La partie de va et viens tournant au fiasco, Sylvie Verheyde tourne l'événement de manière terriblement mièvre. Une anecdote dans un film qui déjà, à lui seul, ne vaut pas tripette ! On l'aura compris, Sex Doll n'est qu'un coup de couteau dans l'eau. Sans grandes ambitions...

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